Paris, le 12/03/2018 - Un centre de santé primaire de l’UOSSM à Misraba et un bureau de l'UOSSM à Hammouria ont été frappés par des attaques successives sur les hôpitaux et habitations dans l'est de la Ghouta le 8 mars dernier.
Aucune victime n’est à déplorer car les centres médicaux de la région avaient été auparavant évacués et fermés en raison de la violence des bombardements. Bombardements qui ont provoqué le déplacement de la plupart des habitants de Misraba et Hammouria vers d’autres parties de la Ghouta.
Un médecin de la région qui a choisi de rester anonyme a déclaré : « Hammouria subit des attaques massives. Un par un, les bâtiments sont bombardés dans une volonté d’anéantir toute la zone. Hammouria est devenue une ville fantôme, tout le monde a fui et toutes les installations médicales ont été attaquées. »
Le 8 mars, l'hôpital central de la Ghouta, la maternité et le centre pédiatrique Al Hakeem, les cliniques Al Balsam, le centre de rééducation Al Amal, l'hôpital Dar Al Shifaa, le Laboratoire Central et tous les bureaux humanitaires ont été attaqués. Les plus de 380 000 personnes dans la Ghouta, déjà particulièrement affaiblies, n’ont peu ou plus accès à des soins médicaux alors que les victimes s'accumulent.
Nos contacts sur place décrivent des « villes fantômes » alors que des milliers des personnes ont été forcés de se réfugier vers des zones « plus sûres ». 46 personnes ont été tuées le 8 mars, portant le nombre de morts du 18 février au 8 mars à plus de 1000, sans compter les milliers de blessés. Le 7 mars une attaque chimique, présumée au chlore, a été perpétrée sur la Ghouta, faisant des centaines de blessés. C’est la cinquième attaque chimique depuis le début de l’année 2018.
Le Dr. Ziad Alissa, président de l’UOSSM France, a déclaré: « Pourquoi le monde n’agit pas pour arrêter le carnage de la Ghouta ? Les enfants arrivent dans les centres médicaux avec des blessures abominables. Les parents et les médecins sont submergés par le stress et le chagrin. La plupart des installations médicales étant fermées, ces blessures ne sont pas traitées et conduisent à des amputations ou pire, au décès de la victime. Le massacre de tout un peuple est inacceptable et je suis effaré par la complaisance du reste du monde. Ce n'est pas une guerre, c'est un meurtre de masse. »
L’UOSSM invite :
1) La communauté internationale à prendre des mesures immédiates et effectives pour arrêter le massacre des habitants de la Ghouta.
2) Rejoindre la campagne mondiale de plaidoyer sur les réseaux sociaux : #UrgenceGhouta, #BreakGhoutaSeige & #SaveEastGhouta.
3) Interpeller nos dirigeants politiques locaux et nationaux. Demandez-leur de prendre des mesures pour mettre fin au siège et ouvrir des couloirs d'aide sécurisés vers la Ghouta orientale pour : l'aide médicale, l'approvisionnement en vivres et l'évacuation médicale immédiate de plus de 600 patients en état critique.
4) Organiser des événements et mobilisations au nom des habitants de la Ghouta orientale.
5) Faire un don en faveur des populations de la Ghouta
L’UOSSM, Union des Organisations de Secours et Soins Médicaux est une organisation humanitaire médicale française et internationale dont la mission est d’apporter secours et soins médicaux aux populations affectées par le conflit en Syrie, sans aucune considération pour leur nationalité, leur origine ethnique, leur sexe, leur religion ou leur affiliation politique. Crée en 2012, l’UOSSM a déployé son action autour de cinq programmes majeurs en Syrie pour accompagner et soutenir le personnel soignant, les victimes civiles et les malades au quotidien : la construction et le soutien d’hôpitaux, la mise en place de centres de soins primaires, de centres de soutien psychologique et de santé mentale, la formation du personnel médical et la recherche médicale. L’UOSSM soutient plus de 120 hôpitaux et plus de 200 centres de santé à travers toute la Syrie.
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