“Nous sommes loin du jour d’après en Syrie ! “
“Lorsque l’on évoque la Syrie aujourd’hui, il est souvent question de reconstruction. En réalité, nous sommes très loin du jour d’après. Les besoins d’urgence sont toujours aussi prégnants notamment l’accès aux soins de santé primaire qui sont assurés uniquement grâce à l’aide humanitaire des ONG. Depuis 10 ans, une autre urgence sourde croît de façon exponentielle, l’absence de soins de santé préventifs, de suivi des maladies chroniques. On parle souvent du chiffre de 500 000 morts dus à la guerre. En réalité, c’est le double voir plus si l’on inclut tous les morts indirectes liés aux manques de soins : maladies cardio-vasculaire, diabète, et l’absence de système de santé préventif dans tout le pays, pas seulement dans le nord-ouest.” Pr Raphaël Pitti, responsable formation UOSSM France
Après 10 ans de guerre, les financements se tarissent et empêchent les ONG d’avoir une vision à moyen et long terme sur les actions qu’elles peuvent mettre en œuvre.“Ils nous arrivent très souvent de devoir fermer des centres de santé, de ne pas garder des médecins, des soignants car une subvention s’est arrêtée. C’est terrible sur le terrain avec un arrêt de la continuité des soins et des vies qui sont littéralement en jeu. Car personne ne peut prendre le relais.” Dr Ziad Alissa, président UOSSM France.
L’ONU indiquait dans son dernier rapport que 58% de son plan de réponse humanitaire 2020 avait été financé et évaluait à 4,2 milliards de dollars le montant nécessaire pour subvenir aux besoins d’urgence et de base des populations en 2021 : coordination et suivi des camps de déplacés, éducation, sécurité alimentaire, santé, protection des personnes vulnérables, nutrition, mise à l’abri, eau, assainissement et hygiène.
“Aujourd’hui, se creuse de plus en plus un écart patent entre les moyens à disposition et les besoins réels sur le terrain pour assurer ne serait-ce que l’urgence vitale des populations.”Pr Raphaël Pitti , responsable formation UOSSM France