Paris, le 28 janvier 2016 - Saisis par le Secours Catholique – Caritas France et Médecins du Monde, le Tribunal administratif de Lille puis le Conseil d’Etat avaient reconnu la situation d’urgence dans la Jungle de Calais et contraint l’Etat à prendre des mesures rapides pour répondre aux besoins essentiels et vitaux des femmes, hommes et enfants présents dans le camp. Le Conseil d’Etat avait notamment ordonné aux pouvoirs publics de procéder, dans un délai de 48 heures, au recensement des mineurs isolés en situation de détresse et de se rapprocher du département du Pas-de-Calais en vue de leur placement.
Or, 2 mois plus tard, il s’avère que cette protection n’est toujours pas mise en œuvre. Médecins du Monde rencontre quotidiennement à Calais et à Grande-Synthe des mineurs isolés vivant dans une situation sanitaire très préoccupante et en proie à des violences régulières.
L’UNICEF France, Médecins du Monde et le Secours Catholique – Caritas France constatent des défaillances manifestes en matière de protection de l’enfance et de suivi sanitaire : pas d’intervention de l’Aide sociale à l’enfance, une saturation du foyer de France Terre d’Asile basé à Saint-Omer et l’absence de campagnes de vaccination de routine.
Sans se substituer aux obligations de l’Etat français, l’UNICEF France lance un diagnostic sociologique sur les MIE présents dans le Calaisis et les territoires voisins du Nord. Menée par l’association Trajectoires pendant 6 mois, en partenariat avec l’UNICEF Grande-Bretagne et le soutien de la Fondation EDF, cette étude devrait permettre d’obtenir une meilleure évaluation de la situation et des principales difficultés auxquelles sont confrontés les différents groupes d’enfants non accompagnés. Un premier bilan est prévu début mars et des recommandations opérationnelles en seront issues en vue d’une meilleure protection de cette population vulnérable.
Médecins du Monde, l’UNICEF France et le Secours Catholique – Caritas France s’inquiètent également des conditions sanitaires dans la Lande et exigent à minima une couverture vaccinale de routine dans un contexte de résurgence de la rougeole qui demeure une maladie potentiellement grave pour des personnes vivant dans la précarité.
Très préoccupés par cette situation, Médecins du Monde, l’UNICEF France et le Secours Catholique – Caritas France rappellent à l’Etat ses devoirs en matière de mise à l’abri et demandent des mesures de protection claires à destination des MIE, que ce soit dans les centres d’accueil et d’orientation (CAO), le centre d’accueil provisoire (CAP) et surtout dans le reste du camp où près d’une centaine d’enfants non accompagnés sans suivi et protection spécifiques ont déjà été recensés.
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