Paris, le 4 février 2016 – Après une audition à Genève, les 13 et 14 janvier 2016, où la délégation représentant la France s’était contentée de réitérer des éléments de langage déjà bien rôdés et n’avait pas réellement engagé de dialogue sur les angles morts de ses politiques publiques, le Comité des droits de l’enfant des Nations Unies adresse aujourd’hui à notre pays un message très clair : notre pays n’est pas encore à la hauteur de ses ambitions en matière d’effectivité des droits de tous les enfants vivant sur son territoire.
En effet, sept ans après le dernier exercice, les politiques publiques de la France en direction des enfants et des adolescents ont de nouveau été passées au crible de l’expertise des Nations unies. Aujourd’hui, l’ONU a publié ses observations générales adressées à la France pour qu’elle respecte mieux l’accès de tous les enfants à leurs droits fondamentaux. Malgré des évolutions positives reconnues par les experts et des budgets colossaux consacrés à l’enfance, la France, 6e puissance économique mondiale, tarde pourtant à atteindre les objectifs qui lui sont assignés dans ce domaine, laissant encore beaucoup trop d’enfants sur le bord de la route.
En juin 2015, l’UNICEF France avait publié, avec le soutien de ses partenaires, « Chaque enfant compte. Partout, tout le temps », un rapport alternatif à celui de l’Etat, présentant un constat sévère et interpellant déjà les autorités sur nombre de manquements manifestes concernant la situation délétère des milliers d’enfants dans les migrations, notamment ceux dans le Nord-Pas-de- Calais, le lourd tribut payé par plus de trois millions d’enfants pauvres ou encore la nécessaire réforme de la justice des mineurs. Ce rapport pointait également la question des inégalités territoriales, en métropole mais aussi vis-à-vis des enfants des outre-mer, ainsi que la difficulté de la France à protéger ses enfants contre toutes les formes de violence. Les experts onusiens viennent de confirmer ce diagnostic sévère et alarmant.
« Force est de constater qu’une véritable politique publique de l’enfance et de l’adolescence, n’existe toujours pas, malgré les recommandations réitérées des experts de l’ONU et les alertes répétées du monde associatif. Nous demandons une feuille de route partagée sans laquelle ces recommandations resteront sans effet, et nous nous tenons prêts à travailler dans les meilleurs délais avec le gouvernement, les parlementaires, les institutions indépendantes et l’ensemble des acteurs de la société civile », appelle Jean-Marie Dru, Président de l’UNICEF France.
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