LE JEUDI 28 JANVIER 2016 AU PALAIS DES CONGRÈS (PORTE MAILLOT)
Cette année, la Fondation Abbé Pierre entend notamment mettre en lumière les liens entre le mal- logement et les problèmes de santé.
À bien des égards, la France est malade du mal-logement : la précarité énergétique, l’insalubrité, l’indignité des logements ou l’absence d’un domicile personnel ont des conséquences très graves sur l’état de santé de milliers de personnes (maladies respiratoires, allergies, bronchites, dépression, stress...). Les carences des politiques de logement et de santé s’alimentent mutuellement pour toucher les personnes les plus vulnérables, en particulier celles qui souffrent de troubles psychiatriques.
Ce nouveau rapport consacrera également un chapitre à la lutte contre la ségrégation urbaine. Après les attentats de janvier 2015, le Premier ministre avait annoncé un projet de loi pour lutter contre « l’apartheid territorial ». Intitulé « Égalité et citoyenneté », ce texte législatif actuellement soumis à la concertation ambitionne de favoriser la mixité sociale. Pour la Fondation Abbé Pierre, cet objectif est légitime face à une ségrégation accrue des « zones urbaines sensibles », à condition de ne pas pénaliser les ménages modestes, comme c’est encore trop souvent le cas. Cela passe par une action volontaire dans les quartiers aisés : renforcement de la loi SRU, construction de logements très sociaux, mobilisation du parc privé et renforcement des intercommunalités. S’il y a des quartiers sensibles, c’est parce qu’il y a des quartiers insensibles.
Et, comme chaque année, le rapport de la Fondation Abbé Pierre dressera le tableau de bord du mal-logement, à partir de chiffres actualisés. Il montrera la dégradation alarmante de nombreux indicateurs, qu’il s’agisse du nombre de personnes sans domicile, souffrant de précarité énergétique, devant faire un effort financier excessif ou en hébergement contraint chez des tiers.