Gynécologie Sans Frontières dresse un premier bilan de sa mission dans les camps de Calais

 

Dans les guerres, camps de réfugiés, les femmes sont les premières cibles et victimes. Les camps de « migrants-réfugiés » du Nord de la France, qui regroupent aujourd’hui plus de 6 000 personnes dans des conditions terribles, ne sont pas exempts de cette tragique situation.

On ne le répétera jamais assez au vu de l’inertie de nos gouvernants, une réelle crise humanitaire s’organise sous nos yeux. Après deux mois d’installation de notre mission, nous confirmons qu’une fois de plus, les femmes sont les premières victimes. On constate de multiples violences : viols, prostitution, grossesses non désirées, infections sexuellement transmissibles…et grossesses mal suivies. Les seules interventions de l’état sont des interventions policières et les femmes que nous voulons soigner ont peur que les médecins soient des bras armés des forces de l’ordre.

Cette situation nous préoccupe. Petit à petit nous commençons à voir des femmes venir vers nous à force de maraudes, mais nous sommes très inquiets » indique le Dr Richard Matis. Il poursuit « Les températures désormais glaciales, vont accélérer l’aggravation de l’état de santé des plus fragiles : enfants et femmes enceintes. L’enjeu pour nous est bizarrement de gagner la confiance de ces femmes, les rassurer sur le fait que nous sommes là pour les aider, pas pour les contrôler ni les entraver dans leur projet de migration. Nous devons les rassurer quant au fait que venir nous voir ne signifie pas les mettre en danger vis-à-vis des autorités ni de la population masculine du camp…Nous sommes là pour les aider à tenir le coup. Cette mission en métropole s’avère plus difficile que partout ailleurs dans le monde.