Dans quelques jours, la situation humanitaire à Idleb sera irréversible


Paris, le 30 août 2019 - La situation se détériore rapidement dans le nord-ouest de la Syrie. La semaine dernière, pas moins de 200 000 personnes ont été déplacées en quelques jours, afin de fuir les bombardements continus sur Maarat Al Nouman et ses environs, qui ont déjà fait plusieurs victimes. L'UOSSM, l’un des principaux acteurs sur le terrain, demande à ce que l’ONU assure une protection immédiate aux millions de civils de la région. L'offensive militaire devrait atteindre la ville d'Idleb (plus d'un million de civils) d'ici quelques jours. Si la protection de l'ONU n'est pas accordée immédiatement, des milliers de personnes pourront être massacrées.

"L'ONU, chargée de maintenir la paix et la sécurité mondiale, doit agir pour empêcher ce désastre humanitaire. S'ils ignorent ce mandat, des milliers de civils seront tués et des millions deviendront des réfugiés. Nous avons vu cela par le passé : des milliers de réfugiés se sont enfuis dans les pays voisins, en Turquie, en Europe ou se sont noyés en Méditerranée. Cela déstabilise clairement la région et menace la paix et la sécurité mondiale. ” A déclaré le Dr Ziad Alissa, président de l'UOSSM France.

Hier, 16 civils ont été tués, dont six enfants. La veille, un hôpital pédiatrique a été bombardé, portant à 48 le nombre total de centres médicaux attaqués. Au moins 50 installations médicales ont été fermées pour des raisons de sécurité. Depuis le 28 avril, au moins 862 civils ont été tués, dont près de la moitié sont des enfants et des femmes. Au moins 750 000 personnes ont été déplacées dans le nord-ouest de la Syrie. De nombreuses familles vivent à l'extérieur, sous des arbres avec un accès limité, voire inexistant, à l'eau potable, à la nourriture, aux médicaments et aux installations sanitaires.

Selon le Dr Munzer Khalil, responsable de la direction de la santé d'Idleb, "Si l'offensive se poursuit, il pourrait y avoir un million de personnes supplémentaires déplacées dans les prochaines semaines. Actuellement, les personnes déplacées luttent pour leur survie. On estime que seulement 6% des besoins sont couverts, ce qui est une catastrophe humanitaire. Sur les 150 000 familles de personnes déplacées, seules 9 000 ont reçu des tentes, laissant la majorité des familles déplacées sans abri. Les mêmes pénuries peuvent être constatées pour les médicaments et les fournitures médicales. Nous avons besoin de protection et d'aide maintenant !"

Le Dr Ziad Alissa, a ajouté : "Ce à quoi nous assistons est sans précédent, les chiffres sont énormes et le résultat sera catastrophique. Il est incroyable qu’aujourd’hui nous devions demander à la communauté internationale de faire respecter les lois et résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies, de protéger les civils innocents, les installations médicales et les infrastructures civiles. Ces personnes sont des êtres humains. Pourquoi néglige-t-on totalement leur vie et leurs droits en tant qu'être humain? Cela doit cesser ! Cela doit cesser immédiatement, sinon nous sommes au bord d'une catastrophe humanitaire."

* Les chiffres évoluent constamment en raison de la situation sur le terrain.
   
Face à cette situation catastrophique, l'UOSSM lance un appel à la mobilisation pour soutenir nos actions auprès des populations d'Idleb :

    Soutien à nos cliniques mobiles qui se rendent auprès des déplacés de la guerre.
    Soutien à notre hôpital Bab Al-Hawa qui permet l'accès aux soins des populations et la prise en charge des blessés suite aux bombardements.


Rendez-vous sur notre site internet pour faire un don :
www.uossm.fr/alerte_idleb