COVID-19 SYRIE "Nous sommes à bout de souffle, nous manquons d'oxygène"


Le cri d'alerte des soignants et des populations
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COVID-19 SYRIE "Nous sommes à bout de souffle, nous manquons d'oxygène." Le cri d'alerte des soignants et des populations
 

Paris, 8 novembre 2021 - La Syrie subit de plein fouet une flambée épidémique de cas de COVID-19. Le système de santé est submergé, les hôpitaux sont saturés, les populations sont à l’agonie. Le nombre de cas positifs au COVID-19 a explosé ces dernières semaines, près de 100% d’augmentation en octobre. Entre le 1er août 2021 et le 4 novembre 2021, le nombre de cas positif a été multiplié par 3. De 26494 à 88960 cas positifs soit 235% d’augmentation.  Alerte COVID-19 Syrie

 

Une situation incontrôlée qui nécessite une aide internationale d'urgence

 

Dans une Syrie en ruines après 10 ans de guerre, l’épidémie fait rage. Le variant Delta fait des ravages. La Syrie connaît un pic épidémique de COVID-19 sur fond de guerre. C’est la double pleine. C’est la vague la plus importante dans le pays depuis le début de la pandémie. On ne cesse de le répéter mais une aide internationale d’urgence s’impose. Les hôpitaux, déjà dépassés par 10 ans de bombardements et d’un système de santé quasi-inexistant, sont saturés, les soignants sont débordés. Une situation incontrôlée qui nécessite une réponse dès à présent.  Aujourd’hui, la  seule réponse à la COVID-19 en Syrie est de renforcer la capacité du système sanitaire, offrir aux soignants de réels moyens de soigner et de sauver des vies. 

 

“En Syrie, les chiffres de la COVID-19 sont clairement sous-évalués. Ce sont le quotidien et le vécu des soignants dans les centres de santé et les hôpitaux qui permettent de prendre le pouls de la réalité épidémiologique et sanitaire du pays. Pour exemple, le Nord-Est du pays ne dispose que d’un seul laboratoire de test qui ne permet pas de recenser la totalité des cas de COVID-19. Le système de santé ne tenait déjà plus qu’à un fil, que ce soit dans le Nord-Ouest ou le Nord-Est du pays. Vient s’ajouter aux conséquences désastreuses de la guerre, le manque de moyens matériels, humains et de données pour lutter efficacement contre la pandémie.” Dr Ziad Alissa, président UOSSM France

 

Il y a un énorme fossé entre les besoins nécessaires à une campagne de traitement médical contre la COVID-19 et les ressources dont disposent les soignants. Le variant Delta a mis les équipes médicales sous pression. Ils manquent de formation médicale pour prendre en charge les cas sévères. Les centres d’isolation et de traitement sont saturés et ne permettent pas de prévenir la diffusion du virus. Les hôpitaux disposent d’un nombre de lits en réanimation très limités avec seulement 95 lits pour une population de 4 millions d’habitants dans la région d’Idleb par exemple. Acculés par la COVID-19 et son variant Delta, les patients atteints d’autres maladies ne peuvent être traités dans de bonnes conditions. 
 
ALERTE COVID-19

 

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“Dans le Nord de la Syrie, c’est le variant Delta qui prédomine. La  COVID-19 menace la santé de milliers de personnes. Aujourd’hui, nous voyons des enfants hospitalisés dans les hôpitaux avec des tests positifs, une symptomatologie sévère. Un nourrisson d’à peine 2 mois a été hospitalisé, un enfant de 6 ans  est décédé. “ Dr Jubran Durbas, chirurgien vasculaire, ancien médecin de guerre à Alep UOSSM France.

 

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Les populations quant à elles, déjà épuisées par 10 ans de guerre, peinent à appliquer les gestes barrières et sont dans l’impossibilité de s’isoler quand cela est nécessaire, vivant dans des camps de fortune peu adaptés à une prise en charge médicale. 

La vaccination, qui permettrait d’atténuer la progression du virus, arrive au compte-goutte auprès d’une population peu informée. Des campagnes de sensibilisation sont menées par les organisations humanitaires. Seulement 2 à 3% des populations sont vaccinées. 

 

ALERTE COVID-19 SYRIE
Témoignage de Manhal Tail Al-Rahil, 24 ans, habitant depuis 10 ans dans les camps de la région d’Idleb, réfugié de la campagne de Hama. 
Mon père est atteint de COVID-19 depuis 20 jours. Il est dans un état très difficile, les hôpitaux n’ont pas pu le recevoir car il était plein. Tous les jours, nous devons changer sa bouteille d’oxygène mais c’est très cher. Le prix d’une bouteille est de 90 à 100 lires (soit 9 euros) Je gagne à peine 20 lires par jour avec mon travail. Ce n’est pas suffisant. Le centre médical est Maarat Mesrine, à 15 km, c’est très compliqué.  Je me suis endetté pour pouvoir lui fournir de l’oxygène. J’en appelle à toutes les bonnes volontés pour nous aider. Ce que je veux, c’est juste de l’oxygène pour mon père.”
Call To Action

Les enjeux principaux aujourd’hui en Syrie pour répondre à la pandémie de la COVID-19 restent l’approvisionnement en équipements médicaux avec un manque crucial d’alimentation en oxygène et en matériel de protection, la prévention à travers la sensibilisation des populations, la formation des soignants pour la prise en charge des cas les plus sévères notamment en réanimation. D’autre part, il est indispensable d’assurer une continuité de service au sein des centres de santé et dans les hôpitaux pour soutenir l’afflux de patients COVID-19 et non-COVID-19. 

Triage, isolation, oxygène et formation sont donc au cœur du dispositif mis en place par l’UOSSM France dans son plan de lutte contre la COVID-19 en coordination avec les instances civiles de santé dans le Nord-Ouest et Nord-Est du pays. 

 

 

ALERTE COVID-19

 

Nos actions contre la COVID-19 en Syrie
  • Les tentes de triage : Nous avons mis en place pour chaque centre de santé primaire une tente de triage où les agents de santé dépistent toutes personnes se rendant en consultation : prise de température, rythme cardiaque, concentration d’oxygène

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  • Equipement des personnels soignants, des laboratoires et des patientsApporter des équipements essentiels aux soignants et aux patients pour la prévention et la protection face au virus : masques, blouses, gants, consommables médicaux, kits d’hygiène, gel hydroalcoolique. Les laboratoires de tests, seulement 1 dans le Nord-Est et 1 dans le Nord-Ouest ont besoin d’être soutenus. Nous fournissons au laboratoire de Qamishli le matériel nécessaire pour la réalisation des tests : kit d’extraction, microtubes à centrifuger...etc. 

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    https://agir.uossm.fr/aboutdesouffle/