Hérétique : personne qui ne partage pas toujours les idées du plus grand nombre. J'ajouterai : notamment en matière de religions, d'histoire, de philosophie etc. Je suis donc un hérétique...
Voici une citation du grand poète latin Virgile : « Heureux, celui qui connaît la cause profonde des choses. » Cet article tente de décrypter la Genèse en fonction des connaissances humaines les plus récentes, mais aussi selon un certain symbolisme. Pour moi, et bien que ceci puisse choquer beaucoup de lecteurs, le dieu des trois religions (judaïque, chrétienne et musulmane) est une invention humaine. Il est destiné à répondre aux angoisses métaphysiques de l'humanité. Il est plus proche de l'homme que de la divinité puisqu'on lui attribue des qualités (bonté, clémence, etc.) et même des défauts (colère, vengeance, châtiment...) strictement d'origine humaine. Jusqu'à présent, personne n'a possédé la preuve d'une existence divine, tout au moins telle qu'on l'imagine plus ou moins consciemment.
Si je me suis servi du texte hébreu et non d’une traduction, c’est parce que la langue supposée être employée par Moïse (l’hébreu ancien) s’est révélée, à mon sens, porteuse d’un très puissant symbolisme, lequel a fortement inspiré ma propre réflexion alors que les diverses traductions en langue française étaient incapables de répondre à ma démarche. Je possède deux exemplaires de la Bible, d’éditions différentes, mais ces textes écrits avec l'aide de notre alphabet latin furent incapables d’apporter un support efficace à mes investigations. Ce contenu semble, en effet, trop simpliste, naïf pour l'homme du XXIe siècle.
Une lettre ou un mot isolé est pratiquement insuffisant à créer ou suggérer tout un cheminement mental, toute une suite de pensées concrètes ouvrant la voie à un raisonnement logique, alors que le signe hébraïque parle de lui-même. Prenons le nom « arbre » : bien sûr, il évoque immédiatement pour nous un végétal d’une certaine hauteur, ayant des racines, un tronc, des branches, des feuilles, voire des fruits. Cependant, ce seul mot suffit-il à suggérer autre chose qu’une simple image, nous ouvre-t-il le chemin vers des réalités supérieures ? Absolument pas, sauf si nous l’associons à un texte, une histoire particulière ou du symbolisme.
D’autre part, on sait que la Bible n’est qu’une traduction, somme toute assez naïve, d’une infinité de sources de toutes époques et de toutes provenances. Vouloir l’interpréter à la lettre serait faire preuve d’une naïveté encore plus grande.
Comme vous le constaterez en lisant les pages qui vont suivre, il suffit parfois d’une racine, d’une seule lettre pour déboucher sur une dissertation relativement importante. Vous prendrez conscience que les nuances exprimées par un seul et même signe peuvent quelquefois être assez divergentes pour ne pas dire opposées.
Cet ouvrage concerne la Genèse, de la Création à la sortie de l’Éden. Il comprend trois parties de styles différents qui ne correspondent pas tout à fait avec les trois livres du bereshith. Dans la première partie, je me sers du seul symbolisme des signes. Dans la deuxième, je donne un aperçu de la guématrie, selon ma propre compréhension. Cette science (guematria en hébreu) est l’art d’utiliser la valeur numérique des mots. De là, l’idée d’employer aussi leur valeur théosophique, soit l’ensemble des valeurs de toutes les lettres d’un mot.
Par exemple, AGD = 134=1+3+4=8, ou bien encore TBV= 926=9+2+6=17 mais aussi 7+1=8, ce qui fait que deux ou plusieurs mots ne paraissant n’avoir aucune correspondance les uns par rapport aux autres, en possèdent une au plan guématrique ou théosophique, puisque leur valeur est identique ; d’autres comme MShH Mosheh, Moïse et HShM hashem « le Nom ou Dieu » sont des anagrammes ayant une relation très forte entre eux, ce qui fait dire aux exégètes que Moïse était le représentant de Dieu sur terre. Grâce à l’étude de ces combinaisons de nombres, des portails me furent ouverts ! Il ne restait qu’à choisir parmi les sentiers qui s’ouvraient sur mon parcours. Dans la troisième partie, je laisse libre cours à mon interprétation du texte en fonction des connaissances actuelles.
Avant d’aller plus loin, ouvrons une petite parenthèse sur la Qabale. Le mot hébreu est qâbalah ou qâbala. C’est un substantif formé par les lettres qof, beith, lamed, hé (Q, B, L, H) qui veut dire « réception ». Beaucoup d’ouvrages traitant de Qabale (ou Kabbale) le traduisent par « tradition ». Le terme le plus juste est le premier. Voici, à titre d’exemple, comment peuvent être interprétées les composantes de ce mot.
Tout d’abord, je devrais l’écrire normalement, de droite à gauche : H, L, B, Q. Mais, pour la commodité de lecture, je garderai le sens de nos lettres, de gauche à droite, en vous faisant remarquer que cette langue ne possède pas de voyelles écrites. En disposant ces lettres en colonnes, nous pouvons traduire ce mot de deux manières :
A) exotérique de haut en bas,
B) ésotérique de bas en haut,
A) D'Adam Kadmon la Connaissance descend dans la matière (l'homme)
Q B) AdamKadmon H B s'élèvevers L L la matière (l'homme) B H par la Connaissance Q
Maintenant, si nous considérons les racines de ce mot comme QB, nous pouvons en tirer différentes significations telles QAB (racine trilitère) dont la lettre centrale, alef ne pouvant se prononcer seule, équivaut ici à un A.
Cette racine formée de qof + alef + beth est un signe de l'activité intérieure. Elle peut indiquer une expurgation ou un rejet de ce que l’on juge contraire à la morale ou bien une excavation, au sens propre, ou bien encore, au sens figuré, une malédiction. Mais si l’on considère qof contracté avec beth : QB, il caractérise un récipient ou un ustensile de capacité. Au sens propre, ce sera l’organe féminin appelé vagin et au sens figuré un mauvais lieu.
Un dernier exemple : QL évoque toute idée de rapidité, légèreté ou, encore, ce qui est ténu, exigu, menu. Une autre image : tout ce qui est sans consistance, de peu de valeur ; ce qui est lâche, vil, infâme. Inversons ces deux signes et LQ signifiera tout ce que l’on saisit avec la langue, ce qui est léché, lapé. Par contre, au sens figuré, c’est ce que l’on saisit par l’esprit (une leçon, une lecture, une révélation). Ces quelques exemples vous ont démontré ce à quoi l’on peut prétendre, si l’on veut approfondir, creuser (en hébreu : qavar, à rapprocher de qabala) le sens des signes et des mots constituant les versets du Sépher Bereshith : Le livre du Commencement.
Nous allons aborder rapidement les valeurs symboliques et numériques des lettres. Cela pourra nous fournir les clés qui nous ouvriront les portes vers un « ailleurs » quelquefois surprenant. En voici un court aperçu : prenons, par exemple, la lettre B beth. Elle a pour symbole la maison, pour valeur numérique 2, pour valeur en plénitude 412, pour somme théosophique 7, pour valeur secrète 4. Elle correspond à notre œil droit, à la planète Saturne. Rassurez-vous : je ne vous compliquerai pas la lecture de cet ouvrage par un emploi excessif de ce symbolisme.
Attiré depuis l’enfance par tout ce qui a trait au mysticisme, je me suis naturellement tourné vers ce qui pouvait enrichir mon esprit et me faire progresser sur le « sentier ». J'ai parcouru des dizaines de livres traitant tous de spiritualité, d’occultisme et autres sciences du paranormal, mais aussi d’égyptologie, d’étude des civilisations anciennes, de physique moderne, d’astronomie, etc. Parmi ces ouvrages, j'en ai retenu certains pour leur sérieux et leur sincérité, mais en ai rejeté d’autres car écrits dans un but plutôt commercial et dont le contenu me paraissait, sinon fantaisiste, du moins, dénué de sérieux. Évidemment, ma quête a fini par me faire mettre la main sur des ouvrages traitant de la Qabale, mais suffisamment simplifiés pour être à la portée du profane que je suis.
J’ai été aussitôt intrigué puis captivé par ces mystérieuses lettres formant des mots qui, pour moi, « restaient de l’hébreu ». À partir de cet instant, je n’ai eu de cesse d’arriver à déchiffrer cette écriture énigmatique. Ce désir d’apprendre a été renforcé par la lecture d’ouvrages tels que La Qabale Dévoilée du Docteur H. Spencer Lewys, Le Symbolisme du corps humain d’Annick de Souzenelle et enfin, La Bible : le code secret de Michaël Drosnin. Mais, il manquait l’essentiel, c’est-à-dire l’occasion d’approfondir mes faibles connaissances de l’hébreu et de me fournir en même temps un bon vocabulaire, en bref, des clefs d’accès à cette langue mystérieuse ! La providence m’a servi en me permettant la découverte de feuillets extraits, semble-t-il, d'un ouvrage, toujours très contesté par les hébraïsants, le livre d’Antoine Fabre d’Olivet intitulé La langue hébraïque restituée. J'ai aussi eu la chance de participer à des séminaires sur l’hébreu biblique animés par un spécialiste de cette admirable langue.
Grâce à ces interventions providentielles et aux nombreuses notes prises, cela a été le véritable point de départ d’une aventure sur les chemins de la série d'énigmes posées par les Écritures au sujet de ce que l’on a coutume de nommer la Création ou Genèse ! Les documents extraits du livre de Fabre d’Olivet m’ont grandement aidé dans l’orientation de ma recherche. Il manquait, malgré cela, les connaissances de la science moderne. D’autre part, cet ésotériste, très contesté, semble avoir été limité dans ses recherches. Attaché à la tradition, il n’a pas osé s’écarter du sens religieux des textes de l’Ancien Testament, tout au moins dans les extraits que je possède. Peut-être a-t-il éprouvé également une crainte larvée, celle de déplaire aux chefs des religions de son époque. Il semble aussi avoir été quelque peu exalté par son savoir ou ses découvertes.
Étant un penseur libre mais non un libre-penseur, je me suis résolument écarté de tous enseignements dogmatiques, ne me fiant qu’à mes connaissances et à mon intuition. En réalité, je me suis servi du langage hébraïque comme d’un support important de réflexion, un média entre le monde d'une certaine tradition et celui de l'actualité. J'ai aussi utilisé le contenu des versets, un peu à la manière d’un programme informatique dans lequel il faut cliquer sur le symbole ou l’icône d’ouverture (ici une lettre, un mot ou un membre de phrase), puis sur le nom du programme à exploiter, donc, pour moi, la racine ou la lettre hébraïque; ensuite, sur les titres des fichiers internes au programme : pour moi, le symbolisme contenu dans les signes a constitué une passerelle vers d’autres réalités. Voilà comment je procède : en premier lieu, j'écris le verset au mot à mot mais en respectant, d’une part, la forme d’écriture biblique, d’autre part, la traduction la plus vraie possible, de manière à ce que le lecteur ne puisse pas se fourvoyer.
Ensuite, j'isole les termes clés de chaque phrase ou partie de phrase, en y cherchant le sens caché, voire hiéroglyphique du ou des signes. Àpartir de cette découverte, je me sers des enseignements personnels multiples dont j'ai bénéficié au cours de mes études ou de mes lectures afin de pouvoir adapter le texte aux connaissances modernes en vous rappelant que, déchiffrer un texte mosaïque a été, pour le non-initié que je suis, aussi ardu que déchiffrer l'ensemble des hiéroglyphes pour Champollion s’il n’avait eu en mains une copie partielle de la célèbre stèle baptisée « Pierre de Rosette ».
J'ai préféré donner un sous-titre à chaque verset pour éviter la monotonie d’une numérotation. Sans doute, certains d’entre eux sembleront ne pas trop correspondre au contenu du verset ; peu importe ! Il ne s’agit que de simples repères.
Pour la traduction biblique, le lecteur ne doit pas ignorer que toutes les bibles en français proviennent de textes hébreux, en ce qui concerne l’Ancien Testament. En revanche, lorsqu’il s’agit du Nouveau Testament, elles sont la traduction de livres grecs. Par ailleurs, les bibles modernes imprimées en hébreu sont des copies du célèbre manuscrit de Leningrad de Ben Asher, datant de 1008 à 1009, reproduction la plus ancienne de l'Ancien Testament. Cet ouvrage provient du travail d’érudits juifs, appelés « massorètes », qui ont inventé un système de signes voyelles (points et traits), entre les années 400 à700 de notre ère. Jusque-là, il n’existait que des consonnes, à la manière des hiéroglyphes égyptiens, d’où la difficulté pour le chercheur de déchiffrer un texte avec les nombreuses erreurs de traduction commises à tort ou à raison par les hellénistes. On connaît la destruction des manuscrits antérieurs à celui de Leningrad dans les synagogues, ce qui empêche désormais de remonter au texte originel. Les autres manuscrits ou codex sont trop fragmentaires pour nous être vraiment utiles. Seuls, quelques-uns, découverts par le plus grand hasard, permettent un tel recours (Qumrân, par exemple).Il faut également distinguer deux sources concernant les Écritures : la tradition yahviste et la tradition sacerdotale ou élohiste. C’est pourquoi vous pourrez constater que certains versets semblent se répéter d’une page à l’autre, avec quelques différences dans leur rédaction. Il faudra aussi tenir compte de la déformation volontaire ou involontaire du texte hébreu lors des traductions successives par les scribes chrétiens, notamment entre les IVe et Ve siècles de notre ère, certainement sur ordre des clergés ou des potentats en place et dont il fallait suivre le courant de pensée officielle et les dogmes, sous peine d’excommunication ou pire, de mort. Je ne manquerai pas de vous le rappeler chaque fois qu’il sera nécessaire, au cours de cette étude.
Avant de clore cette présentation, qu’il me soit permis de dire que ce travail a été des plus sérieux et honnête. J'ai pris grand soin d’écarter toute fantaisie ou non-sens, en me fiant aux ouvrages écrits par des spécialistes en toutes matières, mais j'ai aussi laissé la parole à mon intuition. Vous êtes absolument libres d’en penser ce que vous voudrez. Sachez seulement que trop de coïncidences ne peuvent que nous faire dresser l’oreille à la lecture de certains événements passés, présents ou même futurs. De même, je ne prétends en rien me faire le champion de la laïcité dont je ne partage pas toujours les idées parfois sectaires.
Jean-Pierre Soula
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