Jusqu’au 22 septembre 2019
En raison du succès qu’elle rencontre auprès de tous les publics depuis son ouverture le 14 novembre dernier, le CHRD de Lyon a décidé de prolonger de quatre mois l’exposition GÉNÉRATION 40 soit jusqu’au 22 septembre 2019.
Génération 40. Les jeunes et la guerredresse le portrait d’une jeunesse transformée par l’expérience de la guerre et de l’Occupation. Des jeunes, présentés à travers leurs choix et leurs engagements, mais aussi sous l’angle des contraintes, des mots d’ordre et des sollicitations dont ils furent constamment l’objet.
Les résonances contemporaines, les témoignages, les objets exceptionnels présentés, ainsi que sa scénographie intimiste et immersive contribuent à l’engouement autour de l’exposition. Plus de 10.000 personnes l’ont déjà visité et les activités pédagogiques et culturelles sont souvent complètes.
FOCUS SUR LES LETTRES DE FUSILLÉS
Parmi les très nombreux témoignages recueillis de visiteurs, il est à noter l’émotion que suscitent les lettres, poignantes, que des jeunes condamnés écrivirent à leurs parents ou à leurs proches quelques heures avant leur exécution. Ces lettres originales, rendues extrêmement fragiles par le temps, seront encore exposées durant quelques semaines avant qu’elles ne soient remplacées par leurs fac-similés.
RENCONTRES & ÉVÈNEMENTS
En marge de l’exposition et afin d’en accompagner le propos, le CHRD a enrichi sa programmation de trois événements, un concert, un spectacle participatif, une conférence.
La dernière nuit, concert jazz & récit, le 11 avril à 19h
Une création musicale et narrative, inspirée par l’engagement de Sophie Scholl, évoquant l’urgence du combat, l’élan, la résistance de la jeunesse et son espoir constant en l’humanité.
Rave musette, Mémoire des bals clandestins, lors de la Nuit des Musées, le 18 mai
Un spectacle hors norme mêlant souvenirs personnels et musique live. Basé sur les témoignages audio de jeunes gens de 85 ans, jadis danseurs occasionnels ou musiciens réguliers, ce spectacle livrera avec la voix de l’éternelle jeunesse quelques tranches de vie de cette période singulière.
La France du STO, Conférence de Raphaël Spina, docteur en Histoire et professeur à l’IUT Aix-Marseille Université, le jeudi 14 mars à 18h30
Après septembre 1942, la mise en place du STO éloigne définitivement la population du régime de Vichy, renforce la Résistance et fait éclore les premiers maquis. Mais ce sujet est longtemps resté négligé par les historiens et la mémoire collective. Que sait-on des modalités concrètes de l’envoi de 650.000 personnes outre-Rhin, jeunes et ouvriers pour la plupart ? Pourquoi l’Occupant a-t-il longtemps obtenu toute la main-d’œuvre qu’il réclamait ? Que nous apprend le succès initial du ST0 sur les divisions de la société française du temps ? Quelles furent les difficultés de la Résistance pour saboter des départs qui se chiffraient en milliers par jour, et pour gérer l’apparition de maquis spontanés à partir de mars 1943 ?
POUR MÉMOIRE :
Fruit d’un vaste travail de recherche et de collecte - comprenant témoignages directs mais aussi objets, iconographies, archives et collections - l’exposition Génération 40. Les jeunes et la guerre vise à dresser le portrait d’une classe d’âge, les « J3 », qui vécurent leur adolescence ou l’entrée dans l’âge adulte en France pendant le second conflit mondial.
Au-delà des engagements de certains, ces jeunes composent un groupe hétérogène, dans lequel chaque individu a conscience d’appartenir à une classe, un milieu social déterminé. Jeunesse populaire et jeunesse bourgeoise ne se côtoient guère, quand la séparation des sexes parait aller de soi, idée entretenue par la Révolution nationale portée par le gouvernement de Vichy.
En dépit de ces différences, que viendront atténuer les circonstances, les jeunes eurent en commun d’avoir été l’objet de multiples sollicitations et tentatives d’encadrement, au sein de leur famille, mais aussi par Vichy qui plaçait en eux sa grande œuvre de régénération.
Les diverses organisations de jeunesse créées par le gouvernement de Vichy dans le cadre de sa campagne de Révolution Nationale, l’attention portée à l’enseignement, aux apprentissages, à la formation morale, sportive et professionnelle témoignent aussi de son intérêt pour la « jeunesse ».
Encadrer et enrégimenter les jeunes fut l’un des fondements de l’action politique du régime de Vichy, renforcée et soutenue par les exigences allemandes. À partir de 1942, les jeunes eurent à subir des contraintes plus lourdes encore. L’une d’elle concerne l’institution par la loi du 16 février 1943 du service du travail obligatoire (STO) pour les jeunes hommes âgés de 20 à 22 ans, événement qui devait signifier pour certains la fuite dans le maquis et l’entrée dans la Résistance. Afin de retracer ces parcours, le CHRD a lancé pour l’exposition Génération 40, une vaste campagne de collecte. Ces témoignages directs, objets, photographies, archives, parfois des inédits, viendront ensuite enrichir les collections du musée. Le CHRD est ainsi allé à la rencontre d’une vingtaine de témoins clefs qui avaient entre 13 et 25 ans durant la période dont : Roland DUMAS (18 ans en 1940) qui relate la première manifestation contre Vichy en zone libre contre la Philharmonie de Vienne ; Georges-Arthur GOLDSCHMIDT (12 ans en 1940) qui se souvient des raisons qui poussèrent ses parents à l’envoyer, lui et son frère, depuis Hambourg en Italie avant qu’ils ne trouvent, in extremis, un refuge temporaire dans un pensionnat savoyard de Megève ; Marie-Thérèse MORAT (14 ans en 1940) qui se souvient des expériences nouvelles - aller faire du vélo dans les fermes, jouer dans les champs – liées à cette période de pénurie et de bouleversement des usages habituels ; la résistante, Jeannine PEYSSON (17 ans en 1940) qui raconte comment elle intégra le réseau Polytechnique et comment elle fut recrutée par sa professeure de philosophie, Mme Brunschwig.