Musée de l'Échevinage de Saintes
Exposition Jean Geoffroy (1853 - 1924), dit Géo
« Une œuvre de généreuse humanité »
Jusqu'au 31 octobre 2015
En classe, le travail des petits, 1889 © Paris, Ministère de l'Education Nationale
Du 16 mai au 31 octobre 2015, le musée de l’Echevinage de Saintes présente une exposition de grande envergure dédiée à l’œuvre de Jean Geoffroy (1853 – 1924) dit « Géo », élève de Léon Bonnat et considéré par ses contemporains comme « le peintre de l’enfance ». Inédite par le regard qu’elle porte sur l’œuvre de l’artiste, cette exposition est la première rétrospective consacrée à Geoffroy.
Peintre officiel pour le Ministère de l’Instruction publique, illustrateur de livres et de manuels scolaires, Géo décrit avec un certain réalisme la condition enfantine de son époque, à travers de nombreuses scènes de genre telles que « Le compliment un jour de fête à l'école ». Peintures, documents graphiques, livres illustrés révèlent au fil d’un parcours original l’œuvre d’un peintre majeur du19e siècle, qui parle, non sans émotions, des inévitables duretés de la Belle Epoque avec une incontestable sincérité.
Née d’une rencontre entre les musées de Saintes, Dominique Lobstein, co-auteur d’une biographie de Geoffroy, et les Amis du musée de Saintes, cette exposition rassemble plus de cent-vingt œuvres, provenant des collections des musées de Saintes mais aussi de nombreux musées français comme le musée d’Orsay, d’institutions telles que le Petit Palais, l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris, et de collectionneurs privés.
Présentée à la suite de récentes recherches menées par des historiens de l'art et des responsables de collections publiques, cette exposition exceptionnelle concrétise un travail de longue haleine. A travers l’éclairage d’œuvres quasi inédites, cette rétrospective permet de redécouvrir la carrière de Jean Geoffroy dit « Géo », un artiste singulier qui peint avec humilité et tendresse les réalités de son temps.
Cette exposition est reconnue d’intérêt national par le ministère de la Culture et de la Communication. Elle bénéficie à ce titre d’un soutien financier exceptionnel de l’Etat.
L’école de la IIIème République
L’instruction comme idéal républicain
Lorsque Géo commence à peindre, la France qui est une république depuis la chute du second Empire en 1870, est dirigée par le général de Mac-Mahon. Dénommé « période de l’ordre moral », le délai qui s’écoule entre la nomination de Mac-Mahon à la présidence de la République et son départ en 1879, correspond à une coalition des mouvements de droite qui ne sont guère porteurs de réformes.
L’arrivée au pouvoir de Jules Grévy (1807-1891), le 30 janvier 1879, modifie considérablement le fonctionnement des institutions françaises et affiche une volonté de réforme sociale qui passe en premier lieu par l’école, un poste ministériel confié dès le 4 février 1879 à Jules Ferry (1832-1893).
Les grandes lois scolaires alors votées permettent la scolarisation massive des enfants, au moins des garçons, alors que dans les milieux bourgeois ou aristocratiques s’estompe le personnage du précepteur. Cette évolution correspond aussi à un renforcement de l’Etat au détriment du droit paternel, qui n’est pas toujours accepté ou souhaité. Catholiques et conservateurs dénoncent l’emprise de l’Etat, au nom des familles et des libertés privées.
En revanche, la politique républicaine s’identifie vite avec la cause de l’instruction, censée être la meilleure arme contre la misère sociale “Ouvrir une école, c’est fermer une prison”, le mot d’ordre de Victor Hugo illustre l’effort des héritiers des Lumières au 19e siècle, de Guizot à Ferry.
L’analphabétisme recule : 50% de la population masculine en 1830, 4% en 1910 selon les statistiques établies au moment du service militaire. Savoir lire, écrire, compter, le mot d’ordre de Jules Ferry devient une réalité, au moins pour les garçons.
L’école ne joue cependant que très imparfaitement son rôle de creuset social. Aux lycées de la bourgeoisie s’opposent les écoles primaires, et leurs cours complémentaires, apanages populaires. Ainsi, deux coupures essentielles persistent dans la réalité sociale de la fin du 19e siècle, et bien encore après : en premier lieu, celle qui sépare les filles des garçons ; en second lieu, celle qui sépare la bourgeoisie des classes populaires.
L’école de Jules Ferry
Très rapidement, Jules Ferry s’attelle à la réforme de l’école laïque, secondé par de précieux collaborateurs tel que Ferdinand Buisson (1841- 1932), directeur de l’enseignement primaire, éditeur, en 1887, du Dictionnaire de pédagogie et d’instruction primaire, qui retrace l’historique des lois et décrets consacrés à l’enseignement et définit les différents aspects et pratiques de la scolarité. C’est là que Geoffroy puise les idées de nombre de ses œuvres.
Musée de l’Echevinage
29 ter, rue Alsace-Lorraine 05.46.93.52.39 musee.echevinage@ville-saintes.fr
Jusqu'au 31 octobre
Du mardi au samedi de 10h à 12h30 - 13h30 à 18h Dimanche et jours fériés de 14h à 18h
musee.echevinage@ville-saintes.fr