CHRD Lyon | Prolongation de l'exposition 'Les Jours Sans' jusqu’au 28 février 2018

LES JOURS SANS

Alimentation et pénurie en temps de guerre

PROLONGATION DE L'EXPOSITION

Jusqu'au 28 février 2018

Centre d'Histoire de la Résistance et de la Déportation - Lyon

 
 

Le vif intérêt rencontré par l'exposition ainsi que les témoignages très personnels recueillis auprès des visiteurs ont incité le CHRD à prolonger d'un mois, jusqu'au 28 février 2018, la présentation de l'exposition LES JOURS SANS. Celle-ci opère une plongée dans ce que fut le quotidien des Français durant et après la Seconde Guerre mondiale, une période durant laquelle les Français furent soumis à un régime organisé de restriction alimentaire qui devait profondément marquer les mémoires et les comportements face à la nourriture. Les témoignages recueillis à la sortie de l'exposition témoignent indéniablement de la prégnance du sujet et de la volonté de mémoire liée à ce thème :

« Thème très intéressant et raconté de manière très pertinente. Il est maintenant difficile de s'imaginer une telle situation et il ne s'agit que de nos grands-parents ! » Nathalia, 21 ans.

« Mes parents, à Lyon, ont vécu cette époque. Je savais tout cela, mais ressors quand même abasourdi. »

« Je suis née en 1936 et cette exposition m'a replongée dans des souvenirs douloureux. J'avais tout le temps faim durant cette guerre. Merci. »

« Cette dernière expo est parfaite, riche de documents et d'informations sur la pénurie alimentaire ; elle m'a rappelé la grimace de ma mère lorsqu'en riant je lui évoquais rutabagas et topinambours. Elle qui stockait tout... Merci pour ce beau travail de mémoire, j'ai pris tant et tant de photos à transmettre aux jeunes générations. »

« J'ai 81 ans ce jour et je me rappelle de tout. Oui j'ai connu les petites pastilles de vitamines et le pain coupé et s'il y en avait trop, recoupé sous nos yeux. L'amour que me portaient mes parents a su me préserver et la vie me semblait belle malgré les restrictions. »

Afin d'illustrer et de contextualiser les thèmes de l'exposition, le CHRD programme également en décembre, lors des vacances de fin d'année, toute une série d'animations dont un parcours jeu « Chut, c'est secret ! » le 27 décembre à 14h30, une lecture visite « Le petit passeur » le 29 décembre à 14h30 et des visites en famille pour découvrir le musée et son exposition au travers d'objets et des activités d'éveil, les 31 décembre et le 7 janvier, à 15h00. Deux conférences, l'une sur Les implications politiques du ravitaillement en France sous l'Occupation et l'autre sur Vichy et les paysans sont également programmées, respectivement les 21 décembre 2017 et 7 janvier 2018 à 18h30.  

Pour mémoire

Organisée à l'initiative du CHRD de Lyon, l'exposition LES JOURS SANS opère une plongée dans ce que fut le quotidien des Français durant et après la Seconde Guerre mondiale. Comment faire face non seulement aux drames et tragédies de la guerre, à l'humiliation de la défaite mais aussi aux pénuries de toutes sortes, aux prélèvements massifs de l'occupant, à la désorganisation de l'économie dans un pays qui vient à manquer de tout ? Quelles furent les stratégies de survie ? Quels furent les comportements ? Quels furent les effets, réels et symboliques, de la privation de nourriture à l'échelle d'une société ? sont parmi les questions que pose l'exposition.

Dès le début du conflit, des cartes d'alimentation sont mises en place pour répartir au mieux les denrées mais au fil des mois et des évènements, c'est la quasi-totalité des produits de base qui est soumise à restriction. En 1942, confrontées aux étals presque vides des commerçants, les ménagères passent une moyenne 4 heures par jour dans les files d'attente. Le manque endémique de nourriture est alors douloureusement perçu par une population, notamment urbaine, qui a connu dans l'Entre-deux guerres, une amélioration de son niveau de vie.

Le processus de ravitaillement, la mise en place de mesures réglementaires et leur détournement, l'apparition de nouveaux aliments, le développement des sciences de la nutrition, la notion de « famine lente », le rapport au corps, le rôle des femmes, sont parmi les grands thèmes abordés par l'exposition. Celle-ci met également en lumière les inégalités en présence et la façon dont la population fut diversement touchée : selon que l'on soit citadin ou paysan, que l'on soit riche ou pauvre, que l'on ait accès ou non au marché noir, que l'on ait de la famille à la campagne, que l'on doive se cacher ou vivre dans la clandestinité, etc.

L'exposition a bénéficié de prêts consentis par des particuliers, des institutions culturelles et patrimoniales lyonnaises et de grands musées de la Seconde Guerre mondiale. Parmi lesquels : les prêts du Musée de la Résistance de Besançon : un ensemble de 17 objets et éléments, parmi lesquels figurent les recettes de cuisine en acrostiche rédigées par Germaine Tillion au camp de Ravensbrück ; 17 éléments également ont été empruntés au Musée de la Résistance Nationale de Champigny-sur-Marne, parmi lesquels figurent des dessins de Boris Staslitzky et Roger Payen, des portions de pain ramenées des camps de concentration et des documents documentant le quotidien du jeune frère de Guy Môquet.

Ont également contribué par leurs prêts à l'exposition le Musée de la Résistance et de la Déportation de Nantua, la Bibliothèque municipale de Lyon, Les Archives municipales de Lyon, Les Archives départementales du Rhône, le Musée national de l'Education à Rouen, la Ferme du Vinatier, à Bron.  L'engagement des prêteurs particuliers a été décisif dans l'écriture et la réussite du projet : ainsi Bernard Le Marec, ancien professeur de Génétique au CHU de Rennes, auteur de « La France rationnée », a accepté de prêter plus de soixante-dix pièces de sa collection personnelle ayant trait à la vie quotidienne. Bernard Le Marec a par ailleurs fait bénéficier le CHRD de pièces inédites, qui ont, depuis la sélection effectuée pour « Les Jours Sans », enrichi sa propre collection. À titre d'exemple, un paquet de 15g de café, correspondant à la ration mensuelle autorisée au printemps 1944, a rejoint la vitrine consacrée aux ersatz et succédanés.

L'exposition opère également un focus sur Lyon, ville refuge durant la guerre, qui accueille sur la période une population de plus en plus nombreuse et où la question du ravitaillement devient très vite problématique.

LES JOURS SANS est conçue à la suite de l'exposition POUR VOUS, MESDAMES ! qui abordait le thème de la mode sous l'Occupation. Elle s'appuie sur un comité scientifique réunissant des historiens et des chercheurs spécialistes du sujet (voir dossier de presse en lien).