Château de Versailles : nouvelle présentation des salles Louis XIV

 

A partir du 4 mai 2019 

Louis XlV - Charles Le Brun (1619-1690) © RMN-GP (château de Versailles) / © F. Raux Louis XlV - Charles Le Brun (1619-1690)
© RMN-GP (château de Versailles) / © F. Raux

 

À partir du 4 mai 2019, le château de Versailles propose à ses visiteurs une nouvelle présentation des salles
Louis XIV retraçant le règne du souverain. Dans un parcours totalement repensé associant une approche chronologique et thématique, certains des chefs-d’œuvre des collections dialoguent avec des œuvres méconnues issues des réserves et d'autres récemment acquises ou restaurées. Ce parcours à travers le XVIIe siècle permet aussi de renouveler le regard porté sur les collections.

Situées au premier étage de l'Aile du Nord du château les salles Louis XIV évoquent au travers d'une enfilade de dix salles le règne du Roi, de l'enfance à sa mort.
Les artistes contemporains des personnages et des faits représentés racontent la vie du souverain, de sa famille et de la cour. Ils donnent un visage à leurs protagonistes et relatent les grands événements politiques, militaires et artistiques du temps. Les œuvres présentées ici constituent des témoignages historiques inestimables sur le XVIIe et le début du XVIIIe siècle.

La nouvelle présentation est née d'une triple volonté : reconsidérer les collections du château en présentant des œuvres encore méconnues issues des réserves, créer un discours entremêlant l'histoire, l'histoire de l'art et l'iconographie et enfin mettre en valeur les dernières acquisitions du château.
Ces salles témoignent également d'une évolution du portrait du siècle de Louis XIV, illustrant la diversité des typologies aux nombreuses combinaisons possibles – en buste, de trois-quarts, en pied, intime, officiel ou travesti.
Certaines des œuvres présentées comptent parmi les créations majeures de Le Brun, de Mignard, de Van der Meulen, de Largillière ou de Coysevox ; d’autres ont été créées par de petits maîtres et témoignent de la richesse de la création artistique au XVIIe siècle.
Le public découvrira certaines des dernières acquisitions, telles que La famille royale autour du berceau du duc d’Anjou de Charles Le Brun, les quatre petits portraits de Louis Elle le Père, celui de Tiberio Fiorilli, dit Scaramouche de Pietro Paolini ou encore La Sculpture travaillant au buste de Louis XIV de Baudrin Yvart et La Fondation de l’hôtel des Invalides en 1674 de Pierre Dulin.

Les salles Louis XIV permettent aussi de rassembler quelques pièces de mobilier provenant d’emplacements aujourd'hui disparus comme le médaillier du Cabinet des Raretés de Louis XIV. Il comprend des œuvres du Grand Siècle ou produites aux siècles suivants dans
le même esprit. La marqueterie conçue par l'ébéniste André-Charles Boulle est en effet devenue un type et un style dont la mode perdurera jusqu'au XIXe siècle.
 
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LES SALLES LOUIS XIV
Les salles historiques du XVIIe siècle, autrefois occupées par les appartements des princes du sang, ont été transformées sous Louis- Philippe pour devenir, à partir de 1837, le musée de l’Histoire de France.
La conception de la présentation actuelle remonte à l’après-guerre. Même si l’accrochage a été modifié à plusieurs reprises, l’esprit initial perdure par la densité des œuvres présentées. Les peintures, les sculptures, le mobilier et les objets sont présentés sur des tentures de velours gaufré dont les coloris rappellent ceux du Grand Siècle et suggèrent l’ambiance des appartements du palais tout en demeurant des salles de musée.
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Le parcours de visite
salle 1
L’ENFANCE DU ROI
L’accession au trône d’Henri de Navarre marque l’avènement de la dynastie des Bourbons.
Petit-fils d’Henri IV et de Marie de Médicis, fils de Louis XIII et d’Anne d’Autriche, Louis voit le jour,
le 5 septembre 1638. Cette naissance tant attendue est suivie de celle de son frère, le duc d’Anjou (puis duc d’Orléans, appelé Monsieur).
Louis XIV devient Roi à l’âge de cinq ans. Sa mère, Anne d’Autriche, aidée par le cardinal Mazarin, assure la régence. La jeunesse du Roi est troublée par la Fronde (1648-1653), opposition parlementaire et aristocratique, et par la guerre de Trente ans qui prend fin avec le traité de Westphalie en 1648.

salle 2
LES PREMIIERES CAMPAGNES MILITAIRES DU ROI
Parallèlement à l’affirmation de son autorité au sein du royaume, Louis XIV cherche à établir sa suprématie en Europe et à repousser les frontières de la France.
Dès les débuts de son règne personnel, il entreprend
la guerre de Dévolution (1667-1668) pour soutenir les droits de sa double cousine germaine, devenue son épouse, l’infante d’Espagne Marie-Thérèse sur les possessions espagnoles de Flandres. En deux mois, le maréchal de Turenne conquiert une partie de la Flandre. Le peintre d’origine flamande Adam-Frans de Van der Meulen transcrit avec précision les batailles et les sièges de Charleroi, Douai, Courtrai, Arras et Lille.

salle 3
La cour et les arts en début de règne
Louis XIV choisit de transformer le petit pavillon de chasse bâti par Louis XIII à Versailles en un édifice splendide. Il donne ainsi à sa Cour un cadre somptueux créé pour elle, à des fins de rayonnement, mais aussi
de domination par le biais de l’Étiquette et de la distribution des faveurs. La famille royale, les princes de sang et les jeunes « beautés » animent la Cour, joyeuse et galante, du jeune Roi.
En 1682, le Palais de Versailles devient la résidence permanente de la Cour et du gouvernement. Les arts et les lettres connaissent une éclosion remarquable, et concourent ainsi à la gloire du Roi.

salle 4
L’ACADEMIE ROYALE DE PEINTURE ET DE SCULPTUR
Fondée en 1648, l’Académie royale de peinture et de sculpture connaît dès 1665 une nouvelle organisation. Pour leur réception, les peintres portraitistes présentent un à deux portraits représentant des académiciens, eux- mêmes peintres, sculpteurs ou architectes. Appartenant à l’ancienne Académie royale, cette collection témoigne de la richesse du genre du portrait au XVIIe siècle.
L’Académie royale de peinture et de sculpture est un lieu d’apprentissage, d’enseignement et de débats. Le système s’étend aux autres domaines avec la création de l’Académie des Sciences, l’Académie royale de Musique, l’Académie des Inscriptions et de l’Académie de France à Rome.

salle 5
L’exercice du pouvoir
À la mort de Mazarin en 1661, Louis XIV se réapproprie les prérogatives royales et décide de gouverner sans premier ministre. Au conseil d’en-haut, se prennent
les décisions importantes avec les ministres – le contrôleur général des finances, le secrétaire d’État de
la Guerre, le secrétaire d’État des Affaires étrangères.
L’ administration proprement dite dépend des quatre secrétaires d’État. Le chancelier scelle les ordres du Roi.
Dans la première partie du règne, la famille Colbert et la famille Le Tellier se partagent les plus hautes fonctions.

salle 6
Au tournant du règne : les années 1690
Dans l’histoire politique, militaire et littéraire du règne, deux périodes peuvent être distinguées : la première, qui s’étend de 1660 à 1685, est celle de l’épanouissement ; la seconde, celle d’un affaiblissement certain.
Madame de Maintenon et le dauphin Louis de France, fils aîné de Louis XIV, appartiennent à cette génération. La marquise épouse secrètement le Roi à la mort de Marie-Thérèse en 1683. Son influence participe à l’infléchissement du règne vers davantage d’austérité religieuse et d’intransigeance à l’égard des protestants et des jansénistes. Le Dauphin, appelé Monseigneur,
est un prince affable et cultivé. Amateur d’art éclairé, il apprécie le peintre Pierre Mignard, grand rival de Charles Le Brun. Personnalité effacée, il demeure dans l’ombre de son père et meurt à l’âge de quarante-neuf ans sans avoir accédé au trône.

salle 7
La suprématie de la france : versailles et l'europe
L’hégémonie française en Europe se construit grâce
à une politique extérieure fondée sur les conquêtes militaires, sources de gloire, soutenues par une diplomatie active et brillante. La reconnaissance du duc d’Anjou comme roi d’Espagne en 1700 marque le début de la destinée européenne de la dynastie des Bourbons.
Instrument de la grandeur royale, Versailles devient
le point d’attraction des autres pays : les réceptions des ambassadeurs, les cérémonies de mariage, la remise des ordres de chevalerie participent à la splendeur de la vie de Cour.
La révocation de l’édit de Nantes en 1685 met fin à l’existence légale du protestantisme en France et marque un tournant dans la vie politique et religieuse de la France.

salle 8
Les princesses royales
Le Roi entretient des liens affectifs forts avec son entourage familial féminin : avec les enfants de ses maîtresses Madame de la Vallière et Madame de Montespan, qui épousent des princes de sang ; avec Élisabeth-Charlotte de Bavière, seconde épouse
de Monsieur, dont la correspondance fournit une chronique acerbe de la vie à Versailles ; avec la duchesse de Bourgogne, épouse de son petit-fils qui, arrivée à la Cour en 1697, égaye ses vieux jours. Le mariage du duc et de la duchesse de Bourgogne marque un moment d’ultime de bonheur avant les deuils de la fin du règne.
 
salle 9
Le roi en guerre
Les structures politiques de l’Europe au XVIIe siècle incitent les États à se mesurer militairement.
Le règne de Louis XIV est marqué par la guerre : aux premières victoires de la guerre de Dévolution (1667- 1668) et de la guerre de Hollande (1672-1678) succèdent les temps difficiles de la guerre de la Ligue d’Augsbourg (1688-1697) et de la guerre de Succession d’Espagne (1702-1713). Les militaires des dernières guerres sont peints par les deux grands portraitistes, Nicolas de Largillière et Hyacinthe Rigaud.
Le ministre de la guerre, Louvois, entreprend de réorganiser l’armée et fait construire l’hôtel des Invalides (1670-1677) ; Vauban se charge des techniques d’attaque et de défense des places militaires, et Seignelay de l’activité navale.

salle 10
Les maisons de la famille royale
Louis XIV se rend au château de Fontainebleau, de Saint-Germain-en-Laye et de Chambord pour chasser à l’automne dans les forêts giboyeuses. Lassé des fastes de Versailles, le Roi aime se retirer au Trianon de marbre (Grand Trianon) et au château de Marly, construits
au tournant des années 1690. Monsieur embellit sa résidence, le château de Saint-Cloud et fait appel au jardinier André Le Nôtre pour redessiner son parc. À partir de 1695, le château de Meudon, revient au Dauphin qui en fait un lieu dévolu aux arts.
Les peintres Étienne Allegrain, Jean-Baptiste Martin et son frère Pierre-Denis se font une spécialité de ces « portraits » des Maisons royales et de leurs jardins, représentations exactes, peuplées de visiteurs et de courtisans.