Acquisition // Portrait de Joachim Murat en maréchal de l'Empire (1805) par François Gérard


 Cette œuvre, déclarée trésor national à la suite d'une décision de refus du certificat d'exportation, a été acquise par le musée de l'Armée avec le concours exceptionnel du ministère de la Défense et du ministère de la Culture et de la Communication - Fonds du Patrimoine. Il s'agit de la version princeps du Portrait de Joachim Murat (1764-1815), Prince français et maréchal de l'Empire, peint en 1805 par François Gérard (1770-1837).
Portrait de Joachim Murat (1764 - 1815), Prince français,
Grand Amiral de France, maréchal de l'Empire,
en grande tenue, 1805,
François Gérard (1770 - 1837), huile sur toile, H. 2,434 m L. 1,685 m.
Paris, musée de l'Armée, inv. 2017.2.1.
© Paris, musée de l'Armée, Dist. RMN-Grand-Palais
 

Cette œuvre, déclarée trésor national à la suite d'une décision de refus du certificat d'exportation, a été acquise par le musée de l'Armée avec le concours exceptionnel du ministère de la Défense et du ministère de la Culture et de la Communication - Fonds du Patrimoine. Il s'agit de la version princeps du Portrait de Joachim Murat (1764-1815), Prince français et maréchal de l'Empire, peint en 1805 par François Gérard (1770-1837).

Il représente Murat dans l'uniforme de cérémonie des maréchaux de l'Empire, portant le grand cordon, la plaque et le grand collier de la Légion d'honneur, ainsi que la plaque de l'Aigle noir. Cet habit s'agrémente d'un large ceinturon décoré de motifs qui combinent divers emblèmes et allégories propres à Murat, dont le souci de se distinguer par le vêtement est resté légendaire. Le bouclier au vaisseau représenté sur le médaillon central pourrait évoquer la charge de commandant militaire puis de gouverneur de Paris dont Murat fut titulaire. Ce tableau, commandé à l'artiste par Dominique-Vivant Denon, directeur des musées impériaux, était destiné à rejoindre les 18 portraits des maréchaux de la première promotion dans le palais des Tuileries.
 
Selon les directives de l'Empereur, ces effigies devaient côtoyer les tableaux des batailles mémorables des campagnes d'Italie et d'Égypte, mais aussi d'Allemagne (août-décembre 1805). L'exécution des portraits devant être rapide et non uniforme, elle fut répartie auprès de divers artistes tels que Gérard, Gros, Kinson, Vien ou Robert Lefèvre. Vraisemblablement à la suite d'un différend financier opposant l'artiste à Vivant-Denon, le portrait de Joachim Murat fut conservé au sein de la famille puis déposé au musée de l'Armée par le prince Lucien Murat en 1997.
 
Cet achat vient enrichir les importantes collections du musée de l'Armée en relation avec la Révolution et le Premier Empire, qui font écho à la présence sous le Dôme des Invalides du tombeau de Napoléon Ier. Il fait suite à deux acquisitions récentes, réalisées respectivement en 2014 et 2015 : celles de l'habit de cérémonie du maréchal Ney, après une mesure de refus du certificat d'exportation prise par le ministère de la Culture et de la Communication, et du glaive de membre du Directoire de Lazare Carnot, entré dans les collections nationales par dation en paiement de droits. Le Portrait de Joachim Murat rejoindra un autre tableau dû à François Gérard : le Portrait de Marie Walewska, légué en 1986 par Michel et Hubert d'Ornano.
 
Le tableau fait l'objet cet été d'un prêt au Palais Fesch - musée des Beaux-Arts d'Ajaccio, dans le cadre d'une exposition intitulée Caroline Murat, sœur de Napoléon, reine des arts.