Les collections du Muséum national d'Histoire naturelle viennent en aide à la nomenclature des crapauds

Crapaud mâle de l’espèce Sclerophrys
mauritanica en train de chanter
© A. Ohler
 

L’espèce de crapaud Sclerophrys capensis a été décrite en 1838 par le naturaliste suisse Johann Jakob Tschudi à partir d’un seul spécimen collecté en Afrique du Sud par Pierre Antoine Delalande et son neveu Jules Verreaux entre 1818 et 1820 et conservé au Muséum national d’Histoire naturelle. Mais l'identité de cette espèce restait inconnue, son holotype[1] n'ayant jamais été étudié sérieusement depuis lors.
 
Annemarie Ohler & Alain Dubois, chercheurs à l'Institut de Systématique, Evolution et Biodiversité (Muséum national d’Histoire naturelle / CNRS / EPHE / UPMC), sont parvenus à identifier sans ambiguïté ce spécimen unique. L’analyse morphologique de ce crapaud et sa comparaison avec 75 spécimens de cinq espèces sud-africaines, conservés dans trois muséums européens (Bonn, Londres et Vienne) ont permis de l’associer à l’espèce actuellement connue sous le nom de Amietophrynus rangeri. D’après le Code International de Nomenclature Zoologique, le nom Sclerophrys doit donc maintenant remplacer le nom Amietophrynus pour le plus grand genre de crapauds d'Afrique, et capensis être utilisé comme nom d’espèce.
 
Cette étude, parue aujourd’hui dans PeerJ, souligne le rôle crucial des collections pérennes de spécimens, notamment de types, dans les muséums d'histoire naturelle sans lesquelles la nomenclature resterait subjective et donc instable. Un enjeu important pour le groupe des amphibiens, dont la taxonomie est en pleine révolution depuis une vingtaine d'années avec la découverte de milliers de nouvelles espèces et des travaux approfondis sur les relations phylogénétiques et qui comporte parmi les vertébrés le plus grand nombre d’espèces en danger d’extinction.

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