Quelle éducation pour nos enfants aujourd'hui ?

Il y a 500 millions d’années, la disparition du cambrien marquait la première extinction massive de l’humanité. Quatre autres extinctions allaient suivre, au rythme moyen d’une tous les 80 millions d’années. La disparition des dinosaures, il y a 66 millions d’années, marqua la cinquième extinction. Selon les spécialistes, nous traversons actuellement la sixième extinction de masse. Celle-ci concerne de nombreuses familles de plantes et d’animaux. Depuis le début du xixe siècle, le taux d’extinction est de 100 à 1 000 fois supérieur au taux moyen naturel, et il est en accélération constante depuis les années 1950. En 2007, l’Union internatio- nale pour la conservation de la nature évaluait qu’une espèce d’oiseaux sur huit, un mammifère sur quatre, un amphibien sur trois et 70 % de toutes les plantes étaient en péril. Pour que l’autodestruction des êtres humains ne soit pas la sixième extinction de masse, c’est notre monde entier qu’il est temps de revisiter, notre rapport à la propriété, à la relation, à l’autre. Il est grand temps de nous rééduquer.
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Il y a 500 millions d’années, la disparition du cambrien marquait la première extinction massive de l’humanité. Quatre autres extinctions allaient suivre, au rythme moyen d’une tous les 80 millions d’années. La disparition des dinosaures, il y a 66 millions d’années, marqua la cinquième extinction. Selon les spécialistes, nous traversons actuellement la sixième extinction de masse. Celle-ci concerne de nombreuses familles de plantes et d’animaux. Depuis le début du xix ème siècle, le taux d’extinction est de 100 à 1 000 fois supérieur au taux moyen naturel, et il est en accélération constante depuis les années 1950. En 2007, l’Union internationale pour la conservation de la nature évaluait qu’une espèce d’oiseaux sur huit, un mammifère sur quatre, un amphibien sur trois et 70 % de toutes les plantes étaient en péril. Pour que l’autodestruction des êtres humains ne soit pas la sixième extinction de masse, c’est notre monde entier qu’il est temps de revisiter, notre rapport à la propriété, à la relation, à l’autre. Il est grand temps de nous rééduquer.

Malgré l’urgence de la situation, notre réaction est encore lente et nos réflexes de survie, embourbés dans de vieux paradigmes inconscients. Face aux catastrophes écologiques et humaines, nous observons, impuissants, l’inexorable destruction de notre espèce. Cette attitude nous rend passifs et aveugles. Elle ne prend pas en compte le formidable potentiel dont nous disposons pour transformer le monde à partir de nos propres initiatives. Aucun changement collectif ne peut avoir lieu sans que s’opère une multitude de prises de conscience et d’actions individuelles.

Depuis quelques décennies, beaucoup d’hommes et de femmes réalisent qu’il est nécessaire de consommer, de produire et d’échanger différemment. Des initiatives lumineuses, comme autant de sources d’espoir sur notre planète, fleurissent. Elles s’appuient sur une remise en question de nos comportements. Elles s’inspirent d’une nouvelle façon de vivre, de consommer, de coopérer, plus respectueuse des autres et de l’environnement. Beaucoup d’entre nous se remettent en question avec courage et détermination ; ils déconditionnent leurs réactions, leur impulsivité, leurs croyances et leurs certitudes. Ils croient en cette devise: nous n’héritons pas de la terre de nos ancêtres, nous l’empruntons à nos enfants.

Beaucoup d’adultes cherchent avant tout à donner du sens à leur vie, à s’ancrer dans le monde, à prendre conscience de leur pouvoir et à contribuer, à leur façon, à l’émergence d’un monde nouveau. Pour transmettre leur lumière, ils s’ouvrent à une nouvelle spiritualité qui ne s’appuie sur aucun dogme, mais plutôt sur la puissance de l’amour et le pouvoir de la conscience. Il est temps que cette remise en question, cette exploration de la relation à l’autre, dépasse la sphère des adultes et intègre également nos enfants.

De nouvelles façons de se comporter attendent les hommes et les femmes du monde qui est en train de naître — un monde plus lucide, plus aimant, plus conscient. Les êtres humains de ce nouveau monde ne pourront pas se construire sur le paradigme de l’ancien basé sur l’autoritarisme, le pouvoir et le matérialisme individuel. Pour survivre, les citoyens du nouveau monde devront améliorer leur lucidité, leur discernement, leur cohérence personnelle, cela dans leurs moindres actes.
Il faudra à la génération qui nous succède beaucoup de confiance, de conscience, pour réinventer les bases d’une relation qui ne fonctionne plus sur l’asservissement et la peur, mais sur l’amour et le don.

Pour relever ce défi, nos enfants ont besoin d’être accompagnés, ils ont besoin de toute notre force, de tout notre espoir et de tout notre courage. Nous ne pourrons plus, demain, nous contenter d’éduquer nos enfants en leur apprenant l’histoire des guerres et des rois sans les ouvrir à l’histoire du cœur des hommes. Nous ne pourrons plus encombrer leur âme de concepts, de théories, de connaissances extérieures, et les laisser vides d’eux-mêmes, ignorants de leurs propres fonctionnements émotionnel, relationnel et énergétique. Nos enfants auront besoin d’évoluer en ayant confiance en eux et confiance dans l’amour des autres.

Pour les parents-citoyens de ce nouveau monde, l’éducation demande une implication qui dépasse, de loin, l’acquisition de techniques propres à faire obéir les enfants à la volonté des adultes. Face à ce monde en pleine mutation, il est de notre responsabilité d’apprendre à nos enfants à acquérir leur autonomie, leur libre arbitre, leur sens critique et leur discernement devant les informations toxiques qui leur sont communiquées. Il appartient à tous les parents et à tous les êtres de bonne volonté d’encourager les enfants dont ils ont la responsabilité à apprendre à s’ancrer en eux-mêmes, à se faire confiance, à oser créer un monde nouveau fondé sur l’amour et le respect de la vie.

C’est également notre rôle de leur apprendre à comprendre et à exprimer leurs émotions, à suivre leur instinct, à ne pas se laisser guider par la peur et par l’agressivité, mais par l’ouverture du cœur et de la conscience qui conduit à l’amour.

 

 

Arnaud Riou


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Pour une parentalité bienveillante