Février 1959, nord de l'Oural, en Russie, neuf randonneurs chevronnés trouvent la mort dans des circonstances aussi tragiques que mystérieuses sur le versant est de la montagne Kholat Syakhl, désormais tristement célèbre sous le nom de Col Dyatlov, du nom du chef de l'expédition, Igor Dyatlov. Pendant des décennies, l'absence d'explications convaincantes quant à la cause de ces décès a alimenté spéculations, théories du complot et légendes urbaines, évoquant une « force irrésistible » inconnue.
Les corps des randonneurs furent découverts dans une situation macabre : certains à demi-nus dans la neige, d'autres présentant des blessures traumatiques graves sans signes extérieurs de lutte. La tente dans laquelle ils avaient passé leur dernière nuit avait été déchirée de l'intérieur, comme si quelque chose ou quelqu'un les avait forcés à fuir précipitamment dans le froid glacial sans leur équipement.
Des investigations furent menées, des autopsies réalisées, mais aucun scénario ne semblait pouvoir rendre compte de l'ensemble des faits observés : une combinaison de décès par hypothermie et de traumatismes mortels, avec des indications de forces potentiellement écrasantes et inexplicables.
Au fil des ans, les hypothèses se succéderont : une attaque d'animaux sauvages, des essais militaires secrets, des phénomènes naturels extrêmes, voire des rencontres avec des phénomènes inexpliqués ou extraterrestres. Pourtant, aucune de ces explications n'a pu être démontrée avec sérieux.
Ce n'est que récemment que la science, armée de technologies modernes et de nouvelles méthodologies d'enquête, va apporter un nouvel éclairage sur cette affaire. Des chercheurs ont utilisé des simulations informatiques sophistiquées, similaires à celles employées pour étudier les avalanches et autres catastrophes naturelles, pour examiner les blessures subies par les randonneurs. Leur conclusion pointe vers une avalanche exceptionnellement rare et violente, capable de causer les traumatismes observés sans laisser de traces évidentes sur le terrain plusieurs semaines après l'événement.
Cette nouvelle approche expliquerait la précipitation des randonneurs hors de leur tente, sous-équipés face au froid extrême, ainsi que la nature des blessures. L'absence de traces d'avalanche initiale peut être attribuée aux conditions particulières du site et au temps écoulé avant la découverte des corps.
Si cette théorie ne lève pas le voile sur tous les aspects du mystère, elle fournit une réponse plausible à la question de la « force irrésistible » responsable de cette tragédie. Le mystère du Col Dyatlov, bien que partiellement résolu, continue de fasciner et de rappeler les dangers inhérents à la confrontation de l'homme avec les forces impitoyables de la nature.