La lumineuse sagesse des maîtres spirituels de l'Orient ancien

La grandeur d’une civilisation ne se mesure pas à sa richesse matérielle, à son expansion territoriale ou à la force de ses armées, mais à l’empreinte que gravent dans la mémoire collective les plus brillantes productions de son génie. À son époque glorieuse, la culture arabe donna naissance à d’illustres créations artistiques et littéraires qui continuent, de nos jours encore, à soutenir son prestige. L’une de ces œuvres impérissables, Les Mille et Une Nuits, a acquis une renommée universelle; l’énoncé de son titre suffit à faire resurgir une atmosphère mêlée d’enchantement, de splendeur et de mystère liée à la magie d’un Orient fabuleux. Cette réputation n’a rien d’immérité ; l’homme moderne aurait beaucoup perdu du sens de la beauté s’il n’avait goûté aux émotions, d’une rare qualité, qu’offrent de tels ouvrages d’exception quand on ressent, par leur intermédiaire, que quelque chose de profond traverse les barrières de la réalité pour éclairer une existence insipide et froide.
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La grandeur d’une civilisation ne se mesure pas à sa richesse matérielle, à son expansion territoriale ou à la force de ses armées, mais à l’empreinte que gravent dans la mémoire collective les plus brillantes productions de son génie. À son époque glorieuse, la culture arabe donna naissance à d’illustres créations artistiques et littéraires qui continuent, de nos jours encore, à soutenir son prestige. L’une de ces œuvres impérissables, Les Mille et Une Nuits, a acquis une renommée universelle; l’énoncé de son titre suffit à faire resurgir une atmosphère mêlée d’enchantement, de splendeur et de mystère liée à la magie d’un Orient fabuleux. Cette réputation n’a rien d’immérité ; l’homme moderne aurait beaucoup perdu du sens de la beauté s’il n’avait goûté aux émotions, d’une rare qualité, qu’offrent de tels ouvrages d’exception quand on ressent, par leur intermédiaire, que quelque chose de profond traverse les barrières de la réalité pour éclairer une existence insipide et froide.

Les Mille et Une Nuits transportent le lecteur dans un monde irréel où l’on pénètre sans difficulté. Toutefois, ni les apparences ni les habitudes de pensée n’autorisent à réduire ces histoires à une fantaisie gratuite. Leur objectif premier n’était pas de divertir ni de fournir un dérivatif à l’ingratitude de l’existence, mais de communiquer un message d’une haute portée qui appelle l’homme à se comprendre lui-même. Cela suppose que l’on regarde Les Mille et Une Nuits comme la transcription, sous l’aspect de fables allégoriques, d’un enseignement que dispensaient autrefois d’authentiques maîtres spirituels. L’un des moyens qu’employèrent les écoles de Sagesse pour transmettre leur savoir fut de le travestir sous forme de contes. Dans les confréries soufies, les maîtres avaient coutume d’instruire leurs élèves en leur contant des histoires allégoriques, plus efficaces qu’un cours théorique abstrait. Ces récits inspirés, plutôt que d’asséner une pensée sentencieuse, distillent une sagesse que l’intellect cérébral à lui seul ne capte pas dans son entier. Le côté récréatif des contes agit comme une ruse; quand la vérité entre dans l’oreille sous cet habillage, elle s’insinue dans l’âme de l’auditeur par le biais d’images vivantes. L’aspect facétieux de ces fables se concilie fort bien avec le sérieux du sujet ; le soufisme, qui fut l’un des principaux inspirateurs des Mille et Une Nuits, a lui aussi comporté une face volontiers comique et frondeuse.

De tout temps, les contes traditionnels, et pas uniquement ceux du monde arabo-musulman, ont fait miroiter aux hommes la présence du mystère, car leur imaginaire voile une pensée hermétique profonde. Leurs allégories éveillent dans le psychisme de subtiles résonances en servant de support à des idées que le mental ne peut saisir dans toute leur étendue, et dont une partie restera toujours inexprimable avec les mots, mais auxquelles sont réceptives les couches profondes de la conscience. Les contes ont recours au langage suggestif de l’image pour transmettre des vérités qui échappent à l’intellect ordinaire. C’est cette force évocatoire des symboles, leur efficacité à toucher les facultés extra-sensitives de l’âme, qui confère aux récits leur climat mystérieux et fascinant.

À mesure qu’on élucide le symbolisme des contes, on se convainc qu’ils répondent à une préoccupation constante touchant à l’accomplissement de l’être humain et à la finalité de l’existence. La civilisation arabo-musulmane qui vit naître ces écrits n’a pas seulement brillé par son esthétisme, son raffinement et son avancée dans les sciences du monde extérieur ; il fut un temps où son élite intellectuelle possédait un avantage considérable dans la connaissance de l’homme. Les modalités subtiles de la conscience sont devenues à notre époque un territoire inconnu, alors qu’elles firent autre- fois l’objet d’une science approfondie. Les aventures que relatent en images Les Mille et Une Nuits ont pour cadre la vie intérieure de l’être humain, et c’est pourquoi, dans quelque endroit profond de la conscience, le lecteur se reconnaît dans le message que délivrent ces histoires, et il reste sensible à l’appel qu’elles lui adressent à entrer en contact avec sa propre réalité essentielle.
Les récits fabuleux n’ont donc pas pour finalité d’exorciser d’obscures craintes ancestrales, ni de servir d’exutoire à des fantasmes inavoués dont le raffinement littéraire maquillerait le caractère honteux. Il n’est nullement question de récuser la puissance des stimuli enfouis dans l’inconscient, ce que la psychanalyse a fort bien mis en lumière, mais on ne fera jamais accepter à un authentique amoureux des arts l’idée selon laquelle l’inspiration ayant donné corps aux cathédrales, à la Joconde de Léonard de Vinci, au Requiem de Mozart ou à la Comédie humaine de Balzac n’aurait pris source que dans le besoin de sublimer un obscur conflit intérieur. Les Mille et Une Nuits n’auraient pas suscité un tel émerveillement si leur sujet réel, la réalité invisible de l’âme humaine, se réduisait à un chaos d’excitations instinctuelles. Dans les épisodes où le héros croise des êtres infernaux ou lumineux, un lecteur averti apprend à reconnaître les pouvoirs créateurs présents en lui- même. Cette façon de regarder les personnages ou les créatures surnaturelles des contes comme figurant soit des composants immatériels de l’être humain, soit des puissances agissant dans son intériorité, nous implique dans ces récits ; elle enrichit notre représentation de l’homme en révélant son fonctionnement ainsi que les possibilités d’évolution dont il est porteur.

Une création littéraire gagne sa dimension universelle quand elle captive à la fois les enfants, les adultes et les sages, ces trois âges faisant référence à la sensibilité et à la maturité des individus plus qu’à leur année de naissance. Le climat enchanteur des Mille et Une Nuits ne pouvait que plaire aux enfants, dont le regard neuf est très réceptif. Dans la seconde classe d’âge, les lecteurs adultes reconnaissent une incontestable qualité littéraire aux versions de cet ouvrage qui leur sont destinées. Mais l’œuvre admet un troisième niveau de lecture ; elle délivre un message subtil qui ne joue pas pour rien dans son pouvoir de fascination, car ce message, même s’il échappe à la conscience ordinaire, éveille un écho dans le psychisme profond. Sous leur volontaire simplicité, les contes font entrer la sagesse en l’homme par le biais de l’attraction qu’exercent sur lui la beauté et le mystère. Sans cette astuce, l’individu resterait trop souvent sourd, craintif ou indifférent vis-à- vis de la Vérité.
Pour faciliter la lecture des Mille et Une Nuits à un jeune public, on mit entre ses mains des versions expurgées ; on estimait notamment prématuré de livrer certains détails sur les relations intimes entre hommes et femmes à des lecteurs n’ayant pas encore atteint l’adolescence. Mais on préserva le contenu magique de ces contes, de sorte que les têtes juvéniles furent très tôt imprégnées par l’enchantement des histoires comme celles d’Aladin, d’Ali Baba ou de Sindbad le marin. Ce succès auprès des jeunes lecteurs a cependant porté un certain préjudice aux Mille et une Nuits, car un public mal informé les a longtemps réduites à un accessoire de récréation pour enfants. Les spécialistes sont néanmoins revenus de ce préjugé qui, il y a encore peu de temps, reléguait les contes au rang de divertissement destiné aux enfants ou à un peuple ignorant ; leurs travaux accréditent l’idée selon laquelle Les Mille et Une Nuits méritent bien mieux que de traîner une connotation infantile.

Les Mille et Une Nuits ont vu leur place reconnue dans le registre des compositions littéraires de premier rang. Les personnes cultivées qui ont entrepris d’en lire l’une des traductions n’ont pas regretté leur curiosité ; elles eurent souvent la surprise de découvrir une œuvre riche, à la fois énergique, croustillante et raffinée, pimentée d’un humour très fin et parée d’une incontestable qualité d’écriture. L’expression, ingénieuse et enjolivée, cultive un style ornemental propre aux auteurs orientaux, habiles à ciseler les phrases, à enrober le message de fioritures et à le revêtir d’images colo- rées. La puissance évocatrice des formules nous ferait presque partager la saveur des plats aromatisés, la splendeur des habitations, l’ivresse des parfums d’Arabie ou l’éclat des joyaux qui rehaussent la beauté des femmes. Derrière la sensualité libre et osée de l’expression, rien de vulgaire ou de trivial ne transparaît. Le ton ludique du récit, prompt à célébrer les plaisirs esthétiques et sensoriels, ne trahit aucun rejet du spirituel, en dépit des apparences profanes avec lesquelles il se plaît à jouer. Le propos rayonne d’une vie surnaturelle sans se départir de sa légèreté, assuré qu’il est de ne rien perdre de l’éclat que lui communique la Vérité vivante.

Depuis la première publication en Europe des Mille et Une Nuits, le public occidental a toujours fait bon accueil à ce produit d’un univers culturel autre que le sien. Ce succès, qui n’a jamais faibli et s’est étendu au monde entier, ne repose pas uniquement sur l’attrait de l’exotisme; bien qu’il s’agisse d’une œuvre anonyme, Les Mille et Une Nuits n’ont rien à envier aux ouvrages majeurs signés par des auteurs de renom. Ce monument de la littérature mondiale fait partie des rares écrits dont l’éclat soit comparable au théâtre de Shakespeare ou aux épopées d’Homère, car il donne corps à des images vivantes qui imprègnent la mémoire pour la vie. Si des personnages fictifs comme Don Quichotte, Gulliver, Gargantua, Faust ou Robinson Crusoë sont devenus des mythes depuis que le génie de leur créateur leur a conféré une existence presque réelle, d’autres héros comme Aladin, Ali Baba, Shéhérazade ou Sindbad le marin sont tout autant ancrés dans l’imaginaire collectif ; l’émerveillement que suscitent leurs histoires se perpétue de façon intacte au-delà des siècles.

Comme toute création de premier ordre, la puissance évocatoire des Mille et Une Nuits a inspiré diverses formes d’expression artistique. La littérature, le théâtre et les arts plastiques en ont reproduit les principaux thèmes. L’exotisme du recueil s’est répandu dans les spectacles et dans de nombreuses images graphiques. Des artistes inspirés ont illustré les contes en s’efforçant, parfois avec un louable succès, de restituer leur atmosphère enchantée. Des ballets furent dansés sur ces histoires. En musique, le motif fut repris par divers compositeurs, le premier qui vient en tête étant Nikolaï Rimski-Korsakov, dont l’excellente suite symphonique, Shéhérazade, reconstitue une ambiance orientale saisissante par la richesse de ses sonorités. Le cinéma ne tarda pas à s’emparer du sujet, et les dessins animés n’ont pas manqué de mettre en forme quelques-uns de ses contes parmi les plus fameux.
 

Les Mille et Une Nuits jouent sur divers ressorts susceptibles de toucher le lecteur; on y lit des récits d’aventure, des histoires d’amour, des fables morales et des épisodes humoristiques. Des relations de voyage terrestres et maritimes exploitent l’attrait de l’inconnu. On croise toutes sortes de figures emblématiques : des personnages féminins au charme troublant, des représentants de tous les métiers à la fortune inégale, des sages, des rois et des ministres, ou d’humbles personnages qui ne brillent pas moins par leur grandeur d’âme. Des êtres fantastiques, fées ou génies, sont parfois au centre du tableau. On baigne dans une atmosphère d’une extrême diversité : dans l’agitation des villes, des ports et des marchés, ou dans la solitude des déserts ou des cimetières ; dans d’opulentes demeures et de somptueux palais ou dans de pauvres masures; dans les sortilèges et le fantastique ou dans la piété religieuse ; dans les bruyantes activités du jour ou dans le silence de la nuit ; dans la plus haute élévation spirituelle ou dans l’insalubre ambiance des ambitions et des passions qui gravitent autour des mirages de ce monde. Le récit est toujours sujet à rebondissement, le héros pouvant passer du grand luxe à la misère totale, de la volupté à la souffrance ; mais derrière les drames ou les triomphes et sous la familiarité du ton, le mystère garde le dernier mot.

Le message des Mille et Une Nuits restera lettre morte si nous ne voyons dans ces narrations qu’une fantaisie parée tout au plus d’une valeur artistique et littéraire. C’est en restituant la signification hermétique de leurs images, parfois exagérées jusqu’à l’absurde, que ces fables dévoileront leur sens pro- fond. Les contes initiatiques ne livrent pas leur témoignage au premier degré. Au-delà d’une lecture immédiate aisément intelligible, ils invitent à rani- mer l’enseignement dont ils sont porteurs. Leurs métaphores couvrent des vérités difficiles à conceptualiser, car elles relèvent d’un domaine que n’appréhendent pas les facultés humaines ordinaires, mais l’être intérieur ne leur demeure pas moins réceptif. Pour découvrir les perspectives que Les Mille et Une Nuits ouvrent à la conscience, l’érudition académique s’avère d’une utilité secondaire parce qu’elle n’aborde le sujet que de l’extérieur, à l’exemple des interprétations qui cherchent à asseoir les textes sur des faits historiques. On ne saurait davantage localiser dans le monde visible les lieux où ces aventures fantastiques entraînent le lecteur, les repères géographiques n’étant eux-mêmes que des indications d’ordre allégorique. Le réveil du sens spirituel exige que l’on se rende réceptif à la dimension intemporelle des contes qui doit se vivre au présent, et non dans un passé idéalisé.

Pour déceler les vérités qu’entendent dispenser les contes, une analyse purement discursive ne peut suffire. Une interprétation satisfaisante serait d’ordre ésotérique, si l’on appelle ésotérique toute approche qui conduit l’homme à dépasser la conscience ordinaire. La compréhension se produit par un acte difficile à définir, assimilable à un contact. Depuis son plus jeune âge, l’homme appréhende les choses au moyen de l’analogie. Avant d’élaborer une pensée verbale, il perçoit par intuition ; il n’apprendrait jamais rien s’il ne devait compter que sur une formulation du savoir par les mots. Le symbolisme des contes l’appelle à reproduire, dans le domaine du spirituel, le procédé identique à celui qui opère de façon naturelle dès le premier apprentissage de la vie. La démarche ne renie pas la pensée logique et rationnelle, mais comme la raison tend à refouler ce qui lui échappe, il est nécessaire de la prolonger en cultivant l’intuition, la seule faculté humaine susceptible de livrer la clef de l’énigme. Le sens subtil de l’intuition est assez mal réparti chez les individus, mais on peut l’éveiller au prix d’un patient exercice de l’attention visant à développer l’ouverture.

De plus en plus de chercheurs ont relevé que les contes cachaient des récits initiatiques et que leur langage symbolique exprimait une trans- formation de la personnalité, mais leur conception de l’initiation est restée bien en deçà de la signification que prenait ce concept dans les anciennes civilisations : celle d’une technique spirituelle éprouvée, apte à opérer une véritable mutation de l’être. Les contes méritent d’être qualifiés d’initiatiques quand ils rendent compte de l’expérience réelle que tentèrent, en d’autres temps, les candidats engagés dans leur propre transmutation. Les récits dramatisent ce que vécurent ces initiés. Ils décrivent un schéma de réalisation spirituelle en illustrant le parcours accompli dans l’univers intérieur, par lequel certains êtres éveillés accédèrent aux différents états de conscience. Cette voie n’était pas accessible à tous en raison de ses dangers, ce qui explique qu’elle ait été tenue secrète, et que son accès ait été restreint à un petit nombre d’individus aptes à affronter l’épreuve sans s’exposer à de sérieux dommages.

Une technique spirituelle suppose, pour être efficace, que les maîtres initiateurs aient possédé une parfaite connaissance de l’être humain, de sa constitution et de son fonctionnement. Les auteurs ou les inspirateurs des Mille et Une Nuits se firent l’écho de ce savoir. Les pays de l’islam eurent leurs écoles initiatiques comme toutes les grandes traditions spirituelles du monde, que ce soit en Inde, au Tibet, en Chine, dans l’ancienne Égypte, en Grèce, dans le monde celte ou au Moyen Âge chrétien. Il n’y a que le monde moderne qui ait perdu cette tradition, ce qui se ressent dans l’absence de grands sages porteurs de lumières, que ne remplacent pas les prétendues élites intellectuelles. Dans le monde musulman, les enseignements ésotériques furent véhiculés par au moins deux courants, très proches l’un de l’autre, que furent le soufisme et l’alchimie. Le soufisme a inspiré non seulement Les Mille et Une Nuits, mais aussi bien d’autres œuvres poétiques qui ont marqué la littérature persane et arabe. Quant à l’autre tradition ésotérique connue sous le nom d’alchimie, elle n’avait rien à voir avec l’image qui persiste encore de nos jours à son sujet, et qui réduit cette discipline à une démarche naïve et empirique visant à fabriquer de l’or. L’alchimie constituait une technique spirituelle assimilable au processus initiatique par ses objectifs et ses procédés. L’approche ésotérique des Mille et Une Nuits révèle, chez les anciens alchimistes arabes, la possession d’une science dont les modernes ne soupçonnent pas la profondeur.

Le décryptage de l’ésotérisme des Mille et Une Nuits, loin de dépouiller l’œuvre de son parfum magique et enchanteur, doit éclairer d’une lueur nouvelle la puissante émotion que génère l’appel du mystère, car dès que le mental se met en phase avec la dimension profonde du récit, il donne vie à ses images et à l’enseignement qu’elles véhiculent. Les Mille et Une Nuits convient le lecteur à prendre part au voyage, conformément à la signification symbolique du mot : celle d’une évolution qui transforme l’individu de l’intérieur, même s’il ne s’agit pas de lui faire revivre une mutation aussi radicale que celle qu’affrontaient les anciens initiés. Le mystère appelle l’homme à élargir sa perception pour prendre conscience de sa réalité méconnue ; il réactive la mémoire secrète d’un savoir enfoui en lui. Cette expérience, si limitée soit-elle, procure un sentiment vivifiant bien différent d’une banale satisfaction intellectuelle. Cette porte ouverte sur un monde décrit comme féerique n’a rien d’une fuite devant le réel, car elle participe à la démarche par laquelle l’homme met au jour sa nature profonde, pour conforter la certitude que son existence a un sens.

 

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Bancourt Pascal

Né le 9 janvier 1956 dans la région parisienne, Pascal Bancourt, passionné très tôt par les phénomènes sociaux, a suivi des études universitaires de science politique, de droit public et de sociologie, tout en cherchant à éclairer les faits de société sous l'approche de la dimension transcendante de l'être humain. Diplômé en troisième cycle de gestion, il travaille en entreprise comme informaticien, sans avoir jamais perdu de vue ses préoccupations premières sans cesse tournées vers les grands problèmes spirituels. Captivé depuis toujours par les questions métaphysiques et religieuses, il s'est penché depuis de longues années sur l'histoire des religions, sur le symbolisme des mythologies du monde et sur diverses disciplines ésotériques, avec au premier plan l'étude de l'alchimie traditionnelle. Dans ses écrits et ses conférences, il s'est efforcé de décrypter la pensée symbolique des temps anciens à travers les témoignages qui nous sont parvenus de leur traditions écrites et orales. C'est ainsi qu'il a approché, dans ses précédents ouvrages, l'Egypte ancienne par le biais de son énigmatique Livre des Morts, et qu'il a revisité l'héritage spirituel du monde celtique à travers son mythe de la ville d'Is, la légendaire cité engloutie. Par une démarche très différente de l'approche académique, il a cherché à surmonter l'impasse à laquelle aboutissaient les interprétations trop à la lettre de la pensée traditionnelle, sa recherche s'inscrivant dans le contexte de la spiritualité universelle qui transcende les lieux et les époques. En abordant ce pur produit de la civilisation arabo-musulmane que sont Les Mille et Une Nuits, Pascal Bancourt s'emploie à dévoiler la lumineuse sagesse des maîtres spirituels de l'Orient ancien. Par une exploration avancée des arcades de ces contes, il invite le lecteur à élargir ses perspectives intellectuelles vers de nouveaux horizons.