L'Ame, cet élément subtil, invisible et immortel



L’âme : une parcelle du divin
L’âme symbolise, dans toutes les civilisations, l’élément subtil, invisible et immortel qui se matérialise dans le corps, mais qui lui demeure indépendant. Invisible et intangible, l’âme, selon toutes les traditions, pénètre le corps à la naissance et le quitte à la mort. Elle désigne la parcelle du divin en l’humain.

Chaque être humain est un fragment de l’universel. Cependant, selon le chemin de vie, l’humain va être plus ou moins conscient de cette étincelle divine en lui. Parfois même, certaines âmes choisissent d’incarner la noirceur. Même si cela peut paraître difficile à comprendre, c’est toujours l’étincelle divine qui œuvre. Pourquoi ? Parce que nous sommes sur une planète de dualité et que nous avons, en tant qu’âmes incarnées, décidé de faire le choix de l’ombre ou de la lumière. Il semblerait d’ailleurs que nous fassions, au fur et à mesure de nos incarnations, ces deux expériences avant de nous réaliser pleinement et d’aller vers l’éveil. À l’heure actuelle, la Terre augmente son niveau vibratoire, ce qui augmente aussi le chaos à la fois au niveau mondial et individuel.

Dans ce qu’il m’a été donné de vivre, j’ai compris que l’âme est la partie de l’être humain qui est en connexion avec le tout, le divin, l’univers, le cosmos. Elle est la reliance entre cette autre dimension et la dimension terrestre, humaine. Nous pouvons dire, d’une certaine façon, que l’âme est une parcelle en l’humain de ce cosmos, et que chaque humain est connecté au tout et aux autres humains par l’âme. C’est en ce sens que nous ne sommes tous qu’un. Nous sommes tous reliés par des fils invisibles, des fluides énergétiques, à cet océan cosmique.

L’âme est la partie sacrée de chaque être humain. Elle est infinie, sans forme, immatérielle. Elle est la partie la plus essentielle de l’être humain. Elle est sa part la plus intime, sa beauté la plus fondamentale. Elle est éternelle et immortelle.

De par mon expérience, il m’a été donné de comprendre que l’âme sur Terre a deux dimensions, une dimension divine et une dimension terrestre. Elle a une partie connectée au cosmos, à l’Esprit, et une partie connectée au soi individualisé, unique. Puisque chaque âme est une parcelle du divin qui décide de s’individualiser, elle se retrouve sur Terre avec son individualité, son histoire, ses expériences passées, son karma6 et sa tonalité vibratoire. Elle devient un accord musical dans la grande partition de la vie. Et cette note musicale va avoir sa propre résonance.

L’âme divine est par définition toujours lumineuse et porte en elle la conscience christique. Elle se réveille dans les expériences mystiques, sur les chemins spirituels et dans tous les processus de création quels qu’ils soient. Elle est reliée au grand tout et à une connaissance presque infinie de l’univers et de la vie.

L’âme terrestre est celle qui est reliée à l’incarnation, à la vie sur Terre. Elle porte en son sein les stigmates des vies antérieures, que ce soit les douleurs, les prouesses ou les dons. Elle peut comporter également les vœux religieux, de pauvreté, de chasteté, de solitude, énoncés dans les vies précédentes. Elle est l’essence de l’être incarné sur Terre. Elle est sa profondeur et sa spécificité. C’est de cet endroit que va naître une façon propre à chacun d’exprimer son essence dans le monde (cf. schéma 1 p. 283).

Pourquoi l’âme s’incarne sur Terre ?
Je me suis souvent demandé durant ces dernières années quel est l’intérêt pour une âme de s’incarner sur notre chère planète. Pourquoi une âme baignant dans l’amour et la béatitude consent à faire l’expérience de venir s’incarner dans un corps avec toute l’étroitesse inhérente à la matière ?

J’ai compris, en étant à l’écoute de mon âme, qu’elle a fait ce choix pour évoluer et incarner sa dimension la plus pure dans la matière au fur et à mesure de ses incarnations.
L’âme vient sur Terre pour expérimenter, pour prendre forme dans la matière. C’est une étincelle divine qui décide de s’incarner pour exister de manière individualisée, pour sortir du magma cosmique. Dans le cosmos, l’âme n’a pas d’entité propre. En quelque sorte, elle n’a pas son existence propre. Et c’est la seule façon qu’elle ait trouvée de se matérialiser. L’âme vient sur Terre pour évoluer au fil de ses expériences et trouver l’illumination dans l’incarnation terrestre. Pour l’âme, incarner sa parcelle divine dans la matière est une véritable épreuve, mais en même temps, tellement jubilatoire quand elle y parvient. Et finalement, toute âme en processus d’éveil aspire à incarner sa dimension la plus pure sur Terre.

Cela dit, une fois sur Terre et incarnée dans un corps, la part divine est reléguée aux oubliettes, et les besoins du corps physique vont alors prendre toute la place. Pour la majorité des êtres humains, la conscience de cet éternel en eux se fera beaucoup plus tard, voire jamais.

L’être humain cherche à s’affairer par diverses activités, occupations. Mais le but profond de l’âme est de trouver sa propre unicité, sa propre dynamique. Bien souvent, il existe une certaine dichotomie entre l’humain qui vaque à ses occupations et l’âme qui travaille à son insu.

Chaque âme choisit, avant son incarnation, ce qu’elle a à faire sur Terre. Elle choisit la famille dans laquelle elle va grandir et se forger une personnalité, quelles expériences elle va avoir, quelles rencontres elle va faire. Son but est d’évoluer vers l’ascension et l’illumination. Elle choisit un rôle à jouer. Elle peut décider d’incarner l’ombre ou la lumière, d’être dans la persécution ou dans la rédemption. Tout est choisi par nous-mêmes, la partie la plus profonde de nous, avant notre venue sur Terre.

L’évolution de l’âme sur Terre : différents niveaux de conscience
Nous n’arrivons pas tous sur la planète Terre avec le même niveau de conscience. Chaque âme vient avec un niveau de conscience plus ou moins élevé et est amenée à travailler différentes choses. Plus l’âme est vieille, plus elle est consciente d’elle-même. Plus l’âme est jeune, plus la personne va avoir tendance à s’identifier à sa forme physique.

Ce choix dépend bien sûr du niveau de l’âme. D’une certaine façon, la terre est une grande école pour l’âme. Celle-ci évolue au fur et à mesure de son incarnation et passe les étapes les unes après les autres. Certaines âmes s’incarnant aujourd’hui sont au tout début de leur évolution, tandis que d’autres sont en fin de parcours. Celles qui sont en marche vers leurs dernières vies sont très attirées par la spiritualité et sont dans des processus d’éveil. Elles sont des veilles âmes ayant expérimenté toutes les facettes de la dualité et cherchant à incarner la dimension la plus pure sur Terre. Elles aspirent à s’éveiller à la conscience de l’humanité et à incarner l’amour inconditionnel sur Terre. Les âmes jumelles qui se retrouvent et se reconnaissent sont sans nul doute des vielles âmes.

Dans ma pratique thérapeutique transpersonnelle, je reconnais les vielles âmes à leurs errances. Ces personnes ont des difficultés à se retrouver dans le monde dans lequel elles vivent. Elles ont du mal à accepter le quotidien et les choses matérielles et à vivre avec leur époque. Elles se sentent souvent exclues, en marge, et peuvent avoir du mal à se reconnaître dans les préoccupations des autres. Elles peuvent être en proie à des idées noires et ne trouvent pas toujours de sens à leur vie ou à leur existence. La vielle âme cherche à aller vers l’éveil. Elle va donc tirailler la personne jusqu’à ce qu’elle soit reconnue par elle.

La vielle âme s’apaise lorsque la personne reconnaît sa divinité et sa lumière intérieure et l’incarne par un chemin spirituel ou/ et par une forme particulière d’expression de sa spécificité. Une de mes patientes, Corinne, me parle de son impossibilité d’adhérer à un groupe et de son sentiment d’être en permanence décalée. Elle se sent comme un électron libre et n’a jamais trouvé un groupe avec lequel elle puisse avoir un sentiment d’appartenance. Elle a aujourd’hui 60 ans et ne se reconnaît pas du tout dans les préoccupations des autres ou de sa tranche d’âge. Elle ne se sent pas avoir son âge, n’est pas du tout concernée par les conversations sur les petits enfants (elle a une fille actuellement à l’étranger) et encore moins par celles sur la retraite. Elle me dit poser des questions aux autres et les écouter afin d’éviter de parler d’elle. Elle vit avec un homme de 40 ans et connaît les jugements sociaux qui peuvent exister sur sa relation.

Voilà l’exemple d’une personne qui doit de plus en plus voir sa vie du point de vue de l’âme (ce qui au fond est déjà le cas) plutôt que du point de vue de l’ego, mais surtout découvrir la couleur de son essence et assumer pleinement de peindre le tableau original et originel de sa vie. À mon sens, cette femme ne pourra jamais rejoindre une quelconque appartenance si elle n’incarne pas un tant soit peu sa spécificité. Cette femme a une énergie de guérison (mains qui brûlent et qu’elle doit poser sur des surfaces froides pour soulager la sensation) dont elle doit petit à petit prendre conscience. Elle évolue actuellement dans un univers technique (elle est intermittente du spectacle), et ce milieu ne correspond plus à son énergie.

Qui plus est, comme toutes les vieilles âmes, le sentiment d’appartenance est ressenti lorsque l’âme est connectée à sa source.

Comme toute personne dont le chemin spirituel est prégnant, il est essentiel de prendre conscience que l’âme appartient avant tout à sa source, à savoir au cosmos et au divin. Plus une âme est vieille, plus cette connaissance est cruciale. Une vieille âme non connectée à la source se sentira toujours exclue et cherchera dans les groupes humains des semblants d’appartenance alors qu’en vérité, la vieille âme doit se sentir connectée à l’univers pour pouvoir retrouver sa place et sa légitimité.

D/ La logique de l’âme : la recherche de l’absolu
Les âmes venues sur Terre pour incarner leur pureté, celles qui expérimentent leurs dernières vies sur Terre, cherchent désespérément à retrouver l’harmonie et l’amour inconditionnel dont elles connaissent l’existence lors de leurs séjours dans le cosmos ou sur d’autres planètes.

Ces âmes sont toujours en quête de cet absolu, terriblement absent sur notre Terre. Ce constat est très douloureux pour l’âme, et peut même parfois conduire à des envies suicidaires, voire à des tentatives de suicides allant parfois jusqu’à la mort. Or, pour une âme, le suicide est une expérience douloureuse, certes décidée (puisque tout est choisi), mais dont les résidus devront être travaillés et purifiés dans une prochaine vie.

Pour ces âmes, si elles ne vont pas vers la spiritualité, il risque d’y avoir beaucoup de souffrance, car elles vont choisir différentes voies jamais satisfaisantes. Elles peuvent chercher l’amour dans les relations amoureuses. Ce sont les personnes « amoureuses de l’amour ». Elles courent après une perfection inaccessible et impossible à combler, car derrière l’amour de l’autre, ce n’est pas tant d’être aimé qui est recherché, mais plutôt de pouvoir aimer et retrouver l’amour inconditionnel dont chaque âme garde la nostalgie.

L’âme cherche désespérément à incarner cette énergie d’amour dont elle provient, et la personne incarnée peut avoir momentanément le sentiment de toucher cette sensation lorsqu’elle est amoureuse. C’est du reste pourquoi l’état amoureux donne des ailes. La personne se reconnecte à son âme et à toute sa capacité à aimer. Mais l’autre n’est alors pas vu tel qu’il est, mais simplement comme une surface de projection de notre besoin d’aimer et de nous reconnecter à cette énergie d’amour en soi. Ces relations seront toujours très décevantes car, à l’évidence, l’autre sera très vite bien en deçà de la représentation idéale dont il était l’objet. La personne ira alors souvent de déconvenue en déconvenue jusqu’à ce qu’elle comprenne combien, derrière cet état amoureux, l’énergie divine, essayant de percer à jour, est à l’œuvre.

Il peut également exister un refuge dans la spiritualité intellectualisée comme étant une façon de fuir dans les concepts spirituels pour tenter de trouver des réponses à cette existence parfois dénuée de sens. Ce sont les philosophes, les existentialistes ayant souvent des visions sinistres de l’existence et se sentant en contact avec l’absurdité de la vie. Pour l’individu conscient de l’état du monde, mais non connecté à la dimension sacrée, la vie peut sembler vaine, voire désespérante. Il doit alors retrouver la lumière de son âme pour pouvoir se sentir un être vivant relié aux autres et à toute vie dans une même source.

Je pense aussi à toutes les personnes vivant à « côté d’elles- mêmes », tous ceux dont l’incarnation semble complexe, le quotidien pesant et la société telle qu’elle existe un monde n’étant pas le leur. Ils ne comprennent pas toujours ce mal-être qui les ronge, cette difficulté à vivre. Oui, pour l’âme allant vers l’éveil, le chemin peut être difficile, souffrant, et il existe une réelle difficulté à vivre dans ce monde et même parfois à le comprendre. Ces êtres doivent vraiment reconnaître leurs chemins spirituels pour pouvoir accepter et supporter l’existence sur Terre.

Une de mes patientes m’a récemment raconté un rêve qui l’a profondément marquée. Elle se voyait dans le ciel avec ses compagnons d’âme, et elle se sentait très bien. Puis elle fut poussée par un de ses acolytes dans un long tunnel et sentit qu’elle devait s’incarner sur Terre, mais qu’elle n’en avait pas le désir. Il persiste encore aujourd’hui en elle un refus de figurer sur Terre. Cette femme a un chemin spirituel évident, mais qu’elle emprunte difficilement pour le moment, car elle se sent venue d’une autre planète et cherche à tout prix à être normale. Je tente de lui expliquer combien accepter sa lumière, l’assumer et l’incarner l’aidera à s’apaiser et se sentir plus intégrée à la société. Cette rébellion contre l’incarnation existe chez quasi toutes les vieilles âmes, car elles gardent le souvenir de leurs vies passées sur Terre et, par ailleurs, n’acceptent pas de devoir renoncer à la plénitude des plans supérieurs.

Elles doivent vraiment reconnaître en elles cette dimension cherchant à s’infiltrer dans la matière. Chaque âme doit trouver sa mission, son mandat d’incarnation, ce pour quoi elle est venue sur Terre. L’absolue ne règne pas sur Terre. L’âme en recherche de plénitude trouvera l’apaisement lorsqu’elle aura trouvé sa note particulière, sa musique primordiale. Elle pourra alors incarner sa tonalité vibratoire sur Terre qui est, pour l’âme, sa véritable finalité. Concrètement, cela signifie pour chacun de reconnaître sa singularité, ce qui le fait vibrer, l’anime de l’intérieur. La seule véritable question pourrait finalement être : quelles sont les pensées qui me rendent joyeux ? Quels sont les décisions, les choix qui font bondir mon cœur à l’intérieur ? Il peut être intéressant de repérer dans sa vie les moments où nous exultons, ou nous sommes transportés pour pouvoir prendre les décisions en adéquation avec notre cœur, là où réside notre divinité intérieure.

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6 Terme sanskrit qui désigne littéralement « action ». Il est employé dans la religion hindouiste, notamment dans le bouddhisme, pour expliquer la loi de cause à effet qui régit toute vie humaine et induit une destinée. Selon la loi de la réincarnation, l’être revient pour épurer son karma, c’est-à-dire toutes les actions (en générales qualifiées de mauvaises) qu’il a eues dans des vies précédentes et qui ont eu des conséquences. Pour s’élever spirituellement, il doit comprendre les leçons et résoudre son « mauvais »

 

Estelle  Maillard       
                                                                              

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 Les âmes jumelles