Nous sommes tous médiums et notre premier travail est de vous en convaincre, car si vous n’en êtes pas convaincu il vous sera très difficile d’utiliser efficacement le oui-ja. Il est également nécessaire que nous vous permettions d’acquérir une certaine connaissance du monde invisible, de sa « nature », de son « fonctionnement », et que nous vous informions des risques encourus et des précautions à prendre. Ce chapitre contient en fait toutes les notions théoriques que, selon nous, vous devez acquérir et comprendre avant d’entreprendre une quelconque séance de oui-ja.
Nous sommes tous médiums, car nous avons tous une âme... Ah, pardon ! l’auteur vous prie de l’excuser, il vient de froisser ceux que le mot âme choque. Rectifions donc notre propos : nous sommes tous médiums parce que la somme de nos perceptions, de nos pensées et de nos sentiments... Allez, pour faire « bon poids », ajoutons-y nos sensations ; cette somme, disons-nous, ne saurait être égale à notre être même si nous y ajoutions la matière du corps. D’ailleurs, comme le terme âme ne signifie rien d’autre que « ce qui anime »
ou par généralisation ce qui est susceptible d’animer, selon les enseignements de l’occultisme, nous en avons tous une et même plusieurs qui évidemment ne sont rien d’autre que des principes régissant diverses fonctions de notre être. Or ces âmes, fussent-elles de purs « principes imaginaires », prennent dans l’au-delà une existence ne serait-ce que parce que depuis des millénaires un grand nombre d’hommes en ont affirmé l’existence.
Les anciens ont distingué dans l’âme avec un grand « A » de nombreuses parties et sous-parties correspondant aux diverses fonctions de l’être vivant. Cela va de l’âme végétative (qui assure les fonctions de nutrition, digestion et d’excré- tion) en passant par l’âme sensitive (qui gère les cinq sens matériels, vue, ouïe...), l’âme sensible (qui gère les sensations peur, angoisse, faim...), l’âme sentimentale (qui préside aux sentiments amour, haine...), l’âme intellectuelle, qui, comme son nom l’indique, préside aux pensées et à la raison et enfin au sommet l’âme spirituelle qui assure le contact avec l’esprit divin. Suivant les auteurs, l’âme se compose ainsi de trois à sept couches. Ils ont parfois fait correspondre à chacune de ces âmes ou parties d’âme des « corps subtils » censés entourer le corps physique.
Ne nous posons pas trop de questions sur l’existence de ces âmes, leur vertu est essentiellement explicative, puisqu’elles vont nous permettre d’expliquer le fonctionnement d’un médium : celui qui devra être le vôtre quand vous utiliserez le oui-ja.
Une sensation telle que la tristesse appartient au monde invisible. La preuve en est que personne ne peut me montrer sa tristesse ni me dire quelle est sa taille ou son poids, personne ne peut me la donner et je ne peux la prendre à personne.
Les pleurs sont une réaction physique de l’œil face à une agression telle que l’intrusion d’une poussière.
Alors, quand nous éprouvons de la tristesse, qu’est-ce qui commande à notre œil de pleurer et à nos poumons de modi- fier le rythme de notre respiration ?
En fait, quelque chose d’indépendant de notre volonté et de notre intellect commande à notre corps d’adopter si j’ose dire les signes cliniques de la tristesse. Ce quelque chose, les anciens l’appelaient l’âme sensible. Quand nous connaissons la cause de ce que nous appelons « notre tristesse », il est parfois indispensable que nous en fassions disparaître les symptômes. C’est alors une sorte de lutte qui s’engage entre la volonté et le corps... Mais comme notre sujet est le médium, nous devrions parler d’une lutte entre l’âme intellectuelle (qui se manifeste par la volonté) et l’âme sensitive qui a commandé au corps les symptômes de la tristesse. Dans ce cas, la tristesse nous est venue d’une information transmise par nos sens : nous avons constaté, par exemple, que l’un de nos proches est très malade. C’est en quelque sorte une tristesse raisonnable.
Cependant, il arrive que la tristesse surgisse sans qu’on sache pourquoi, qu’elle arrive impromptue comme l’éternue- ment précédant un rhume. Une information en est peut-être la cause, mais elle ne nous a pas été transmise par nos sens, notre pensée consciente en ignore tout. Notre corps manifeste les symptômes de la tristesse, mais nous ne savons pas pour- quoi. Notre âme sensitive a commandé au corps de se mettre en état de tristesse.
Bien souvent (mais pas toujours), si nous avons la présence d’esprit de noter le jour et l’heure de ce phénomène bizarre, nous saurons plus tard à quoi correspondaient ces symptômes. C’est le cas classique de médiumnité inconsciente rapporté maintes fois dans la littérature occultiste. Qu’il s’agisse d’une brusque tristesse, d’une hallucination auditive (on croit s’entendre appeler par son prénom), le phénomène répond en général à un événement qui, s’il s’était produit « à portée de nos sens », nous aurait rendus tristes.
Nous avons pris l’exemple de la tristesse parce qu’il est frappant et connu, qu’il a impressionné beaucoup de gens et que par conséquent on ne compte plus les auteurs qui ont rapporté des phénomènes en rapport avec cette sensation, mais le phénomène vaut pour toutes les parties de l’âme. Un de nos amis raconte qu’un matin, alors qu’il avait une douzaine d’années, il a rêvé, croit-il, juste avant de s’éveiller, d’une pochette d’illustrés. Elle contenait uniquement des bandes dessinées qu’il ne connaissait pas, et dans son rêve il se voyait l’acheter chez le marchand de journaux au prix de trois francs cinquante. L’impression fut si forte qu’il raconta son rêve à ses parents et leur demanda de lui donner la somme voulue pour acheter cette pochette. Son père y consentit, après l’avoir traité de « ballot ». C’était les vacances scolaires et notre ami partit comme chaque jour chercher le pain et le journal au centre du village. Chez le marchand de journaux, il trouva la pochette d’illustrés dont il avait rêvé sur un présentoir à l’emplacement exact où il l’avait vue, avec sur le dessus le titre qu’il avait lu en rêve. Elle coûtait exactement trois francs cinquante. Pour avoir connu ses parents, nous savons qu’il avait dû paraître particulièrement bouleversé pour obtenir ainsi trois francs cinquante d’argent de poche sur la foi d’un rêve. Cela aussi était un phénomène de médiumnité spontanée, et il y en a bien d’autres plus courants, plus discrets, dont il est plus difficile de prendre conscience.
Ne croyez-vous pas qu’elle est médium, cette vieille dame qui, faisant mentir toutes les lois du calcul des probabilités, arrondit sa petite retraite en jouant régulièrement à la roulette ? Pourtant, les lois du calcul des probabilités ont prouvé leur fiabi- lité : jamais un casino ne fait faillite. Médium aussi, à ses heures, ce mathématicien qui, rassemblant en un éclair deux ou trois connaissances éparses (qu’il possède depuis des années), trouve soudain la manière de résoudre un problème sur lequel il séchait depuis des années. Médiums encore, ces inventeurs comme Edison, Marconi, Tesla... qui, au xixe siècle, faisaient breveter au même moment la même invention les uns en Europe et les autres aux États-Unis... C’est le phénomène des « idées dans l’air », comme si l’air pouvait porter une quelconque idée...
C’est avec raison qu’Allan Kardec classe parmi les médiums (ou les channels) les radiesthésistes, les cartomanciens et bien d’autres praticiens de l’occulte, car de son point de vue sont médiums tous ceux qui établissent une communication avec les mondes invisibles, que celle-ci soit volontaire ou accidentelle, et quelle que soit la façon dont elle se manifeste dans notre monde.
Âme :
Le mot vient du latin anima dont le sens premier est « souffle » et le second « principe de la vie » (dictionnaire latin Gaffiot).
Principe imaginaire :
L’auteur applique ce terme à un principe dont l’existence est déduite de son effet supposé. Ainsi, un corps peut être vivant ou mort. Quand il est vivant, on peut considérer que, par définition, il est animé par un principe vital dont on ignore la nature, mais qui se manifeste par le souffle (la respiration). Ce principe vital est appelé âme. Quand il est mort, on peut considérer que ce principe s’est retiré du corps. C’est l’existence même des deux états vie et mort ainsi que les différences constatables entre ces deux états qui permettent d’affirmer l’existence d’un principe vital.
Existence :
Dans le domaine qui nous occupe, le terme « existence » et le verbe « exister » ne doivent pas être pris dans un sens forcément absolu. Ainsi, ce livre existe au sens absolu du terme puisque vous le lisez ; mais il existait forcément, avant même d’être écrit, au moins dans la tête de l’auteur. C’est un exemple de ce que nous entendons par « existence relative », il suffit de remplacer dans cet exemple « esprit de l’auteur » par « au-delà » pour comprendre ce dont il s’agit. D’ailleurs, si nous prétendions que cet ouvrage nous a été dicté par un esprit (ce que nous ne croyons pas), nous aurions écrit qu’il existait dans l’au-delà avant de nous être transmis.
Dicté :
En revanche, nous sommes persuadés que nos recherches pour ce livre, comme toutes celles que nous avons menées dans le domaine de l’occulte (et dans bien d’autres) ont été guidées par quelque chose dont nous ne sommes pas certain qu’il s’agit d’une individualité. Quelque chose qui nous conduit toujours à trouver un document ou à rencontrer une personne au moment où nous sommes en état de tirer le meilleur parti possible de son contenu ou de son enseignement.
Jean l'Hosanière
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