Ce mardi 8 mars, le ministère de l’Agriculture rend public, dans le cadre du Comité National d’Orientation et de Suivi (CNOS), les nouveaux chiffres d’Ecophyto et ceux-ci ne sont pas bons !
+5.8% ! En moyenne triennale glissante, l’indicateur de suivi du plan Ecophyto, le NODU « usages agricoles », augmente de 5.8 % entre la période 2011-2012-2013 et la période 2012-2013-2014. Il augmente de 9,4 % entre 2013 et 2014. Les quantités de substances actives (QSA) des usages agricoles, quant à elles, augmentent de 16,0 % entre 2013 et 2014.
CMR. Outre ces chiffres globaux qui sont mauvais, ce qui est particulièrement préoccupant c’est l’augmentation de l’usage des substances Cancérigènes Mutagènes et Reprotoxiques alors qu’il y avait eu une baisse en 2010 ainsi qu’en année glissée. Les chiffres aujourd’hui du NODU annoncent un +12.9 % entre 2013 et 2014 et un QSA de +22.6 % entre 2013 et 2014.
L’explication donnée à cette augmentation présentée dans la note de suivi 2015 qui nous a été transmise tient surtout par des conditions climatiques mauvaises. Il est certain que l’année 2014 fut propice aux maladies et donc à un recourt plus important aux herbicides et fongicides, mais l’année 2015 ne s’annonce guère mieux sur ce plan, c’est donc une mutation en profondeur qu’il faut envisager pour espérer atteindre en 2025 l’objectif de moins 50% d’usage des pesticides !
ZNA. Le seul point « positif » c’est la diminution du NODU en zone non agricole (ZNA) qui baisse en moyenne triennale de 2.2 % entre les périodes 2011-2012-2013 et 2012-2013-2014 même si le NODU augmente lui entre 2013 et 2014 de + 10.1% (chiffres provisoires). Aucune explication n’est donnée pour cette augmentation mais elle pourrait être le fait de stocks en prévision de l’application de la Loi dite « Labbé » (interdiction des pesticides pour les ZNA) qui entrera en vigueur en 2017 pour les collectivités et en 2019 pour les amateurs.
« Ces mauvais chiffres du plan Ecophyto montrent que la mutation des systèmes de cultures plus économes en intrants n’a pas eu lieu. Le lancement du 2ème plan Ecophyto se justifie donc parfaitement, il doit être l’occasion de mettre en œuvre des mesures fortes pour faciliter la mise en marché des alternatives non dangereuses (produits de biocontrôle – PNPP) et promouvoir les techniques agronomiques adaptées. » Explique François Veillerette, porte-parole de Générations Futures « Il devra également s’accompagner d’éléments de fiscalité qui encouragent des producteurs qui diminuent réellement l’usage des pesticides tout en taxant ceux qui se refusent à faire des efforts et n’atteignent des objectifs d’étapes qu’il est urgent de définir. » conclut-il.
Générations Futures