Forage d'un puit de pétrole de shiste dans l'Eagle Ford ©istock
Vendredi 10 février 2018 : Les plates-formes pétrolières américaines ont atteint leur niveau le plus élevé depuis avril 2015, ce qui a entrainé la plus forte baisse hebdomadaire des contrats à terme sur le pétrole brut depuis janvier 2016, en raison de nouvelles inquiétudes au sujet de l'offre excédentaire.
La société Baker Hughes a déclaré que le nombre des plates-formes en exploitation a augmenté de 26 à 791. Le bassin du Permien a vu les siennes augmenter de 10 à 437. Les puits ont augmenté de trois dans la zone du schiste d'Eagle Ford.
Les inquiétudes sur l'approvisionnement ont été de nouveau renforcées après que l'Administration de l'Information sur l'Energie ait déclaré mercredi que la production de brut aux USA avait atteint 10,25 millions de barils par jour la semaine dernière, un record.
Par ailleurs, l'Iran, membre de l'OPEP, a annoncé jeudi qu'il prévoyait d'augmenter sa production de 700 000 b / j dans les quatre prochaines années, malgré l'accord actuel de baisse de production de de 1,8 million de bpj de l'OPEP.
Les prix du WTI américain ont dégringolé de 3,2% pour clôturer à 59,20 $ le baril vendredi soir, repassant sous le prix symbolique de 60 $. Sur la semaine, le WTI a chuté de 9,5%. Le Brent a cloturé en baisse de 8,4% sur la semaine à 62,79 $.
Exxon Mobil (XOM) a chuté de 0,35% à 75,80 sur le marché aujourd'hui. Chevron a prix 1,1%. Exxon Mobil et Chevron, ont déclaré des bénéfices plus faibles que prévu le 2 février.
En outre, Washington va déverser encore plus de brut sur le marché en réduisant les niveaux des réserves stratégiques. En effet, en vertu de l'accord budgétaire signé vendredi par le président Trump, 100 millions de barils de la réserve stratégique américaine de pétrole seront vendus d'ici 2027. Avec ces ventes, les réserves tomberaitent à environ 303 millions de barils, selon Bloomberg.
Les réserves peuvent contenir jusqu'à 700 millions de barils dans des caves souterraines et des réservoirs de stockage sur la côte du Golfe du Mexique. Ces réservent avaient été créées en réponse à l'embargo pétrolier arabe dans les années 1970.
"Ce n'est rien de moins que la liquidation d'un filet de sécurité", a déclaré Kevin Book, directeur général de ClearView Energy Partners, à Bloomberg.
Toutefois, cette production record ne devrait pas enrayer la hausse des cours du pétrole en 2018 - 2020 car elle ne compensera que partiellement le taux de déplétion des gisements dans le reste du monde. De plus la demande mondiale reste robuste et s'accroit de plus de 1,5 million de baril par jour par an.
Ce mouvement de prix n'est donc certainement qu'une correction dans une tendance de fond qui reste haussière.
Ivan Capela