Repenser l’échec et la réussite scolaire

 

 

Vers une clinique des apprentissages

Jean-Sébastien Morvan

Tout le monde veut aujourd’hui « combattre l’échec scolaire », « aider les élèves à surmonter leurs difficultés d’apprentissage », « lutter contre toutes les formes d’exclusion »... Mais beaucoup s’arrêtent à des analyses générales, psychologiques, sociologiques ou institutionnelles.
Or, cela ne permet guère d’appréhender la réalité singulière de chaque sujet si l’on souhaite l’accompagner dans une déma
rche, toujours difficile, de réconciliation avec soi-même, avec les autres, avec la culture et avec le monde.

Jean-Sébastien Morvan nous propose dans ce livre une pédagogie de la médiation qui permette aux enfants et adolescents en « rupture de connaissances », voire en « rupture d’identité », de se réintroduire progressivement, pas à pas, dans « le monde commun ».
Car, c’est bien de cela qu’il s’agit : être attentif à ce qui mobilise, chez un sujet, ses capacités d’intérêt et d’investissement pour le savoir. Provoquer et convoquer ce qui, chez lui, favorise une reconfiguration positive du moi.

L’aider à se reconnaître suffisamment estimable pour renoncer à son statut d’exception dans lequel il s’enferre souvent. L’acclimater à la culture pour qu’il trouve dans le comprendre les moyens de grandir...
Pour cela, il faut un éducateur qui se fasse constructeur patient et inventif de « ponts de sens », un enseignant soucieux de permettre à chacun de prendre sa place, et qui soit formé à une « clinique des apprentissages » nullement incompatible bien au contraire avec sa mission de transmission.

Dans ce livre, l’auteur associe analyses de cas, évocation des contes de Grimm, données de la recherche, modélisations et propositions pour les praticiens. Contre tous les fatalismes, il plaide pour une pédagogie qui permette de passer du « non-apprendre » à « l’en-vie d’École »... une École pour la vie.

Philippe Meirieu

Lauteur
Jean-Sébastien Morvan est psychologue clinicien. Professeur à l’Université du Québec à Montréal entre 1970 et 1981, conseiller technique au CTNERHI, il devient professeur à l’université Paris-Descartes.