e-santé et m-santé : un milliard de raisons d’inventer de nouveaux modèles de prise en charge des maladies

 

Les Rencontres des Délégations francophones d’Afrique subsaharienne, organisées depuis dix-huit ans par le Leem en partenariat avec l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), se dérouleront le 22 mai à Genève. Au programme de l’édition 2016, « Les principaux succès de la santé numérique dans l’espace francophone » : la e-santé et la m-santé bouleversent fondamentalement l’approche de la santé publique en Afrique, où près d’un milliard de téléphones mobiles sont utilisés. Quinze ministres de la Santé d’Afrique subsaharienne et plus de deux cents participants sont attendus.

L’édition 2015 des Rencontres avait dessiné les contours de la révolution numérique que représente le développement de la e-santé et m-santé. Cette année, les ministres de la Santé présents, les représentants de leurs délégations et de nombreux spécialistes du secteur échangeront sur les applications les plus avancées de la santé mobile dans l’espace francophone, mais aussi sur les défis à relever pour mettre ces progrès numériques au service des patients.

Grâce au niveau de pénétration de la téléphonie mobile dans les pays émergents, la santé numérique ouvre des perspectives vertigineuses en matière de prévention, de détection, de diagnostic, de suivi des traitements, de formation pour les professionnels de la santé comme pour les patients. Elle permet d’ores et déjà, par exemple, de sensibiliser un patient par SMS ou de mettre en place une assistance chirurgicale en temps réel via la télémédecine.

La maîtrise de ces nouveaux outils va offrir un accès facilité, à faible coût, aux informations médicales, avec un impact majeur dans le domaine des maladies infectieuses et des maladies chroniques. En 2015, l’Afrique comptait déjà 915 millions d’utilisateurs de mobile : autant de relais permettant de pallier les moyens humains et financiers encore limités du secteur de la santé en Afrique, à condition qu’ils soient mis à la disposition des autorités et des professionnels.

Les différents projets de e/m-santé — dossiers de patients numérisés au Mali, programme m-diabète au Sénégal, carnets de vaccination numériques mère/enfant en Côte d’Ivoire, base de données pour la couverture santé en Algérie, prévention du sida au Cameroun, mais aussi réseaux en Afrique pour la Télémédecine — doivent maintenant s’inscrire dans les politiques publiques mises en place par les autorités nationales d’Afrique pour répondre aux besoins de toutes les catégories de populations.

C’est le message des Rencontres 2016 : Il est crucial d’inciter les États à investir dans les technologies mobiles, pour récolter et gérer des données sur l’état sanitaire de la population, pour diffuser des alertes sanitaires et plus globalement des messages sur l’éducation à la santé.

La plupart des initiatives se heurtent au problème du financement et peinent à trouver un modèle économique pérenne. Malgré tout, certains projets méritent d’être mis en avant par leur pertinence et leur état d’avancement, à l’image du programme mondial « Be Healthy, Be Mobile », initié en 2012 sous l’égide de l’Union internationale des télécommunications (UIT) et de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Ces formidables opportunités numériques encouragent à relever les défis techniques, juridiques et financiers de la e/m-santé. Cela passe par l’implication de l’ensemble des parties prenantes : États, UIT, OMS, professionnels de santé, assureurs publics et privés, laboratoires pharmaceutiques, opérateurs téléphoniques, associations de patients.


Les Rencontres Leem – OIF – Délégations francophones constituent, depuis dix-huit ans, un événement de tout premier plan. Elles sont une tribune exceptionnelle permettant de dresser l’état des lieux de la santé mondiale, à la veille de l’Assemblée Mondiale de la Santé à Genève. Elles réunissent officiels, professionnels de santé, OMS, organisations non gouvernementales, bailleurs de fonds, fondations privées, organisations internationales multilatérales et industriels du médicament, et mettent en avant les différentes initiatives pour améliorer la prévention et la prise en charge des pathologies dans les pays émergents ou en voie de développement.