Lire : Il faudrait que tu croies enfin à ma tendresse


Jean-Claude Snyders


Postface de Georges Snyders, père de l’auteur
avec un témoignage d’Edgar Morin
 

Collection Penser le Monde de l’enfant

 

  
« Même si je suis encore un petit enfant, pour que nous soyons plus proches l’un de l’autre, mon père, je me suis mis en route vers toi. Non seulement vers l’homme attentif à tous, drôle, chaleureux que tu es le plus souvent, mais aussi vers l’être caché qui apparaît quelquefois, qui m’apparaît à moi-même également, bien que tu fasses tout pour que l’on ne puisse s’apercevoir de sa présence.
Le chemin qui mène jusqu’à toi, on ne saurait le voir: je l’ai trouvé cependant; alors qu’il est plus caché que ne l’est un sentier presque effacé dans la forêt, je suis parvenu à le découvrir. Comment ce chemin aurait-il été visible: autant que tu le peux, tu essaies d’empêcher que l’on te connaisse. Jamais tu ne dis un mot de ton passé; bien que rien n’ait été ordonné à ce sujet, je sens que nul ne peut l’évoquer devant toi.
Il n’y a peut-être pas de mots, d’ailleurs, qui te permettraient d’en parler à l’en-fant que je suis, ni à personne d’autre...»
    

Comment aider son enfant à trouver le chemin du bonheur ?
Ce récit autobiographique est un essai dans lequel l’auteur s’efforce de définir une éducation familiale qui empêcherait un enfant de sombrer dans la violence, dans la drogue ou dans le désespoir - une éducation qui, au contraire, l’aiderait à être heureux.

Mais pour qu’il puisse s’approcher de ce bonheur, une des conditions essentielles est que les parents croient à la gen-tillesse de leur enfant, qu’ils croient aussi à l’amour que leur enfant éprouve, toujours, pour eux : de telles convictions empêcheraient que des parents rejettent leur enfant, ou le traitent d’une manière trop dure. Maint enfant voudrait, sans doute, dire à l’un de ses parents, ou aux deux, «il faudrait que tu croies enfin à ma tendresse» - maint enfant déses-péré que ses parents jugent méchant, et ne voient en lui que de l’indifférence à leur égard, ou même de la haine. Dans ce livre, l’auteur tente de replonger dans son enfance - une enfance tout à fait particulière, puisqu’elle s’est dérou-lée auprès d’un père qui avait été déporté au camp d’extermination d’Auschwitz, et qui faisait partie des quelques res-capés de ce camp.

Ce livre s’adresse à tous les parents, que leurs enfants soient encore petits, ou qu’ils soient adolescents, voire adultes,. et aux personnes qui s’intéressent à la Shoah, et aux conséquences psychologiques de cet événement sur les généra-tions qui ont suivi; il s’adresse aussi, plus largement, aux personnes qui s’intéressent à la transmission des traumatismes d’une génération à l’autre.

A la fin du livre, le sociologue Edgar Morin, qui a été proche du père de l’auteur, Georges Snyders, dans la Résistance, évoque les souvenirs qu’il a gardés de cette période si difficile.

 

L’auteur.
​Ancien élève de l’Ecole Normale Supérieure, Jean-Claude Snyders est professeur agrégé de Lettres classiques. Il a publié huit livres, dont le premier, Père et fils (Buchet-Chastel, 1993) a obtenu le Prix de littérature générale de l’Académie fran-çaise. Son livre Un étrange passé a été publié aux éditions Fabert.


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