L'atelier de l'artiste Claude de Soria s'ouvre à la visite Quartier Montparnasse, Paris

Situé en plein cœur du quartier de Montparnasse à Paris, l’atelier de la sculpteur Claude de Soria est désormais ouvert à la visite. À deux pas de l’Académie de la Grande Chaumière où elle étudia avec André Lhote, tout près du Musée Zadkine et de l’atelier de Fernand Léger, trois maîtres de l’artiste, ce nouvel espace offre aux visiteurs une nouvelle manière d’aborder et de découvrir l’œuvre de Claude de Soria, que Charlotte Rampling incarne dans le film de François Ozon « Tout s’est bien passé » d’après le livre éponyme d’Emmanuèle Bernheim, fille de l’artiste. Nouvelle manière unique de découvrir l’œuvre d’un artiste, cet atelier est à la fois un lieu d’exposition de l’œuvre de Claude de Soria, une bibliothèque de livres d’art constituée au fil du temps avec son époux, un espace de vente et un lieu de résidence temporaire pour des écrivains, scénaristes et chercheurs.

L’atelier Claude de Soria. Photo : Arthus Boutinatelier-artiste-montparnasse-paris


Situé en plein cœur du quartier de Montparnasse à Paris, l’atelier de la sculpteur Claude de Soria est désormais ouvert à la visite. À deux pas de l’Académie de la Grande Chaumière où elle étudia avec André Lhote, tout près du Musée Zadkine et de l’atelier de Fernand Léger, trois maîtres de l’artiste, ce nouvel espace offre aux visiteurs une nouvelle manière d’aborder et de découvrir l’œuvre de Claude de Soria, que Charlotte Rampling incarne dans le film de François Ozon « Tout s’est bien passé » d’après le livre éponyme d’Emmanuèle Bernheim, fille de l’artiste. Nouvelle manière unique de découvrir l’œuvre d’un artiste, cet atelier est à la fois un lieu d’exposition de l’œuvre de Claude de Soria, une bibliothèque de livres d’art constituée au fil du temps avec son époux, un espace de vente et un lieu de résidence temporaire pour des écrivains, scénaristes et chercheurs.



« J’étais moi-même ciment », disait Claude de Soria. Avec ce matériau, Claude de Soria peut gommer tout intermédiaire entre la matière et l’œuvre, plus besoin de four, de cuisson. Mener l’œuvre à son terme, sans avoir à intervenir. C’est le ciment qui décide, qui agit. Elle peut abandonner sa pensée au vide, plus riche que toute idée sur l’art.

Après avoir réservé son créneau de visite privée, le public sera accueilli dans l’atelier par un médiateur où l’artiste a créé la majeure partie de son œuvre principalement consacrée la matière ciment. Le visiteur pourra poser son regard sur l’une ou l’autre des 2000 pièces uniques. Muni de gants blancs il pourra consulter dessins et travaux originaux, parcourir la documentation rassemblée par l’artiste, ainsi que son « musée imaginaire ».

Claude de Soria (1926 - 2015)
Claude de Soria débute sa scolarité à Paris, mais la guerre vient modifier le cours tranquille de ce parcours. Réfugiée dans le sud, elle embarque en 1943 pour la Tunisie, à Sidi Bou Saïd, où elle achève ses études secondaires avant de revenir en France. Passionnée par l’art, Claude de Soria suit les cours de dessin d’André Lhote, à l’Académie de la Grande Chaumière, puis ceux de Fernand Léger (1950), avant de découvrir la sculpture avec Ossip Zadkine (1952). Durant les années qui suivent, Claude de Soria lit, parcourt les salles de concert et les musées de France, découvre l’Espagne et l’Italie. Avec un coup de crayon particulièrement sensible, elle consigne – comme elle l’a fait dès l’enfance – ses impressions dans des carnets de croquis où l’on retrouve des instantanés de la Feria de Cordoue, du Palio de Sienne, des détails de sculptures, de chapiteaux et de tableaux. Elle découvre Pisano et Michel-Ange. De nombreuses silhouettes croquées sur le vif émaillent également ces carnets. Au fil des pages, on croise Paul Paray, Alfred Cortot, Jacques Thibaud… Elle se marie en 1953 et s’installe en province pendant 10 ans. Durant cette période, Claude de Soria travaille la terre glaise. De retour à Paris, l’artiste s’inspire de modèles de plus en plus abstraits : des fruits ou des fleurs… et d’artistes dont elle admire l’œuvre.


Picasso au Grand et Petit Palais (1966), Degottex (1967) puis Hantaï (1968) à la Galerie Fournier, Giacometti à l’Orangerie des Tuileries (1969), Matisse au Grand Palais (1970) et les Bourgeois de Calais de Rodin. En 1972, les reliefs naturels qu’elle découvre lors d’un voyage au Sahara provoqueront en elle comme un séisme intérieur. Une période trouble s’ensuivra. C’est à la faveur d’un sac de ciment oublié par des ouvriers dans la cour de son atelier qu’en 1973, elle trouve définitivement sa voie. Dès ce moment, elle comprend le parti qu’elle peut tirer d’un matériau volatil, malléable, aisé à malaxer, à amalgamer. Au gré du temps, elle multiplie les expériences : différents dosages et différentes qualités de poudre de ciment, sable, fibre, eau, structure intérieure sont testés, ainsi que toutes sortes de moules et de supports (verre, rhodoïd, tissus, papier...) menant à une déclinaison de formes (cercles, carrés, rectangles, sphères, cylindres…) en prenant soin de laisser toute latitude au hasard : « J’essaie, par mon attitude d’écoute vigilante, de disponibilité, d’attention flottante de ne pas manquer la moindre innovation du hasard… » Qualifié ainsi par l’artiste, ce hasard serait plutôt une attention constante au matériau dans le cadre d’une œuvre qui se veut en permanence recherche et qui est prête à tout moment à des remises en cause. Il s’agit d’un itinéraire à deux, entre l’artiste et son matériau, sans but à long terme, peut-être, si ce n’est celui d’épuiser toutes les voies, mais avec au moins la volonté de marcher et d’explorer, de jouir du paysage présent et d’attendre avec fièvre et enthousiasme l’apparition, au prochain tournant, d’un panorama nouveau à admirer.


L’atelier Claude de Soria est administré par le fonds Claude de Soria, avec le soutien de la galerie Clavé Fine Art.

 
Informations pratiques :
Atelier Claude de Soria
221 Boulevard Raspail, 75014 Paris
Visite chaque vendredi, samedi et dimanche sur inscription :
https://claudedesoria.com/?cat=528&lang=fr