EXPOSITION LOUIS SALKIND / PRESENCES FLOTTANTES ACTE 3

 

La nouvelle exposition personnelle de Louis Salkind, à la Galerie Detais, s’inscrit dans la continuité de ses Présences Flottantes, cycle que l’artiste a entamé en 2014 il y présente un corpus de 7 toiles inédites, qui en composent le dernier épisode à ce jour.Ayant longtemps fréquenté les arts de la scène (Salkind a exercé ses talents, tour à tour ou simultanément, comme acteur de théâtre, chanteur d’opéra et danseur), l’artiste a en parallèle mis à profit l’expressivité de son rapport au corps dans un langage pictural inimitable.

 

La nouvelle exposition personnelle de Louis Salkind, à la Galerie Detais, s’inscrit dans la continuité de ses Présences Flottantes, cycle que l’artiste a entamé en 2014 il y présente un corpus de 7 toiles inédites, qui en composent le dernier épisode à ce jour.Ayant longtemps fréquenté les arts de la scène (Salkind a exercé ses talents, tour à tour ou simultanément, comme acteur de théâtre,

chanteur d’opéra et danseur), l’artiste a en parallèle mis à profit l’expressivité de son rapport au corps dans un langage pictural inimitable.

Laissant la voie libre à la puissance énigmatique du rêve, ses sujets empruntent aussi bien au sacré des totems qu’à l’imagerie quotidienne de la culture populaire : se côtoient ainsi sur ses toiles des sphinx de supermarché et des chimères obscènes, de tentatrices icônes païennes et de muets cris primaux. Les contours de ses protagonistes, flottant dans l’espace irréel de la toile, s’effacent et se troublent, permettant une hybridation tout azimut qui semble pouvoir accoupler Vénus avec une chauve-souris.Pour ce troisième acte, l’histoire se poursuit sans se dénouer, et emmène ses personnages dans un nouveau décor, composé de dalles bariolées qui brisent toute possibilité de refuge : saisis sur le vif, ils ne bénéficient plus pour se cacher des profondeurs obscures de la peinture, et étalent au grand jour l’étendue de caprices enfantins - car c’est aussi d’enfance qu’il s’agit, des jeux cruels qui s’y manifestent et qui reviennent la nuit peupler de leurs monstres, tantôt adorables, tantôt effroyables, le monde des rêves. Assumant la logique de collage de l’inconscient, où tout se vaut et tout se chevauche avec une ingénuité loin d’être innocente, l’artiste affirme dans cette nouvelle série l’ambivalence du désir et de la peur.Parmi ces tables de dissection sur lesquelles fortuitement se rencontrent les solitudes et où elles forgent leurs alliances déraisonnables, les symboles du vrai côtoient dans un dialogue féroce l’audace du factice.Lady Gaga, transformée en centaure mi star marketée, mi Petit Poney, semble faire écho à un Donald Trump grimé en Janus, évoluant dans une mise en scène de western sur un dada de plastique.Louis XIV, tenant en laisse un caniche tout aussi royal pomponné de teintes criardes, abandonne à ses pieds toute la misère du monde, tandis qu’un cosmonaute se penche désemparé sur un poupon face contre terre, répétant le petit Alan Kurdi dont la mémoire hante encore la conscience des hommes de bonne volonté.

Un fauteuil roulant, attendant son prochain occupant, s’enfonce dans l’épaisseur de mousse de la toile : sera-ce cette enfant momifiée dans sa camisole, dont le regard vide plonge depuis le seuil de sa maison crayonnée? C’est sur une naissance que paraît se clore ce théâtre du profane, ou plutôt sur une maternité dont l’enfant, non pas doucement bercé, s’élève dans un ciel capitonné d’un hélicoptère, vers lequel une statue tribale le porte à bout de bras dans l’équilibre instable d’une licorne gonflable.Humanité à la dérive : rien de nouveau sous la Lune, pas même les fleurs dont la présence constante rappelle la geste de la Dame à la licorne autant que les vanités flamandes ; la Terre ne tourne toujours pas rond, mais au moins peut-on la voir de loin, face à face, les yeux dans les yeux.public.

EXPOSITION DU 24 NOVEMBRE 2017 AU 6 JANVIER 2018
DU MARDI AU SAMEDI DE 13H À 19H
ET SUR RENDEZ-VOUS

Galerie Detais
39 Rue Notre Dame de Lorette, Paris 9
Paris, France