Expo : URBAN STRATA Lek – Katre

du 20 mai au 19 juin 2021

 L'exposition URBAN STRATA de Lek & Katre, qui se déroulera du 20 mai au 19 juin, reconstitue dans l'espace codifié de la Galerie Joël Knafo les strates urbaines sur lesquelles les artistes inscrivent leur art depuis plusieurs décennies. Le duo propose des installations et compositions d’ateliers, réalisées en solo ou à quatre mains, qui subliment des supports dévolus à l’espace public en les associant à une écriture et un langage graphique singuliers.

© Galerie Joël Knafo


 

L'exposition URBAN STRATA de Lek & Katre, qui se déroulera du 20 mai au 19 juin, reconstitue dans l'espace codifié de la Galerie Joël Knafo les strates urbaines sur lesquelles les artistes inscrivent leur art depuis plusieurs décennies. Le duo propose des installations et compositions d’ateliers, réalisées en solo ou à quatre mains, qui subliment des supports dévolus à l’espace public en les associant à une écriture et un langage graphique singuliers.


« Comme tout organisme vivant, chaque ville se renouvelle au gré d'inéluctables mutations. Les bâtiments s'élèvent, puis disparaissent avant de renaître, toujours plus grands, souvent plus hauts. De sentiers en chemins, de ruelles en avenues, ses artères se déploient progressivement jusqu'à irriguer la périphérie. Et sa peau, de ciment, de béton, de brique ou de parpaing, se pare de mille apparats. Des couches de peinture, de sédiments, d'affiches, de panneaux publicitaires ou de graffitis, qui se superposent les uns aux autres, puis fanent, s'écaillent, s'effacent, se délitent... Un épiderme tanné, parfois scarifié, dont chaque strate révèle un moment de vie.

 
Comme dans un livre d'histoire, Lek et Katre ont appris à décrypter les différents visages de nos villes pour mieux s'y déployer.[…] Au fil de leurs pérégrinations, ils ont remarqué l’incessant ballet des ouvriers qui renouvellent les devantures de nos magasins. Au gré d’un changement de propriétaire, d’un  dépôt de bilan ou d’un projet immobilier, une nouvelle mue s’opère, une nouvelle strate se crée, à l’abri des regards, cachée derrière une palissade en bois bon marché. »


Urban Strata : la palissade pour casser la frontière entre la rue et la galerie
Présents sur la scène de l’art urbain depuis une trentaine d’années, Lek et Katre ont fait de l’exploration urbaine le moteur de leur création artistique. Alors jeunes graffeurs dans les années 90, chacun arpente la capitale et ses environs à la recherche de territoires inexplorés, terrains vagues et autres friches industrielles. Dans les rues parisiennes ils graffent, marquent les murs d’empreintes éphémères tracées à la hâte. Mais c’est à l’abri des regards, dans des lieux abandonnés hors du système qu’ils ont toute la latitude d’expérimenter et de développer en autodidacte leur propre vocabulaire visuel. Pendant que Lek travaille un style très graphique et minimal, avec peu de couleurs et de courbes, Katre mêle la photographie en noir et blanc à des traits dynamiques aux couleurs intenses d’acide.

Pionniers du graffiti parisien et de l’urbex, ils ont chacun à leur manière décrypté la métropole et ses banlieues, à Paris ou ailleurs, inscrivant leur(s) œuvre(s) dans la multitude de réseaux et de ramifications qui la composent. Dans les couches d’architecture qu’elle superpose et renouvelle continuellement, comme autant de strates empilées sur lesquelles ils ont inscrit leurs traces.

Aujourd’hui Lek et Katre exposent dans le monde entier : aux graffeurs « vandales » d’antan on leur préfère à présent l’appellation « d’artistes urbains ». A la pratique clandestine et non planifiée in situ s’est transposée (du moins adjointe) celle moins risquée et légale de l’atelier. Si par essence l’art urbain - le graffiti - ne peut se faire que dans la rue, comment le définir lorsqu’il quitte les murs pour entrer par la grande porte dans les galeries et les musées sous des formats de toiles standardisées.

Est-ce à dire qu’il y a rupture ? Comment réussir à créer le lien ? A ces questionnements Lek et Katre tentent avec le projet Urban Strata d’apporter quelques éléments de réflexion. Après être intervenus sur des palissades de chantier recouvrant les devantures de magasins parisiens fermés, le duo décide de transposer cette collaboration de rue dans leurs ateliers respectifs. Ils recréent alors sur ces panneaux de bois une multitude d’œuvres fragmentaires qu’ils combinent à leur gré, avec pour objectif de reconstituer dans l’espace normé de la Galerie Joël Knafo ces mêmes palissades urbaines. Sans contraintes de formats, ces supports dédiés à l’espace public s’y érigent comme les symboles d’une ville en perpétuelle mutation et dans laquelle ils s’inscrivent pleinement.

 
À propos de la galerie Joël Knafo
Créée en 2014, la galerie Joël Knafo défend des artistes issus de la scène urbaine qui explorent l’espace public et son potentiel narratif. Il en résulte une poésie singulière où la culture citadine est sous-jacente à toute l’expression créative. La galerie Joël Knafo se donne comme mission de révéler cette pluralité en présentant des démarches exigeantes et profondément sensibles.  En représentant une dizaine d’artistes nationaux et internationaux sur un espace de 150m2, la galerie a  pour vocation  de  construire  des  liens  durables entre collectionneurs et artistes. La galerie défend notamment le travail des artistes Bom.K,  Jo di  Bona,  Romain  Froquet, Philippe Hérard, Logan Hicks, Lek, Levalet, Gottfried Salzmann.

Galerie Joël Knafo
182 rue du Faubourg Saint-Honoré
75008 Paris.
Ouverture du mardi au samedi
de 13h00 à 19h00.
joelknafo-art.com


 


Lek, de son vrai nom Frédéric Malek est un street artiste français, né à Paris en 1971. Issu de la première génération de graffeurs parisiens, Lek a grandi dans le XIXème arrondissement et s’est fait la main entre La Chapelle et Stalingrad, sur les rails de la gare de l’Est. Peu intéressé par l’art classique, il trouve adolescent une satisfaction majeure dans le dessin. Autodidacte, il s’attèle à comprendre l’écriture et s’inspire des artistes Mode2, SKI, Lokiss et JonOne. Lek fait ses armes sur les wagons et les kilomètres de voies avant d’investir les lieux abandonnés, ce qui ne l’empêche pas de s’inscrire parallèlement dans une école d’architecture. Il développe peu à peu un style graphique avec peu de courbes et des fresques épurées.

En janvier 2007, il collabore avec Horfe à l'exposition Les dynamiques à la galerie Chappe. Puis, en 2009, ses œuvres sont exposées au Grand Palais aux cotés de 140 artistes lors de l’exposition « TAG ».  La même année, il découvre avec son ami Sowat, auquel il est souvent associé, un supermarché abandonné de 40 000 m² de surface. Tous deux passionnés par la pratique de l’urbex, ils commencent à y peindre des fresques pendant plus d’un an avant de transformer le lieu en résidence artistique clandestine baptisé « Le Mausolée ». Ce lieu accueille une quarantaine de graffeurs français, dont les œuvres sont photographiées, montées en film, puis éditées dans un livre publié aux éditions Alternatives. En 2012, Lek et Sowat sont les invités du Palais de Tokyo. Cet événement donnera lieu à une exposition : « Dans les entrailles du Palais secret ». En 2013, Lek est convié aux côtés d’une centaine d’artistes de street art à investir les lieux d’une tour de neuf étages du XIIIe arrondissement de Paris, en passe d’être détruite. Ce projet s’intitule : « Tour 13 ». De 2015 à 2016, en duo avec Sowat, il est pensionnaire de l’Académie de France à Rome - Villa Médicis.


En 1993, Katre réalise son premier graff. Quelques années plus tard, il s’implique dans le milieu associatif par le biais de l’association « Steus » et ses activités se partagent entre la réalisation de fresques et l’animation d’ateliers graffiti. Fasciné par les espaces à l’abandon, il consacre en 2003 sa maîtrise d’art plastique à la piscine Molitor à Paris. Deux ans plus tard il publie le livre « Hors du temps » (ed Colorszoo) en regroupant une cinquantaine d’artistes urbains évoluant dans des lieux désaffectés. Alors qu’il continue de peindre les murs parisiens, sa passion l’amène à être continuellement à la recherche de friches industrielles où pratiquer l’urbex. En 2012, il publie un deuxième livre, «  Hors du temps 2 » (ed Pyramyd) qui s’impose comme un ouvrage référence dans le milieu du street art français. Sa notoriété, ses voyages et ses rencontres lui permettent d’intégrer plusieurs collectifs et de participer régulièrement à des festivals dans le monde entier.

Devenue sa marque de fabrique, son approche esthétique mêle peinture et photographie. Katre sérigraphie ses clichés noir et blanc sur aluminium brossé ou sur verre pour y peindre ensuite la lettre K – de son nom – assimilable à des traits explosifs et de vitesse. L’œuvre finale, complexe, se caractérise par une composition dynamique et contrastée, les flashs de couleurs se confondant avec les gravats et barres métalliques des lieux photographiés, eux bien réels.

Katre s’amuse des supports et aussi du volume en proposant dans ses expositions des installations ou se mélangent photographie, peinture, néons, sangles et gravas afin de proposer au spectateur d’être en immersion dans son univers.