Expo / Soto : la quatrième dimension

 

Du 18 octobre 2019 au 9 février 2020
Commissaire : Manuel Cirauqui, Musée Guggenheim Bilbao

 

Jesús Rafael Soto in the group exhibition Vision in motion - Motion in vision
(
Hessenhuis, Antwerp, Belgium, March 21– May 3, 1959).

Photo: Charles Wilp
© Bildarchiv, Berlin
© Jesús Rafael Soto, ADAGP, Paris / VEGAP, Bilbao, 2019
 

À partir du 18 octobre prochain, le Musée Guggenheim Bilbao présente Soto. La quatrième dimension, une exposition rétrospective consacrée à l’œuvre de Jesús Rafael Soto (Ciudad Bolívar, Venezuela, 1923 - Paris, France, 2005).

Organisée par le Musée Guggenheim de Bilbao en collaboration avec l’Atelier Soto de Paris, l’exposition rassemblera plus de 60 œuvres, dont plusieurs Pénétrables, ces sculptures participatives de grand format qui constituent l’une des contributions les plus importantes  de Soto à l’art de ces dernières décennies.

L’exposition présentera également un nombre important de tableaux et de pièces murales historiques mettant en lumière le rôle fondamental joué par Soto dans l’évolution de l’art cinétique du début des années 50 à la fin des années 60. Cette sélection d’œuvres permettra également de mettre en perspective les évolutions du travail de l’artiste jusqu’au milieu des années 2000.

L’exposition réunira également des pièces représentatives des grandes séries conçues par l’artiste, telles que Volumes virtuels – œuvres verticales évoquant de grandes figures géométriques suspendues en l’air –, Extensions – pièces posées à même le sol desquelles émerge une masse chromatique parfois opaque et parfois aussi subtile qu’un halo, et Progressions – objets dont les formes aériennes jaillissent autant du sol que du plafond pour se rejoindre dans ce qui s’apparente à une séquence cinétique ou à un jeu de tensions interrompu.

Aux œuvres exposées à l’intérieur des salles du musée viendra s’ajouter, à l’extérieur de celui-ci près des miroirs d’eau, la spectaculaire installation Sphère Lutétia (1996) qui sera présentée durant pratiquement les quatre mois de l’exposition.

Au cours de ses cinquante ans de carrière, Soto a joué un rôle fondamental dans la redéfinition de la portée et de la fonction sociale de l’œuvre d’art. Rompant avec la séparation conventionnelle entre peinture et sculpture dès les années 1950, la pratique de Soto devait progressivement évoluer au-delà du visible et exercer une influence majeure dans le virage radical opéré par l’objet artistique dans les années suivantes. Ainsi, après la période optique de ses débuts, Soto devait rejoindre le premier groupe d’artistes cinétiques de Paris (Jean Tinguely, Iacov Agam, Victor Vasarely) et collaborer également avec d’importants groupes internationaux tels que Zero ou avec le cercle de la galerie Signals de Londres. À compter de 1967, Soto commença à développer la série des Pénétrables – constituée de grandes structures cubiques en filaments de plastique ou de métal suspendus –sur laquelle il ne cessera jamais de travailler. Parallèlement, il continua à produire des séries picturales et architecturales dont le potentiel participatif se développe sans faire entrer complètement le spectateur dans l’œuvre mais en nécessitant cependant toujours sa participation et ses mouvements. Jusqu’à sa mort, survenue en 2005, Soto continua d’honorer des commandes d’envergure pour des espaces publics et des institutions. Plusieurs musées – le Stedelijk d’Amsterdam en 1967, le Solomon R. Guggenheim de New York en 1974, le Palacio de Velázquez de Madrid en 1982 et le Jeu de Paume de Paris en 1997 — lui consacrèrent d’importantes expositions rétrospectives.

Appréhendant l’expérience en termes de temporalité, d’intensité et de participation du spectateur, l’exposition Soto. La quatrième dimension offrira ainsi une occasion unique de réexaminer la trajectoire visionnaire et transfiguratrice de l’artiste. L’idée d’une « quatrième dimension » évoque l’unité d’espace et de durée, la forme plastique et l’expérience temporelle. Il s’agit là de l’un des concepts fondamentaux que la période de spiritualité presque utopique de l’avant-garde a légué aux artistes du milieu du XXe siècle. Pour Soto, l’artiste devait travailler dans un domaine de recherche commun avec la science et la philosophie.

Outre les œuvres de Soto qui seront réunies dans le cadre de l’exposition, le musée Guggenheim Bilbao présentera un choix important d’archives qui permettra de contextualiser et de comprendre la pratique de cet artiste vénézuélien qui vécut en France et dont l’œuvre devait connaitre un formidable essor en Europe au cours de cinquante ans de carrière.

Catalogue

En collaboration avec les éditions La Fábrica, le Musée Guggenheim Bilbao publie en accompagnement de cette exposition un catalogue illustré proposant de nouveaux textes critiques sur l’héritage et l’influence de Soto sur l’histoire récente de l’art, ainsi que des reproductions inédites de documents d’archives et historiques.