Expo : Raymond Pettibon / Frenchette

Du 16 octobre au 23 novembre 2019 
108, rue Vieille du Temple
75003 Paris 

David Zwirner est heureux d’annoncer que l’exposition inaugurale de sa galerie à Paris, située au 108 rue Vieille du Temple, sera consacrée à une sélection d’œuvres inédites de l'artiste américain Raymond Pettibon. Ce sera la première exposition de Raymond Pettibon à Paris depuis 1995.

Dans son travail, Raymond Pettibon fait appel à un vaste registre visuel issu de l’iconographie américaine tout en puisant ses sources dans la littérature, l'histoire de l'art, la philosophie, la religion, la politique, le sport et la culture urbaine alternative. Mélangeant textes et images, ses dessins font référence à la rhétorique visuelle de la culture pop et commerciale tout en incorporant le langage des médias de masse ainsi que des textes d'auteurs classiques tels que William Blake, Marcel Proust, John Ruskin et Walt Whitman. Dans son exploration du potentiel à la fois visuel et critique du dessin, sa pratique artistique renvoie aux traditions de la satire et de la critique sociale déjà présentes dans les œuvres d'artistes et de caricaturistes des XVIIIe et XIXe siècles tels que William Hogarth, Gustave Doré et Honoré Daumier, tout en témoignant de l'importance de ce médium dans la culture et l'art contemporains actuels.

Les œuvres exposées présenteront à la fois des sujets entièrement nouveaux pour l’artiste mêlés à des personnages et à des motifs présents et récurrents chez Raymond Pettibon. Parmi ceux-ci figurent notamment Gumby, le baseball, les présidents américains, les animaux, les dictateurs totalitaires ou les vagues. Dans les œuvres où est présent Gumby, Pettibon détourne l'innocent personnage aux yeux grand ouverts des programmes pour enfants de la télévision américaine en paranoïaque à bout de souffle. Une des œuvres exposées, No Title (John Ford directed …), représente Gumby affublé d’un chapeau de cowboy juché sur le cheval orange Pokey. À gauche de ces figures, Pettibon fait figurer la mention ‘John Ford directed: Irish riding the Protestands’, fusionnant avec humour Gumby et John Wayne, la star de nombreux westerns de Ford, tout en injectant une dimension d’antagonisme religieux entre catholiques et protestants irlandais au travers du symbolisme de la couleur verte et de la couleur orange. 

Plusieurs tableaux inédits de vagues, qui s’inscrivent dans une série en cours, font directement référence à l'histoire de l'abstraction, rappelant les surfaces des toiles expressionnistes abstraites et les sublimes paysages marins proto-abstraits de J.M.W. Turner. Comme le fait remarquer le curateur et historien de l'art Ulrich Loock au sujet de ces œuvres : "L'image du surfeur, seul sur une vague déferlante, confronté à un immense mur d'eau, nous donne à voir la scène première de l'expérience sublime. Mais le surf implique aussi le dépassement agressif des forces de la nature... dans lequel l'esprit reconnaît l'insignifiance du corps face à la nature". [1] Simultanément, ces œuvres font référence à la culture surf de la côte Ouest et à ses icônes kitsch de l'après-guerre telle que la surfeuse Gidget, personnage de fiction présent dans des livres, des émissions de télévision et des films américains de la fin des années 1950 aux années 1980.

Plusieurs œuvres reprennent la symbolique familière des cœurs et des globes que Pettibon transforme en emblèmes visuels poignants. Dans No Title (Love the one...), un des dessins de l'artiste représentant le globe terrestre, des tourbillons de rouge, de bleu, de gris, de vert, de blanc et de jaune composent la forme ronde de la Terre sur fond de vide noir encré. Pettibon y fait figurer l’inscription ‘Love the one you’re with’ across the bottom of the sheet’. L’œuvre No Title (It presses with …) représente quant à elle un mélange de gouttes et de filets de bleu, de rouge et de noir formant un cœur bombé qu’accompagne le texte 'It presses with every throb of consciousness', une citation tirée d’Henry James avec l’inscription 'Blue and gray matter' en haut de la page. L’inscription ‘A pang abided in my breast’ (Une frappe laissée sur mon cœur) s’inscrit sur une œuvre éponyme représentant un cœur de chair rouge saignant.

Dans une scénographie composée d’îlots regroupant les œuvres dans le nouvel espace de la galerie parisienne, l'exposition offrira une occasion unique d’appréhender la pratique de Raymond Pettibon dans son ampleur.

Né en 1957 à Tucson, en Arizona, Raymond Pettibon est diplômé en économie de l'Université de Californie, Los Angeles, en 1977. Il a rejoint David Zwirner en 1995.

Raymond Pettibon fera prochainement l'objet d'une importante exposition personnelle au Tel Aviv Museum of Art à partir de novembre 2019. De mars à août 2019, l’exposition Daumier – Pettibon au Kunst Museum de Winterthur en Suisse a présenté une vaste sélection d’œuvres de Pettibon aux côtés de celles du célèbre caricaturiste, graveur, sculpteur et peintre français du XIXe siècle. A Pen of All Work, première exposition de l'artiste au New Museum de New York, a présenté en 2017 une large sélection plus de sept cents dessins de Raymond Pettibon des années 1960 à nos jours. La plus grande présentation de son travail à ce jour fut l'exposition du Bonnefantenmuseum de Maastricht aux Pays-Bas en 2017, en partie présentée par la suite au Garage Museum of Contemporary Art de Moscou sous le titre The Cloud of Misreading.

En 2016, le Deichtorhallen Hamburg - Sammlung Falckenberg de Hambourg puis le Museum der Moderne de Salzbourg ont présenté Homo Americanus, une importante présentation muséale de l'œuvre de Pettibon, comprenant plus de six cent pièces couvrant tous les aspects de la carrière de l'artiste et dont la plupart n'avaient jamais été exposées auparavant.

Le travail de Pettibon a fait l’objet de nombreuses expositions aux États-Unis et dans le reste du monde. En 2013, il a retravaillé un dessin de 2010 qui a été présenté comme la dixième installation du High Line Billboard à New York. Les expositions les plus importantes de l'artiste ont été organisées au Kumu Kunstimuuseum de Tallinn, Estonie (2015) ; au Kunstmuseum de Lucerne, Suisse (2012) ; au Kestnergesellschaft d’Hanovre, Allemagne (2007) ; à la Kunsthalle de Vienne, Autriche (2006) ; au Centro de Arte Contemporáneo de Málaga, Espagne (2006) ; au Museum of Contemporary Art San Diego, La Jolla, Californie (2005) et au Whitney Museum of American Art, New York (2005). Sa première exposition dans un musée américain fut organisée en 1998 par la Renaissance Society de l'Université de Chicago en collaboration avec le Philadelphia Museum of Art avant d’être présentée au Drawing Center de New York, et au Museum of Contemporary Art de Los Angeles.

Les œuvres de Raymond Pettibon sont conservées dans les collections du Baltimore Museum of Art; du Centre Georges Pompidou, Paris; du Hamburger Bahnhof – Museum für Gegenwart, Berlin; de l’Institute of Contemporary Art, Miami; de The Israel Museum, Jérusalem; du Los Angeles County Museum of Art; du Moderna Museet, Stockholm; du Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía, Madrid; du Museum of Modern Art, New York; du San Francisco Museum of Modern Art; de la Tate de Londres; du Walker Art Center, Minneapolis, Minnesota; et du Whitney Museum of American Art, New York.

Raymond Pettibon vit et travaille à New York.

Note
[1] Ulrich Loock, ‘Editor’s Notes’, in Raymond Pettibon: Homo Americanus, Collected Works. Catalogue d'exposition (New York: David Zwirner Books; Hambourg: Deichtorhallen Hamburg – Sammlung Falckenberg, 2015), p. 681.

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