Expo : MANUFACTURES DES GOBELINS, DE BEAUVAIS ET DE LA SAVONNERIE

 Produisant essentiellement pour le compte de l’État, les manufactures sont rattachées au Mobilier national depuis 1937. Depuis l’origine, les lissiers travaillent à partir de modèles fournis par des artistes qui ont, chacun, marqué leur temps.
Nuancier, pompons,
Manufacture des Gobelins
© Yvan Moreau.

Un savoir-faire traditionnel au service de la création contemporaine

Produisant essentiellement pour le compte de l’État, les manufactures sont rattachées au Mobilier national depuis 1937. Depuis l’origine, les lissiers travaillent à partir de modèles fournis par des artistes qui ont, chacun, marqué leur temps.

La manufacture des Gobelins
Créée en 1662 par Louis XIV pour l’usage exclusif du Roi, la manufacture des Gobelins poursuit la mission des ateliers de tissage du Faubourg Saint-Marcel qui avaient bénéficié de lettres patentes d’Henri IV en 1607, établis sur les bords de la Bièvre, à l’emplacement où les frères Gobelin avaient installé dès le 15e siècle un atelier de teinture. Elle est spécialisée dans la fabrication de tapisseries de haute lisse, exécutées sur métier vertical.

Depuis 1662, année où Colbert décida de regrouper en un même lieu les ateliers parisiens de tissage de tapisseries, notamment ceux du Faubourg Saint- Marcel créés par Henri IV et ceux installés à Maincy par Fouquet, la manufacture des Gobelins n’a cessé de jouer un rôle très important dans l’histoire de la tapisserie. Son nom vient d’une famille de « taincturiers en escarlate », les Gobelins installés dès le milieu du XV e siècle sur les bords de la Bièvre au faubourg Saint-Marcel. Charles Le Brun, premier peintre de Louis XIV, en est le premier directeur. Il installe dans l’enclos des Gobelins non seulement des peintres et des tapissiers mais encore des orfèvres, des fondeurs, des graveurs et des ébénistes. Sous la direction de Le Brun, la production de la manufacture, destinée à l’ameublement des Maisons royales et aux présents diplomatiques, acquit par sa magnificence une réputation internationale qui subsiste trois siècles plus tard.

La manufacture de Beauvais
Créée en 1664 par Louis XIV sur la route des Flandres, la manufacture de Beauvais, après le bombardement de 1940, s’est installée aux Gobelins. En 1989 une partie des ateliers a regagné la cité d’origine. On y tisse des tapisseries de basse lisse, sur métier horizontal.

La manufacture de la Savonnerie
Créée en 1627, sur la colline de Chaillot, la manufacture de la Savonnerie, spécialisée dans le tissage de tapis de velours au point noué sur métier de haute lisse, exerce son activité depuis 1826 sur le site des Gobelins. Un second atelier a été ouvert à Lodève (Hérault) dans les années 1960.

Les ateliers conservatoires de dentelle d’Alençon et du Puy-en-Velay
Les deux ateliers nationaux de dentelle à la main ont été institués en 1976. Ils forment avant tout un conservatoire qui perpétue les techniques d’exception d’un art menacé de disparition. Ils produisent des ouvrages selon des motifs traditionnels, mais aussi d’après des dessins d’artistes contemporains.

Les deux ateliers se distinguent par la technique utilisée : la dentelle à l’aiguille, technique du point d’Alençon et la dentelle aux fuseaux, technique des dentelles du Puy-en-Velay.

/ L’atelier national de la dentelle au Point d’Alençon
Les productions sont constituées partiellement par des dentelles traditionnelles inspirées des époques des XVIIIe et XIXe mouchoirs de mariée et autres motifs décoratifs, d’autre part de dentelles d’après les dessins d’artistes contemporains on citera : Pierrette Bloch, Paul-Armand Gette, Corinne Sentou, Anne Deghelle, Christian Jaccard...

Alençon se caractérise par la technique à l’aiguille, à partir d’un fil de coton d’Égypte très fin et d’un réseau de tulle réalisé précédemment à la main. Dix étapes sont nécessaires à la réalisation de la dentelle au Point d’Alençon : le dessin, le piquage, la trace, le réseau, le rempli, les modes, la brode, le levage, l’éboutage et le luchage. Un motif de dentelle aux dimensions d’un timbre-poste demande entre 7 et 15 heures de travail.

/ L’atelier national conservatoire de la dentelle du Puy-en-Velay
Les collections sont constituées d’objets traditionnels ornementaux de la table essentiellement, mais aussi des parures de lit et la lingerie. Cette collection évoque des techniques dentellières au fuseau d’une part, d’autre part des créations contemporaines du monde de la mode vestimentaire : Paco Rabanne, Chantal Thomas, mais également des artistes plasticiens : Paul-Armand Gette, Annabelle d’Huart, Didier Trenet, Esther Shalev-Gerz, ...

La dentelle du Puy est réalisée à l’aide de fuseaux (petites bobines de bois) qui contienne la réserve de fils. On entrecroise les fils pour former les points, fixés à l’aide d’épingles sur un carreau, en suivant le modèle traduit par piquage sur une carte.

L’atelier de teinture
En 1447, Jehan Gobelin, originaire de Reims, établit sur les bords de la Bièvre un atelier de teinture qui connut un grand succès. En 1665, cet atelier prit le nom de « teinturier de la maison des Gobelins » sous la direction de Josse Van Kerkove, teinturier hollandais. Au XIX e siècle, il fut dirigé pendant de longues années par le grand chimiste Chevreul (1786 -1889), inventeur du célèbre cercle chromatique, qui élabora une véritable grammaire de la couleur. Au XXe siècle, le développement de la chimie moderne permit l’emploi de colorants synthétiques.

L’atelier, rénové en 2001, réalise les teintures par trempage des écheveaux dans un bain comportant des colorants synthétiques à base trichromique rouge, jaune et bleu. Chaque année, à partir des matériaux naturels utilisés par les manufactures – pure laine vierge, coton, soie et lin – les teinturiers enrichissent de cinq cents tons supplémentaires le nuancier informatisé, le NIMES, qui répertorie plus de 20 000 coloris sur laine, identifiés au moyen d’un colorimètre géré par un logiciel scientifique et mis au point par les manu- factures. Ce nuancier est utilisé par les lissiers lors de la phase de choix des coloris qui précède le tissage.

Exposition / Visite de la la Galerie des Gobelins

Ouverte du 20 octobre 2016 au 4 janvier 2017 42, avenue des Gobelins 75013 Paris
Accès : métro Gobelins / bus 27, 47, 83, 91
/ Visites individuelles
Tous les jours, de 11 h à 18 h, sauf les lundis, le 25 décembre,
le 1er janvier et le 1er mai. Fermeture de la billetterie à 17 h 30. Plein tarif : 8 €
Tarif réduit : 6 €
Accès gratuit le dernier dimanche de chaque mois.
/ Visites conférences
Les samedis à 14h30 et 16 h. Durée: 1h
Vente sur place dès l’ouverture de la galerie à 11 h, dans la limite des places disponibles.
Adultes : Plein tarif : 14 € / Tarif réduit : 10 € Enfants : 7 €
Réservations
Individuels / Groupes
T. 01 44 08 52 74 ou resa.gobelins@culture.gouv.fr Pas de réservation sur place.
Visite jumelée des Manufactures des Gobelins et des expositions.