Duncan Hannah - Exposition du 11 avril au 30 juin

Du 11 avril au 30 juin 2019, la Galerie Pixi - Marie Victoire Poliakoff présente une sélection de peintures, collages et dessins du peintre américain Duncan Hannah. Le public parisien pourra découvrir des œuvres étonnantes, faites de réminiscences et de nostalgies, dont le style rappelle à première vue la peinture d’Edward Hopper, de Balthus et de Francis Picabia. Les portraits d’actrices des films d’Alfred Hitchcock, les représentations de vieilles automobiles et des scènes d’une inquiétante étrangeté côtoient la série des couvertures des Penguin books qui témoignent tout à la fois de son goût pour les formes concises, les couleurs acidulées et la littérature.

 

duncan hannah  Huile sur toile jane 2013

Jane, 2013 / Huile sur toile, 30,5 x 25,5 cm

Duncan Hannah, peintre excentrique. Lorsqu’on s’attache à la vie et à l’œuvre de Duncan Hannah, on croise Patti Smith et Tom Verlaine, Larry Rivers et Andy Warhol, Edward Hopper et Francis Picabia, Alfred Hitchcock et Amos Poe. Mais au fond, cette traversée de mondes aussi divers n’est-elle pas pour lui la meilleure manière d’échapper au Zeitgeist, suivant les conseils de son professeur David Hockney ? Tant de références assumées – et bien sûr détournées – installent Duncan Hannah dans une posture d’une très grande singularité. Dans ses peintures, généralement de petits formats, les scènes et les personnages diffusent la même sensation de temps suspendu que les toiles d’Edward Hopper. L’éclairage cinématographique implacable accentue les ombres, exactement comme dans la peinture des réalismes de l’entre-deux-guerres, celle des Précisionnistes et de la Neue Sachlichkeit. Les scènes, comme autant de morceaux d’un script que l’on réécrit mentalement, sont à la fois réalistes et empreintes de mystère. La technique, très picturale, sert à restituer des atmosphères et des lieux où pourrait se dérouler une histoire comme dans les romans noirs ou d’espionnage. Les principaux motifs de son œuvre – figures solitaires, paysages vides, aéroports, rues nocturnes, jeune filles balthusiennes dans des intérieurs –, nous communiquent ce sentiment d’inquiétante étrangeté cher aux surréalistes et aux artistes de la Nouvelle Objectivité allemande. Comme dans leurs œuvres, l’attente, l’apparente tranquillité des paysages, l’énigme d’une journée, l’inexpressivité lisse des actrices de cinéma des années hollywoodiennes, émanent des peintures de Duncan Hannah. Alors que les images sont parfois extraites d’anciens magazines, de cartes postales ou d’affiches de cinéma, alors que pourrait sourdre une certaine tentation kitsch à l’instar des toiles du Picabia des années 1940, l’univers très personnel de Hannah se révèle peu à peu.

 

Les collages révèlent quant à eux les connexions de Duncan Hannah avec le monde punk et underground des années 1970 à New York, quand, jeune diplômé de la Parsons School of Design, il jouait dans les films d’Amos Poe, admirait les cinéastes de la Nouvelle Vague et la poésie de Joe Brainard, côtoyait Andy Warhol et Janis Joplin, Patti Smith et Debbie Harry, David Hockney et Larry Rivers. Comme beaucoup d’artistes de cette scène américaine, Duncan Hannah est un artiste pluridisciplinaire qui est aussi illustrateur, musicien et écrivain. Induisant un type de narration différente de celle des peintures, les assemblages de photographies de magazines, de papiers d’emballage, de fragments de mots et de publicités, de billets de spectacles, sont animés de couleurs acidulées très pop. Cette fois-ci, les sources qu’il revendique sont les œuvres des précurseurs de ce mouvement, les anglais Richard Hamilton ou Peter Blake qui fut le designer de la couverture de l’album des Sgt Pepper’s Lonely Hearts Club Band, et dont les collages intègrent aussi toute une imagerie de la culture populaire, de la bande dessinée aux biens de consommation.

 

Né à Minneapolis en 1952, Duncan Hannah a étudié au Bard College à Annandale-on-Hudson et à la Parsons School of Design de New York. Depuis ses débuts dans les années 1980, plus d’une centaine d’expositions personnelles lui ont été organisées dans le monde entier. Ses œuvres sont conservées dans de grandes collections publiques (Metropolitan Museum of Art de New York, le Chicago Art Institute, le Minneapolis Institute of Arts) et privées (Collection de Allen Ginsberg, George Condo, Linda Nochlin, Philip Taaffe, Genesis, P. Orridge, Georges Clooney, Marc Jacobs, Vincent Gallo, David Johansen, urston Moore, Anna Sui ou Mick Jagger). En 2011, il a reçu la bourse Guggenheim récompensant un exceptionnel talent artistique. Duncan Hannah a également tourné dans plusieurs films, parmi lesquels Unmade Beds (1976) et The Foreigner (1978) d’Amos Poe, Art for Teachers of Children de Jennifer Montgomery (1995). Depuis la publication de son livre Twentieth-Century Boy: Notebooks of the Seventies aux Éditions Alfred A. Knopf en 2018, Duncan Hannah parcourt les États-Unis et l’Europe pour accompagner l’immense succès de son livre.

 

Informations pratiques

Galerie Pixi - Marie Victoire Poliakoff

93, Rue de Seine

75006 Paris

Ouverture : du mardi au samedi de 14h30 à 19h00