© istock
Toutes Les parties du corps de l’homme ont une potentialité érogène et peuvent être sources de sensations agréables, voire voluptueuses. Le domaine érotique est infini. À vous de l’explorer par l’entremise de la caresse.
Par commodité, j’ai classé les caresses en trois catégories « géographiques » réparties en trois cercles concentriques. Au centre du corps est le premier cercle qui comprend les organes sexuels – quelques centimètres carrés de muqueuses hypersensibles. Autour d’eux est le deuxième cercle qui comprend le pubis, la face interne des cuisses, le périnée et la marge de l’anus. Au-delà se trouve le troisième cercle, l’immense surface cutanée qui va de la plante des pieds au cuir chevelu. Je rattache au deuxième cercle les seins, dont la sensibilité est exquise chez la femme bien sûr, mais aussi chez l’homme.
L’homme aime-t-il les caresses ?
Classiquement l’homme ne serait pas très amateur de caresses – en donner comme en recevoir – ; chez lui la sexualité se réduirait à la séquence pénétration-éjaculation, séquence rapide, brève et quasi compulsive, séquence rétrécie au premier cercle et sans fioritures.
Il est vrai que l’homme, en raison de son type d’érection, ressent une envie impérieuse de s’engouffrer dans le corps de la femme.
Toutefois, si on la regarde au microscope, la peau de l’homme a la même structure et le même nombre de capteurs sensitifs que celle de la femme. Apparaissent à l’horizon ces hommes nouveaux au cœur de soie et aux mains de velours car fondamentalement l’homme est aussi apte à toucher que la femme.
La peau, un tissu extraordinaire
Les caresses du troisième cercle concernent toute la surface cutanée, c’est-à-dire la peau (les marges des sexes et les sexes eux-mêmes faisant partie respectivement du deuxième et du premier cercle).
La peau est aussi un organe sensoriel : elle contient le sens tactile – ou toucher – qui se révèle être le sens le plus étendu et le plus riche. Elle n’est donc pas un sens grossier, contrairement à ce que l’on croit, elle est aussi fine que les sens dits « nobles », telles la vue et l’ouïe. Bien sûr, c’est la peau des mains, et tout particulièrement celle de la pulpe des doigts, qui est la plus sensible.
Il est important de savoir que le nombre de neurones sensitifs qui partent de la main est presque aussi important que le nombre de ceux qui partent de la surface totale du corps (moins la bouche). C’est dire aussi combien le toucher – les caresses, les étreintes, les massages, etc. – aura d’impact érotique et psychique.
La caresse d’amour gratuite
La caresse peut se donner en prélude au coït, ou en postlude succédant à l’union, ou s’offrir gratuitement sans intention de coïter. La caresse gratuite a pour seul but d’offrir du bien-être à son partenaire sans envisager la pénétration. Après tout, ce que l’on cherche dans l’union sexuelle c’est la volupté et l’apaisement, or une séquence de caresses et de massages apporte l’un et l’autre.
Bien entendu, quand les partenaires souhaitent une séance de caresses gratuites, la femme devra éviter d’aborder le pénis, sinon celui-ci affriolé réclamera son dû, c’est-à-dire le soulagement par éjaculation (par branlage, par fellation ou pénétration). Et c’en sera fini de la caresse, car l’homme assouvi n’a plus ensuite, le plus souvent, envie de caresser la peau.
La caresse de préliminaires
Depuis « l’émancipation » de la femme qui a acquis le droit au plaisir, depuis la libération de la sexualité et depuis l’avènement de la sexologie, les hommes savent bien qu’il faut préparer la femme à l’union. Préparer signifie accroître son envie de faire l’amour, provoquer sa lubrification afin que l’échange se passe bien pour les deux partenaires et améliorer la turgescence de ses corps érectiles (clitoris, vulve, gaine vaginale) afin que son plaisir soit optimum.
Mais il y a quelque chose de mieux encore avec l’homme généreux en matière de préliminaires, c’est qu’il en veut pour lui-même : il veut des baisers et des caresses sur toute la surface de son corps et en tire beaucoup d’agrément et de plaisir. Bien sûr, au début, son pénis se tend et trépigne, mais lorsque les caresses s’étendent à tout le corps, il se détend. S’il le faut, la femme peut aider le pénis à s’apaiser et à patienter : qu’elle le saisisse prestement et le serre dans sa main, sans le branler et qu’elle lui donne quelques baisers subtils. Après avoir offert ses caresses à toute la surface de l’homme, elle reviendra au sexe. Alors, l’homme atteindra un niveau d’orgasme bien supérieur.
Les caresses de postlude
Ce sont les cajoleries que les partenaires se donnent après avoir communié dans l’orgasme. Toutes les confidences des femmes contiennent les mêmes plaintes : après avoir « tiré son coup », l’homme se détache et plonge dans un profond sommeil, à moins qu’il ne fume une cigarette, pire, se lève pour se laver et aller vaquer à ses occupations.
Il en va autrement pour l’homme généreux. L’union sexuelle, il la pratique comme une longue communion sur le mode de la « caresse intérieure » (rendue possible par l’art du contrôle de l’éjaculation). Son orgasme, il en a fait une extase et lui a donné un sens élevé. Donc, au lieu d’être fatigué, il est revigoré et comblé. Alors il reste niché contre sa compagne pour prolonger le temps de la fusion où on ne fait qu’un, le temps de l’euphorie où l’on se trouve dans un état de conscience extraordinaire. Il est alors prêt pour de nouvelles caresses...
Gérard Leleu
Si cet extrait vous a plu, vous pouvez en lire plus
en cliquant sur la couverture du livre ci-dessous :