© istock
Qui n’a pas déjà rompu une ou plusieurs fois ? Il devient fréquent aujourd’hui de vivre différentes romances successives tout au long de son existence. Généralement, la plus importante dure une, voire deux décennies. Les autres se comptent en semaines, mois ou années, entre- coupées de périodes de célibat. Parfois, l’étape la plus longue implique mariage et enfant. Quels que soient votre âge, votre passé, la durée de l’union en question, dépasser et transformer cette phase délicate de votre vie influencera heureusement votre avenir sentimental. De vieilles blessures ont été réveillées ; mal cicatrisées, elles vous fragilisent : vous risquez alors de choisir un nouveau scénario amoureux étrangement ressemblant au précédent, qui vous conduira dans une impasse ou, au mieux, vers une relation de guérison. Commençons par les cas de figures les moins éprouvants.
Vous avez pris la décision ou elle vous convient...
Après mûre réflexion, vous vous êtes résolue à rompre. Durant la longue période d’hésitations, semée de doutes et d’ennui qui a précédé, vous ne vous sentiez plus éprise ; vous ignoriez comment faire passer le message. Désormais, vous traversez une période sensible, mais un vent de liberté souffle. Cette séparation a pu se produire dans différentes circonstances :
• Si un tiers y a contribué, vous encourez de cruelles déconvenues. Après la phase transgressive et excitante, préparez-vous à découvrir l’être humain dissimulé derrière l’amant. N’oubliez jamais que vous ne le connaissez pas ! La nouveauté, le désir, une envie de renouveau qui contrebalançait l’ennui quotidien... bref, l’interdit vous a sans doute aidée à supporter un quotidien toxique, frustrant ou plus adapté à votre évolution. Pour autant, il semble- rait que la perspective d’une vie plus exaltante compense, en partie seulement, votre sentiment de culpabilité. Celui-ci ne vous lâchera pas de sitôt. Mâtiné de regrets, de doute, de colère, parfois, il vous taraudera longtemps, d’une manière ou d’une autre, au point de vous sacrifier, financièrement, émotionnellement, de façon à avoir l’impression de rembourser votre dette. Vous l’avez quitté, il n’avait rien fait de mal, il vous aimait encore, à sa façon, pas comme vous auriez voulu, certes. Vous juger coupable fait partie du processus.
• Peut-être la rupture a-t-elle été décidée d’un commun accord suite à une impasse ? Vous voilà soulagée, mais un peu nostalgique ; vous avez investi du temps, partagé des sentiments, des rêves, des amis, des voyages. Vous oscillez entre un attachement encore présent et le désir d’un ailleurs, d’un autre, plus exaltants... Une fois de plus, le temps passé avec votre partenaire ne s’effacera pas d’un trait. Il existe un moment délicat entre le commencement de la fin et le statut officiel de fin. Cet entre-deux peut durer des années et vous attacher rétroactive- ment à votre ex, sans véritable sens. Dans le même temps, ce lien vous empêche toute disponibilité à l’égard d’un soupirant potentiel.
• Vous souhaitiez vous éloigner en douceur. Vous avez donc laissé la situation se dégrader jusqu’à ce que votre partenaire, excédé, tranche. Intérieurement, vous jubilez. Extérieurement, vous accusez le coup, œil tombant, démarche de victime. Vous incarnez la candidate idéale pour le jeu de la rivalité mimétique tel que l’a conceptualisé René Girard1. En d’autres termes, si une inconnue trouvait votre ex à son goût, ce dernier reprendrait immédiatement de l’intérêt à vos yeux. Lorsque vous ne saviez plus comment vous en débarrasser, il vous paraissait tellement commun. Mais là, vous vous damneriez pour le reconquérir. Réfléchissez avant de succomber. Une fois qu’il aura quitté sa dulcinée, probablement un intermède de consolation, qu’espérez- vous ? Passé l’éblouissement des retrouvailles, il vous agacera à nouveau. Alors partez en croisade de récupération uniquement si vous vous imaginez encore en sa compagnie dans quelques années.
Bénédicte Ann
Si cet extrait vous a intéressé,
vous pouvez en lire plus
en cliquant sur l'icône ci-dessous :