C’est quoi, l’amour ?

 


OÙ EN EST-ON AUJOURD’HUI ?

Commençons par un petit tour d’horizon pour connaître les grandes tendances actuelles et 100 % frenchies de l’amour et comprendre son fonctionnement.

92 % des Français trouvent qu’il est important d’avoir un idéal dans la vie. Et devinez quel est cet idéal pour plus d’un tiers d’entre eux ? Être heureux (13,7 %), trouver le bon partenaire (10,6 %) et avoir une vie de famille épanouie (10,5 %)*. Comme quoi l’amour a toujours le vent en poupe à notre époque tourmentée ! D’ailleurs, le nombre de mariages est reparti à la hausse (en 2012, 241 000 couples se sont dits « oui », soit environ 4 000 de plus qu’en 2011**), même si le taux de séparation reste très important. Côté Pacs et union libre, pas de chiffres officiels mais la tendance est similaire : un couple sur deux se sépare dans les grandes villes, un sur trois ailleurs.

Quoi qu’il en soit, une chose est sûre : même si on n’a jamais vraiment cru aux contes de fées, on est encore nombreux à croire que l’amour peut durer... du moins le sien ! Un peu d’optimisme ne fait pas de mal. Encore faut-il se donner les moyens de vivre son rêve.

k Vous voilà prévenu : En plus d’être bon pour le moral, l’amour est bon pour la santé puisque les gens mariés tombent deux fois moins malades et vivent 30 % plus longtemps que les célibataires***.

VRAIE MAGIE OU SIMPLE HISTOIRE DE CHIMIE ?
C’est quoi, l’amour ? Quelle question, franchement ! L’amour, c’est quand on pense sans arrêt à l’autre au point d’en oublier de manger/ quand on compte les heures, les minutes, les secondes avant de le revoir/quand une fois qu’on est ensemble, on se dévore des yeux/quand on sent une douce chaleur nous envahir/quand on rougit, transpire et qu’on est absolument incapable d’aligner deux mots correctement. Mais l’amour, c’est aussi beaucoup plus que cela.

Le coup de foudre :
un mécanisme mystérieux
Parfois, il suffit d’un regard, d’une odeur, d’un sourire pour être foudroyé sur place... Même si on nous a dit et redit que les contes de fées n’existaient pas, nous voilà aussi niais qu’un prince ou qu’une princesse dont le seul destin est de se rencontrer. Bref, quand nous tombons sur l’élu(e) de nos gènes, notre cerveau cartésien a beau lutter pour nous faire garder raison, nous baignons dans une douce euphorie.

Eh bien, désolée de gâcher l’ambiance mais si la foudre tombe bien quelque part, ce n’est pas sur notre cœur. C’est sur notre OVN, autrement dit notre organe voméro-nasal. C’est tout sauf romantique, je sais. On va donc passer vite dessus. L’important, c’est de savoir qu’il se trouve sous le nez et est programmé pour réagir ou pas à des molécules inodores (les phéromones) qui sont sécrétées dans certaines parties du corps comme, je vous le donne en mille, les aisselles et les parties génitales.

Le « ou pas » ci-dessus est capital car il explique pourquoi, dans les mêmes conditions mais avec d’autres personnes, on ne ressent rien. C’est une histoire de compatibilité qui, d’après les spécialistes, nous ferait craquer pour ceux qui ont le patrimoine génétique le plus opposé au nôtre. Bref, tout cela ne serait qu’une obscure histoire de survie de l’espèce, dans le meilleur état possible.
Bon, ça, c’est la version terre à terre. Voyons maintenant l’aspect psychologique de la chose, à savoir pourquoi des êtres sains de corps et d’esprit perdent, dans certaines occasions, tous leurs moyens ? Ce serait, nous dit-on, à cause de détails, d’éléments qui nous rappellent inconsciemment quelqu’un qu’on a tendrement aimé à un moment de notre vie. D’où la perte de tout jugement critique !

Le coup de foudre : un puissant cocktail chimique
Même si on ne sait pas vraiment ce qui déclenche le coup de foudre, on connaît ses effets sur le corps... Comme tout bon élève plus ou moins calé en sciences, vous avez entendu parler au lycée des hormones et des neurotransmetteurs, ces substances chimiques qui en réponse à un signal déclenchent une réaction dans notre corps et notre cerveau. Dans le cas du coup de foudre, ils provoquent un véritable chambardement et une production massive de :
• phényléthylamine (PEA), l’hormone qui rend heureux d’aimer et d’être aimé et qui euphorise et dynamise, d’où le fameux aveuglement du début... Attention, drogue dure !
• dopamine, l’hormone qui donne envie de faire l’amour tout le temps mais aussi de bâtir une relation durable ;
• ocytocine, l’hormone de l’attachement et de la fidélité qui, une fois le coup de foudre passé, continue à être produite sous l’effet des caresses et des orgasmes ;
• endorphine, l’hormone du bien-être qui donne envie que ce bonheur dure longtemps ;
• sérotonine, un stimulant naturel qui augmente la sensation de bien-être.

Du coup, pouf ! bam ! boum !, ça saute, ça grésille, ça explose partout ! Ce tsunami hormonal est responsable des tremblements, vertiges, palpitations indissociables du coup de foudre mais aussi d’autres symptômes comme la perte d’appétit, le manque, la dépendance.

Mais attention, contrairement à la croyance popu- laire, c’est le stress et non l’amour qui fait battre le cœur à toute volée. En effet, le stress provoque un pic d’adrénaline qui augmente la fréquence du rythme cardiaque. Et c’est aussi lui qui fait transpirer à grosses gouttes et dilate les vaisseaux sanguins dans certaines zones stratégiques (notamment les joues et le cou) comme autant de flèches qui clignoteraient pour dire « embrasse-moi là ! ». Ce n’est pas tout. On peut aussi avoir la voix qui change, car l’amour agit sur notre façon de parler.

Autre phénomène étonnant : alors qu’on voudrait faire bonne impression et qu’on est, en temps normal, un modèle de self-control et de précision, on devient aussi empoté et maladroit qu’un enfant de deux ans. On renverse un verre de vin sur chouchou, on se prend les pieds dans le tapis et on se retrouve les quatre fers en l’air dans le hall du restaurant ultrachic où on a dîné... autant de signes qui montrent qu’on est dans un état second. À signaler aussi une baisse vertigineuse du Q.I. liée à la « loukoumisation » du cerveau en présence de l’être aimé. Donc, pour résumer, plus on fait de gaffes et plus on dit de choses bêtes, plus on est en train de tomber amoureux.
 

 

Frédérique corre Montagu


Si cet extrait vous a plu, vous pouvez en lire plus
en cliquant sur la couverture du livre ci-dessous :