Un peu d'anatomie : dans le miroir de la vulve...

Qu'on l'appelle la chatte, la foufounne, la zézette, le minou ou la cerise, le berlingot, l’abricot, la monette, la prune, la framboise, la petite fleur ou la founette... voire la fentounette, la vulve a beaucoup de noms, et pas assez la possibilité d’exprimer le oui... comme le non ! On l’a comparée à un coquillage, à une rose, à un nénuphar ou même à un hérisson ou un escargot. Mais savez-vous à quoi ressemble réellement la vulve ? Et avez-vous déjà vu la vôtre ? Vous pouvez faire connaissance grâce à un miroir posé au sol : en position accroupie, prenez le temps de découvrir et identifier les éléments qui la composent et qui font partie de vous.

Le mont du pubis ou mont de Vénus
Le vocabulaire médical décrit la partie supérieure de la vulve comme « un coussin graisseux recouvert de poils », ce qui n’est pas forcément très alléchant. Et pourtant... certaines personnes ont grand plaisir à le lécher (comme quoi il ne faut pas se laisser intimider par les termes scientifiques !).

De plus, parler de « mont » est excessif. On ne connaît personne qui ait dévalé cette pente à ski ou grimpé sur ses sommets par la face nord. Ce n’est pas à la planète Vénus, aussi appelée l’« étoile du Berger », que son surnom fait référence, mais à la déesse du même nom, Aphrodite en grec, dévouée à l’amour et non aux moutons.

Le mot « pubis » désigne l’os du bassin qui se trouve sous le mont, et signifie en latin « signe de virilité ou poil follet ». Dans la même famille, on trouve aussi le mot « puberté », celle-ci est en effet liée à l’apparition des poils pubiens. Cette pilosité, plus ou moins abondante selon les personnes et les moments de la vie (elle se raréfie naturellement à la ménopause, par exemple), est aussi connue sous le nom de « touffe » ou de « buisson ardent ».

Les lèvres externes ou grandes lèvres
Les lèvres externes sont des replis de tissu qui prolongent le mont de Vénus de part et d’autre de la vulve. Elles forment un arc plus ou moins renflé qui protège les autres organes génitaux externes jusqu’à la fourchette vulvo-anale, qui n’a pas grand-chose à voir avec un couvert (avouez qu’une fourchette est plus utile à côté d’une assiette que de votre anus), mais dont la forme en V évoque une petite fourche entre la vulve et l’anus.

Ces lèvres sont poilues sur le côté extérieur et pourvues, sur leur face interne, de glandes sébacées qui produisent un film lubrifiant indispensable à l’équilibre génital (et néanmoins ce film n’a jamais été cité aux Oscars, ce qui est quand même un scandale), puisqu’il protège la vulve en cas de frottement. À noter : l’épilation complète peut avoir tendance à augmenter les irritations ou infections locales en asséchant cette partie. Mais le choix de garder ou non vos poils vous appartient entièrement !

Les lèvres internes ou petites lèvres
Elles sont souvent plus grandes que les lèvres externes, surtout au fil du temps, c’est pourquoi on préfère utiliser le terme de lèvres internes plutôt que petites lèvres. On les appelle aussi poétiquement les « nymphes », en référence à ces divinités féminines et souvent aquatiques de la nature à qui l’on prêtait dans la mythologie grecque de nombreuses aventures sexuelles avec les satyres. Ces replis de peau roses sur les bords et bruns sur la tranche recouvrent le clitoris, l’urètre et l’entrée du vagin comme deux petites ailes qui gonflent et rougissent en cas de stimulation sexuelle. Leur taille peut atteindre 3 centimètres de longueur et il est fréquent qu’elles soient dissymétriques : l’une est plus grande que l’autre (comme cela se produit d’ailleurs parfois pour les seins). Il arrive qu’elles présentent sur leur face interne des papilles ou petites granulations qui sont physiologiques, c’est-à-dire normales. Si de petites excroissances apparaissent brusquement, il faut en revanche consulter afin de vérifier qu’il ne s’agit pas de lésions ou condylomes, qui sont des maladies sexuellement transmissibles.

Le clitoris
Avec 8 000 terminaisons nerveuses reliées à son bouton, le clitoris est le seul organe humain entièrement dévolu au plaisir. Il possède, comme un iceberg, une partie externe et une partie interne, beaucoup plus grande et méconnue jusqu’à une période récente. Ce n’est qu’en 1998 qu’une représentation anatomique complète et précise en a été faite en 3D ! Prolongé par deux branches de part et d’autre du vagin, le bouton entre en érection comme le pénis en cas d’excitation sexuelle, et passe d’une taille d’un demi-centimètre à 3 centimètres. En raison de son anatomie profonde, le plaisir causé par le clitoris peut irradier à l’intérieur du vagin. Certains clitoris sont plus ou moins sensibles selon les personnes ou les moments de la vie. Leur stimulation doit s’adapter et il ne faut pas hésiter à préciser à son ou sa partenaire comment on souhaite qu’il soit touché ou caressé, car en raison de sa sensibilité, le plaisir attendu peut aussi se transformer en douleur : il suffit juste de connaître les pressions et mouvements qui lui conviennent, en prenant son temps ! Attention aussi lors de l’utilisation de jouets sexuels, afin de choisir le type de vibration ou d’aspiration qui convient, sans insister quand la sensation n’est pas celle que l’on espérait afin de ne pas se blesser.

 

 Elise Thiébaut / Camille Tallet



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