Avant l’abdication du roi Charles X, une religieuse du couvent de la rue du Bac, avait eu le 6 juin une première apparition. Elle déclara que ce jour-là, Notre seigneur Jésus- Christ lui apparut « revêtu de ses habits royaux ». Au moment de l’évangile l’apparition se transforma et il lui apparut alors « dépouillé de ses habits royaux ». Cette jeune religieuse Catherine Labouré, ne sut pas interpréter cette apparition qui était en relation avec l’actualité en France. Mais le 19 juillet 1830, quelques jours avant la révolution, une enfant lumineuse toute vêtue de blanc vient auprès de Catherine Labouré dans sa cellule. Il est 23 heures et toute la communauté dort.
L’enfant l’invite à la suivre dans la chapelle où Catherine découvre la Vierge Marie qui l’attend, vêtue d’une robe blanche, d’un manteau argent et d’un voile aurore. Catherine Labouré raconte que la Sainte Vierge avait l’air peinée lorsqu’elle lui dit : « Les temps sont très mauvais, des malheurs vont fondre sur la France, le trône sera renversé, le monde entier sera bouleversé par des malheurs de toute sorte. » Puis c’est avec des larmes dans les yeux qu’elle ajouta : « Il y aura des victimes. »
D’autres apparitions de la Vierge auront lieu, plusieurs fois en novembre et en décembre de la même année. Au cours de la seconde apparition, elle demande à Catherine Labouré qu’une médaille soit frappée. Des précisions lui sont données dont la représentation de la lettre M surmontée d’une croix.
De nombreux témoignages attestent que la médaille attire de multiples grâces et guérisons, notamment au cours de l’épidémie de choléra qui ravage la France en 1833. Puis c’est la guerre de 1870 ; la Commune et ses combats sanglants. Le 23 avril des communards accourent pour réclamer des médailles à sœur Catherine. Une sœur leur demande :
« Qu’en ferez-vous, vous qui ne cessez de blasphémer et qui ne croyez ni à Dieu ni à Diable ? C’est vrai, répondent-ils, mais demain nous allons au feu. Elle nous protégera. »
Catherine Labouré est morte modestement le 31 décembre 1876.
Que s’est-il passé rue du Bac ?
Tous les éléments qui constituent les extraordinaires rencontres de Catherine Labouré sont propices à une étude objective de ce qu’elle a vécu. Il est toujours difficile de se placer dans une absolue objectivité lorsqu’on a forcément une opinion d’une part spontanée, et d’autre part, conséquence des éléments culturels que l’on a intégrés. Il est nécessaire de s’efforcer de rester neutre ; donc, pas d’opinion favorable ou défavorable.
Je me suis rendu plusieurs fois sur le lieu du pèlerinage de la rue du Bac. J’ai observé, j’ai médité et j’ai envisagé toutes les hypothèses qui naissent de mes recherches à propos des apparitions ; de toutes les apparitions, qu’elles soient mariales ou profanes.
Comme je le fais dans chaque étude sur le terrain, je divise la situation en trois parties : la personnalité du témoin, le lieu de l’apparition et le contexte du moment sur tous les plans : politique, religieux, social.
La personnalité de sœur Catherine Labouré
Une jeune religieuse dont il serait offensant de mettre en doute la sincérité. Je suis persuadé que ce qu’elle a vu et entendu correspond à ce qu’elle a réellement vécu. Mais « sa réalité », est-elle la même réalité pour chacun de nous ? Si d’autres personnes l’avaient accompagnée, qu’auraient- elles vu et entendu ? Nous citerons des faits nombreux où une seule personne, ou un petit groupe, voit et entend, alors qu’il ne se passe rien pour la foule qui les entoure. Les témoins frustrés réagissent en acceptant sans hésiter ou en dénonçant ce qu’ils qualifient de supercherie.
Dans l’étude des apparitions mariales deux questions restent posées : le témoin a-t-il vécu le fruit de son « imagination créatrice », que celle-ci se soit manifestée consciemment ou inconsciemment ? « L’état vibratoire » du témoin lui a-t-il permis un contact avec des vibrations supérieures inaccessibles pour toute autre personne ? Ces deux hypothèses sont primordiales et ne s’opposent absolument pas à la foi religieuse. Nous les examinerons en fonction d’exemples concrets constatés ou provoqués dans le monde profane et de ce que nous enseignent les traditions et la science de notre époque.
Couvent de la rue du Bac, lieu des apparitions
Actuellement, une double impression est ressentie lorsqu’on se rend en ce lieu de pèlerinage. Beaucoup de visiteurs, des ventes de souvenirs, la mise en vitrine de la médaille miraculeuse, des gens qui vont et qui viennent ; tout ce qui fait l’ambiance de bien des sanctuaires. Quand on entre dans la chapelle, c’est la possibilité de se recueillir et d’imaginer ce qu’y vécut Catherine Labouré. Mais que reste-t-il de la sérénité qui devait être celle de cette chapelle en 1830 ?
Les prières, les chants et les méditations accumulés jadis devaient créer comme un cocon de paix et de silence dans ce qu’était déjà le tumulte de l’agglomération parisienne. Une communion privilégiée pouvait se développer entre ce refuge spirituel et l’âme mystique, sincère et inquiète d’une pure jeune femme. Sa culture religieuse, ses désirs et peut-être son exaltation, pouvaient concrétiser pour elle les rencontres qu’elle exprimait dans ses prières. À moins que des présences qu’elle identifiait lui soient révélées par des effets de syntonie dont elle seule pouvait bénéficier. Nous étudierons également ces hypothèses en nous basant sur des exemples précis.
Le lieu pourrait aussi être influencé par des vibrations provenant du tellurisme, d’interventions d’ondes de formes ou encore de « la mémoire du lieu ». Autant de possibles éléments dont il faudrait tenir compte dans un contexte quasi
scientifique.
La situation en France en 1830
Nous l’avons évoquée avec la situation politique révolutionnaire et dangereuse pour les congrégations religieuses : chute de la royauté et répudiation du Christ Roi. L’avenir est sombre pour une jeune religieuse qui s’inquiète pour sa foi et pour son pays.
Il est évident que les conversations et les rumeurs envisagent des bouleversements et des conflits tels qu’ils seront confirmés par les déclarations des apparitions. Elles expriment par des prophéties toutes les peurs d’un inconscient collectif qui amplifie les conséquences d’événements catastrophiques. Il en est ainsi à l’approche de grands changements entraînant des tragédies pour les sociétés qui en ressentent l’imminence et les imaginent plus proches dans le futur. Nous rencontrerons de nombreux exemples de ces relations avec « l’inconnu ».
Nous constaterons que l’inquiétude du témoin se manifeste par la peine ou les pleurs de l’apparition qui semble impuissante pour modifier la marche du temps. Souvent elle responsabilise les humains qui doivent eux-mêmes redresser les situations...
Ces commentaires à propos des apparitions de la rue du Bac à Paris sont destinés à préparer une meilleure compréhension de ceux qui interviendront pour les autres apparitions. J’insiste sur le fait que je me place en observateur neutre s’appuyant sur les connaissances de notre époque et sur des expériences vécues sans la moindre arrière-pensée de dénigrement ou de refus.
Charly Samson
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