Reconnaître les comportements toxiques ordinaires ou extrêmes de femmes

L’étude de la violence des femmes est récente. Les travaux et publications ont d’abord été criminologiques, puis historiques, anthropologiques, sociologiques, juridiques, mais rarement axés sur la dimension psychique voire psychopathologique.

C’est ce dernier aspect que traite Sylvie Tenenbaum en affirmant que « toutes ne sont pas des anges... ». Elle nous apprend à les reconnaître, phase indispensable pour s’en défaire.

Elle appuie ses descriptions de ces femmes sur une clinique riche et solide. Elle dresse des tableaux permettant de reconnaître les comportements toxiques ordinaires ou extrêmes, les mères maltraitantes si nombreuses, si dangereuses, si difficiles à diagnostiquer. Ses portraits et ses exemples sont multiples. Ses illustrations cliniques sont très pertinentes et permettent de faire vivre les autrices et leurs victimes, de rendre compte de leur mal-être, de leurs souffrances.

En tant que thérapeute ou expert psychiatre judiciaire, c’est une clinique que je connais1, que je partage et que je ne peux que confirmer. Elle a des conséquences psychotraumatiques sur les proches, la famille, les ami(e)s, les collègues, la société.

Sylvie Tenenbaum ne se contente pas de décrire tous ces comportements, d’en donner les clés. Dans une seconde partie, elle donne des règles aux victimes pour résister à ces vio- lences, pour se protéger de ces femmes, pour s’extraire de leur emprise, pour retrouver la liberté d’être sans culpabilité.

Elle insiste à juste titre sur cette culpabilité qui habite les victimes, qui les englue, les angoisse, les étouffe. Sortir de cette culpabilité est en effet essentiel. Cette sortie offre la perspec- tive de perdre son identité victimaire ou rédemptrice.

Je partage également son affirmation sur le pardon. Il ne peut jamais être imposé, il ne peut venir que de la victime. Ce n’est pas un acte thérapeutique. C’est un don sans restriction. Et le pardon ne vient pas en place de la justice.

Enfin, Sylvie Tenenbaum encourage les victimes à se dire, à sortir du silence, à reprendre en main les rênes de leurs relations et elle donne les règles pour ce faire. C’est une démarche exigeante mais la tranquillité et la liberté sont à ce prix.


Professeure Liliane Daligand

 

                                                                              

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