"C'est une formation vitale que nous proposons aux médecins des camps. En effet, prendre en charge une lésion aux pieds chez un patient diabétique, peut lui sauver la vie. Les médecins, à l'origine généralistes, dans les conditions actuelles à Cox's Bazar, deviennent à la fois cardiologue, rhumatologue, diabétologue et même chirurgien. Ils sont obligés de tout faire. S'ils ne sont pas formés, ils sont complètement démunis. Là-bas, les centres de santé primaire sont bondés et deviennent des micros-hôpitaux."Explique le Dr Dured Dardari.
Les 16 médecins-stagiaires (hommes et femmes) ont ainsi bénéficié de sessions théoriques afin d’apprendre les bases de la physiopathologie du pied diabétique ; des modalités de décharge (une technique permettant de favoriser la guérison) et des soins locaux ; et de l’antibiothérapie. Trois sessions ont été organisées avec des mises en pratique, des vidéos explicatives et des retours sur les cas vus au cours des visites en journée dans les centres médicaux dans les camps.
Au cours de ces visites médicales et après avoir installé une salle de consultation et organisé un poste de soins, les médecins français et leurs élèves ont pu examiner les nombreux patients qui se sont succédés (des examens complets podologiques, une détersion de l’hyperkératose avec bistouri et fraise, des soins et exercer des débridements de plaies chirurgicales). Plus d'une centaine de patients ont ainsi pu être soigné dans les différents camps de la région (camp de Balukhali, camp de Moynerguna).
"J'ai vu une population de réfugiés complètement assommée. Ils ont perdu espoir, ils n'ont plus goût à la vie. Les enfants ne sourient plus. Ils ont quitté leur village, leur maison dans lesquels ils ne reviendront sûrement jamais. C'est bouleversant." Raconte le Dr Dured Dardari.