Le cancer bouleverse la vie et le quotidien des personnes malades. Il a des conséquences sur leur vie sociale, familiale, professionnelle, financière et celles-ci sont d’autant plus lourdes quand on est une maman solo.
À l’occasion d’Octobre Rose, l’association RoseUp alerte sur une réalité sociale méconnue : le sur risque de précarité qui pèse sur les mamans solo touchées par un cancer.
Aujourd’hui, aucun dispositif d’aide ne prend en compte la double problématique maman solo - maladie grave. RoseUp appelle à une prise de conscience collective et politique pour briser ce cercle de précarité silencieuse. En effet, cette réalité reste largement invisible : aucune donnée ne permet aujourd’hui de mesurer l’ampleur de la situation. Combien sont ces mamans solo ? Quels obstacles affrontent-elles chaque jour ? Quels besoins essentiels, pour elles et leurs enfants, restent sans réponse ?
RoseUp donne de la voix à celles qu’on n’entend pas
Sur le terrain, RoseUp observe, à travers ses Maisons RoseUp et son accompagnement, des signaux d'alertes concordants : des témoignages nombreux font état d’une précarisation financière accrue, d’une surcharge administrative et d’une fragilisation de la santé mentale.
Face à ce constat préoccupant, RoseUp a décidé d’agir. Le 1er octobre, l’association lancera une grande consultation auprès de sa communauté et de ses adhérentes (+ de 60 000 femmes), afin de recueillir un maximum de témoignages et de données objectives. Le questionnaire sera disponible sur le site internet de RoseUp et sur ses réseaux sociaux.
L’objectif : documenter cette problématique encore trop méconnue et interpeller prochainement les pouvoirs publics au travers d’un plaidoyer pour que des dispositifs adaptés soient enfin mis en place.
Elles témoignent pour RoseUp
Être maman solo et malade, c’est affronter seule les rendez-vous médicaux, les traitements, leurs effets secondaires, tout en continuant à assumer la gestion du quotidien. Conséquence : un sentiment de culpabilité, celui de ne plus être capable de s’occuper de son ou de ses enfants comme avant. Une charge invisible qui les épuise et qui impacte leur qualité de vie.
“Les démarches administratives ont été un véritable enfer ! Je suis quelqu’un de très organisé, mais là, je dois avouer que j'ai eu des moments de découragement, jusqu’à fondre en larmes… C’est un boulot à part entière !” Françoise, 45 ans, maman solo, 2 enfants
“En arrêt maladie, je ne percevais pas de pension, et les factures se sont accumulées. J’ai dû recourir aux Restos du cœur pour nourrir mon fils, j’ai eu peur que les services sociaux ne me l'enlèvent.” Marie, 39 ans, maman solo, 1 enfant
Moi j’ai renoncé aux soins de support, ça m’aurait couté trop cher. C’était ça, ou ne plus pouvoir nourrir mes enfants.” Nadia, 42 ans, maman solo, 3 enfants
À lire en avant première, le dossier de Rose magazine :“Mamans solo à l’épreuve des traitements”
Le cancer bouleverse la vie et le quotidien des personnes malades. Il a des conséquences sur leur vie sociale, familiale, professionnelle, financière et celles-ci sont d’autant plus lourdes quand on est une maman solo.
Cancer et monoparentalité = risque accru de précarisation
- Perte ou baisse des revenus dûs aux arrêts maladie, voir perte d’emploi
- Restes à charge élevés (franchises hospitalières, traitements liés aux effets secondaires non remboursés …)
- Renoncements aux soins de support par manque de moyen
Cancer et monoparentalité = surcharge mentale
- Désorganisation familiale et absence de relais
- Complexité administrative vécue comme une « maltraitance »
- Une santé mentale fragilisée (isolement, anxiété, dépression)
- Un degré d’épuisement supérieur aux mamans en couple (pas de conjoint aidant à la maison)