L'héritage scientifique laissé par les anciens Egyptiens

 Les philosophes de la Grèce antique ont défini la géométrie comme étant la science mathématique des figures dans le plan et des volumes dans l’espace. Elle a été inventée pour répondre à des besoins topographiques, pour la parcellisation des surfaces cultivées. Les outils de base étaient de simples cordes, utilisées comme on emploie aujourd’hui la règle et le compas, pour tirer des droites, des perpendiculaires, tracer des cercles et reporter des mesures.


Les philosophes de la Grèce antique ont défini la géométrie comme étant la science mathématique des figures dans le plan et des volumes dans l’espace. Elle a été inventée pour répondre à des besoins topographiques, pour la parcellisation des surfaces cultivées. Les outils de base étaient de simples cordes, utilisées comme on emploie aujourd’hui la règle et le compas, pour tirer des droites, des perpendiculaires, tracer des cercles et reporter des mesures.

Plus de 2 000 ans avant notre ère, donc bien avant l’invention de la géométrie en Grèce, pour mesurer les limites des champs que les crues du Nil modifiaient, les arpenteurs égyptiens utilisaient une corde composée de treize nœuds et douze intervalles réguliers. Pour tracer des droites perpendiculaires, il suffit de former avec cette corde un triangle dont le plus petit côté mesure trois intervalles, le côté perpendiculaire quatre intervalles, et le dernier côté, l ’hypoténuse, cinq intervalles. Voici le triangle sacré, appelé aussi triangle isiaque (Isis) ou encore triangle de Pythagore.

Plus proche de nous aux XIe et XIIe siècles, les bâtisseurs romans ont également utilisé la corde à treize nœuds pour la construction de basiliques et cathédrales, chefs-d’œuvre dont nous admirons encore aujourd’hui la précision et la beauté.

Il est assez surprenant d’apprendre que 1 700 ans avant notre ère, un scribe du nom d’Ahmès écrivit un papyrus connu aujourd’hui sous le nom de « Papyrus Rhind » et traitant de problèmes algébriques, géométriques ainsi que du rapport entre la surface d’un carré et celle d’un cercle (cf. « Une approche de Pi »). Notez que trois célèbres philosophes-mathématiciens à l’origine de grandes découvertes scientifiques auraient séjourné de nombreuses années en Égypte.

Tout d’abord Thalès de Milet (600av.J.-C.) serait parti à Naucratis pour étudier les mathématiques et notamment la géométrie. Sa philosophie place l’eau comme principe créateur de l’univers, tout comme chez les Égyptiens où le concept créateur se nomme Noun, l’océan primordial. Dans sa ville natale, il fonda l’école Milésienne. Ses découvertes furent très importantes pour la physique, la géométrie et l’astronomie.

Pythagore contemporain de Thalès, aurait rejoint l’Égypte alors dirigée par le roi Amasis (environ 550 av. J.-C.). Il y aurait séjourné plus de vingt années durant lesquelles il aurait été initié aux mystères osiriens. Lorsqu’il s’installa à Crotone, en Calabre, il fonda l’école pythagoricienne, un ordre fraternel, philosophique et scientifique qui avait pour symbole une étoile à cinq branches. Cette étoile formée par cinq « A » entrelacés était nommée « pentalpha » par les pythagoriciens. Elle est considérée comme le canon du nombre d’or car on peut la construire avec la règle des maîtres d’œuvre qui est une sorte de mètre pliant composé de cinq mesures proportionnelles au nombre d’or (cf. « Coudée égyptienne et nombre d’or »).

Enfin, Euclide (300 av. J.-C.) séjourna dans la ville d’Alexandrie sous le règne de Ptolémée Ier. Il composa Les Éléments, un recueil constitué de treize livres traitant principalement de géométrie. Cette œuvre fondamentale pour la science fut une référence durant plusieurs siècles et influença de nombreux savants comme Copernic, Newton, etc. La méthode euclidienne fut perçue par les scientifiques et philosophes comme l’idéal de perfection du raisonnement. Pour désigner la logique, Blaise Pascal ne disait-il pas « l’esprit de géométrie » ?

Au moment où l’on s’interroge sur l’enseignement de l’Histoire au lycée, nous devrions essayer d’adapter les programmes scolaires, dès le collège, afin que nos enfants puissent voir au travers des grands noms comme Euclide, Pythagore ou Thalès, autre chose qu’un axiome ou un théorème. « Connaître notre passé nous permet de mieux comprendre le présent et de préserver l’avenir. »

Nicolas Orneto       

                        
                                                                              

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