Le Louvre et le patrimoine proche-oriental

 



Face à l’actualité, le musée du Louvre, qui possède des collections d’antiquités orientales et d’art islamique parmi les plus riches au monde, se mobilise pour la sauvegarde du patrimoine mondial. Si le musée ne peut pas mettre fin aux destructions en Irak, en Syrie, en Tunisie ou ailleurs, il peut en revanche, s’engager toujours plus pour l’éducation, la formation et la transmission des savoirs. La collaboration avec les différents acteurs (scientifiques, chercheurs, conservateurs, institutionnels) s’intensifie. Pour montrer l’importance fondamentale de ce patrimoine mondial, le musée du Louvre prépare également une exposition au Louvre-Lens sur la Mésopotamie pour l’automne 2016.

Le musée du Louvre et la Mésopotamie
Le Louvre a des liens tout particuliers avec le Proche-Orient et l’Irak. Dès la création du Museum central des arts, nom donné au Louvre après la Révolution, quelques objets islamiques issus des collections royales sont exposés. Les fouilles effectuées par Émile Botta, Consul de France à Mossoul, mènent à la création au Louvre du premier musée assyrien au monde en 1847. À la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, sous l’impulsion conjointe d’amateurs éclairés et d’historiens, les acquisitions s’accélèrent. Aujourd’hui, les deux départements des Antiquités orientales (6 500 œuvres exposées) et des Arts de l’Islam (3 000 œuvres exposées) couvrent avec éclat l’ensemble des civilisations qui se sont succédé sur le territoire dit de la Mésopotamie.

Des relations anciennes, de nouveaux enjeux
Le musée du Louvre se doit de tout mettre en œuvre pour protéger les œuvres d’art et les transmettre aux générations futures. Il est impératif de préserver leur intégrité où qu’elles se trouvent, car elles forment le patrimoine commun de l’Humanité. Les récentes destructions constituent des attaques à la raison d’être des musées, lieu de dialogue, de connaissance et de compréhension mutuelle. Ces vestiges inestimables doivent continuer à traverser les siècles afin d’éclairer le présent et l’avenir. Si les relations sont anciennes avec les interlocuteurs travaillant sur place, l’actualité oblige à repenser nos liens pour apporter les réponses adaptées à cette nouvelle donne.

 La mobilisation du monde scientifique
Le président de la République François Hollande a annoncé le 18 mars dernier dans un discours prononcé au département des Antiquités orientales du Louvre, son souhait de confier au Louvre une mission d’expertise à Bagdad pour évaluer les moyens nécessaires à la préservation des trésors de ce pays. Les chercheurs et conservateurs irakiens et syriens travaillent en effet dans des conditions extrêmement difficiles depuis plusieurs années. Le musée du Louvre les accueille afin de leur permettre de continuer à travailler sur leur spécialité. Il s’agit aussi de constituer des inventaires qui puissent permettre d’identifier les œuvres disparues, abimées ou volées. Le dialogue entre homologues de dont les collections proviennent de ces régions, mais aussi avec les institutions internationales en charge de la protection du patrimoine (UNESCO, ICOM) est à l’œuvre actuellement au sein de groupes de travail. Seule la mobilisation de tous les acteurs peut enrayer la dispersion de ce patrimoine en danger. Faire connaitre ces collections du grand public Le grand public connait sans doute peu l’histoire et les productions de cette région du monde. L’exposition « Babylone » en 2009, l’ouverture du département des Arts de l’Islam en 2012 ont permis de révéler les richesses des artisans et artistes. Le musée organisera également à l’automne 2016 au Louvre-Lens, une grande exposition sur la Mésopotamie, renouant ainsi avec son histoire scientifique, intitulée « L’Histoire commence en Mésopotamie. De Sumer à Babylone ».

 

Plus de renseignements sur :
www.louvre.fr