La respiration profonde de guérison de Shaolin
Posture de la respiration profonde de guérison de Shaolin
La respiration profonde présentée est, selon l’enseignement de Shaolin, l’un des exercices les plus bénéfiques pour la santé et la vitalité que vous puissiez pratiquer. Elle demande une certaine assiduité et un certain savoir-faire qui ne peut s’acquérir qu’avec le temps. Voici les règles générales concernant la respiration selon l’école de Shaolin.
° On se concentre surtout sur l’expiration.
° On amplifie le rythme naturel de sa respiration : on inspire d’abord naturellement sans compter, l’on garde le souffle environ deux secondes (courte rétention de respiration), puis l’on expire pendant une durée d’environ six secondes. Après l’expiration, on retient à nouveau le souffle pendant deux secondes (rétention avec les poumons vides) avant d’inspirer encore une fois.
° On respire bien entendu par le nez, et l’on incurve doucement la pointe de la langue de manière à toucher le palais supérieur au niveau de la racine des dents.
° On porte son attention en priorité sur la respiration abdominale et sur l’expiration.
° On doit ressentir les muscles de l’abdomen se tendre vers l’intérieur pendant toute l’expiration de façon à presser l’air vers le haut des poumons et vers les narines.
° On doit essayer de maintenir un rythme régulier pendant toutes ces respirations.
° L’esprit est focalisé constamment sur le Champ de cinabre inférieur (voir « ouvrir le lotus abdominal »).
Il faut néanmoins pratiquer toutes ces respirations avec modé- ration, tant dans la force employée que dans la manière de tendre et de relâcher les muscles abdominaux.
Cette respiration trouve toute sa puissance lorsqu’elle est prati- quée en position allongée, les jambes repliées au niveau des genoux, les pieds bien à plat sur le sol et les mains posées doucement sur l’abdomen, quelques centimètres sous le nombril.
Pour être efficace, cette respiration allongée devrait se prolonger pendant au moins 10 à 15 minutes ; pour certaines personnes qui ont particulièrement besoin d’énergie, on peut aller jusqu’à 30 minutes de pratique. À condition toutefois que cela n’entraîne pas de fatigue.
Si l’on s’endort pendant l’exercice, ce n’est pas un problème, le sommeil sera alors récupérateur même s’il ne dure que quelques minutes.
Il est d’ailleurs conseillé de pratiquer cet exercice pendant les périodes d’insomnie, si elles existent. Cela permet de ramener l’énergie dans le ventre et de dégager l’afflux de pensée pouvant perturber un bon sommeil.
Quelles sont les sensations que l’on peut attendre d’un tel exercice ?
-- une sensation de chaleur, d’abord limitée au ventre, au bas du dos, pouvant ensuite s’étendre à toute la colonne vertébrale et tout le corps ;
-- une augmentation notable de la capacité respiratoire ;
-- une manière simple d’évacuer les émotions conflictuelles,
comme la colère le stress, l’anxiété ;
-- on peut aussi atteindre assez rapidement un état méditatif propice au calme mental.
Cet exercice respiratoire permet également à l’énergie vitale de circuler plus facilement dans tout le corps, elle peut alors être ressentie sous la forme de picotements, de vibrations et de sensations d’engourdissement qui prouvent objectivement l’arrivée de cette énergie.
Après un certain temps de pratique – plusieurs mois par exemple – on peut ressentir des vibrations dans certains muscles du corps.
Selon la tradition de Shaolin, cet exercice permet une purification du corps et une augmentation de l’immunité naturelle. De plus, cette respiration apporte une nette sensation de chaleur dans l’abdomen qui peut ensuite se diffuser dans le sacrum, les reins puis tout le long de la colonne vertébrale. Cette circulation calorifique emprunte le circuit traditionnel de la « petite circulation céleste » et vise à tonifier l’énergie Yang générale du corps et à nourrir les moelles et le cerveau.
Elle possède ainsi une grande action prophylactique et peut être utilisée pour lutter contre tout trouble chronique de santé. Dans ce cas, il est nécessaire de la pratiquer plusieurs fois par jour, au minimum le matin à jeun et le soir au coucher. En cas d’insomnie, elle peut être pratiquée pour faciliter la venue du sommeil en « réchauffant le ventre » et en calmant l’esprit.
On considère dans la tradition de Shaolin cinq types de respiration liés à chacun des éléments et des Organes de la médecine chinoise. Ces respirations sortent du cadre de cet ouvrage et demandent un suivi personnel.
Gérard Edde
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