LA GÉRONTECHNOLOGIE : MIEUX VIEILLIR AVEC LE NUMÉRIQUE ?

Paris, le 20 juin 2019 - La FHF et la SFGG présentent leurs préconisations ce jeudi 20 juin 2019 dans le cadre d'un rapport inédit commandé par Luc Broussy, président de France Silver Eco et pilote de la filière, sur « Les innovations numériques et technologiques en gérontologie » : les deux institutions, via leurs représentants, appellent les pouvoirs publics à développer massivement les nouvelles technologies au service du grand âge.

 

Le constat est unanime et indiscutable : l'espérance de vie ne cessant de progresser, le nombre de personnes touchées par les maladies liées à l'âge pourrait doubler tous les 20 ans. Les nouvelles technologies, qui se développent de manière extraordinaire ces dernières années et qui visent à favoriser le maintien de l'autonomie et l'optimisation de la fin de vie, s'apprêtent-elles à modifier la prise en charge du grand âge ? La Gérontechnologie serait-elle une des réponses à ce grand défi ?

 

Il est certain que leur déploiement suscite des questions, notamment sur un risque - réel ou supposé - de déshumanisation des soins. Dans les suites du rapport de Dominique Libault, l'étude co-rédigée par Marc Bourquin, Conseiller Stratégie de la Fédération Hospitalière de France (FHF) et Jean-Pierre Aquino, Délégué Général de la Société Française de Gériatrie et Gérontologie (SFGG) interroge la place et le rôle des nouvelles technologies dans l'accompagnement du grand âge.

 

Comment donner une véritable impulsion aux technologies en gérontologie ? Comment les technologies peuvent-elles servir de catalyseur pour promouvoir les capacités de la personne ? Les technologies sont-elles une aide ou une menace pour les professionnels ? Voici les questions essentielles qui ont préfiguré et nourri la réalisation de cette enquête qui a conduit à auditionner 21 acteurs du secteur du grand âge.

 

 

Les résultats de cette étude sont présentés ce jeudi 20 juin à 9h30 au Conseil national de la filière Silver Eco, présidé par Luc Broussy, avant la remise du rapport au Ministère de la Santé et des Solidarités. Ils aboutissent à la formulation de 10 préconisations principales :

 

-         Le déploiement des nouvelles technologies ne menace pas l'emploi et au contraire en crée, tout en accroissant le lien social.

-         L'âge n'est pas un frein à l'usage des technologies, sous réserve de certaines conditions : les technologies peuvent servir de catalyseur pour promouvoir les capacités de la personne. Les robots ne sont pas déshumanisants et ne sont infantilisants que dans l'esprit des bien-portants et peuvent maintenir les capacités cognitives.

-         Les technologies comme contribution à la qualité de vie des usagers et la qualité de vie au travail des professionnels

-         Le cercle vertueux : patients et professionnels de santé, chercheurs et enseignants, industriels et start-up, pouvoirs publics.

-         L'impératif de la réflexion éthique : pas de nouvelles technologies sans consentement et analyse du besoin.

-         Intégrer l'évaluation des technologies dans un centre national de preuves : les pouvoirs publics devront afficher que seuls les dispositifs assortis d'un temps d'appropriation prévu par le fournisseur pourront faire l'objet d'une aide à l'investissement.

-          La télémédecine est un outil de non-renoncement au soin et une valorisation des métiers.

-          La conduite du changement suppose une appropriation collective : création d'un mi-temps de référent en technologie par EHPAD de 100 lits.

-          Les moyens dégagés dans le cadre des conférences des financeurs (140 millions d'euros) restent insuffisants et ne concernent pas les établissements.

-          Objectif d'un plan d'investissement de 3,5Md sur 10 ans subventionné à 50% : un « à valoir » sur les dépenses hospitalières et les frais liés à la dépendance.

 

« Je suis convaincu de l'utilité, grandissante, du numérique et des nouvelles technologies dans le soin et l'accompagnement des personnes âgées. Ce rapport que nous remettons ce jour s'inscrit dans cette démarche. C'est également dans ce sens que j'ai choisi de nommer le Pr Nathalie Salles, gériatre et présidente de la Société Française de télémedecine, comme présidente du Conseil Scientifique de la SFGG." déclare le Pr Olivier Guérin, Président de la SFGG.

« Toutes les questions en lien avec le médicosocial et le grand âge sont devenues pour la FHF un enjeu majeur. Par ailleurs l'innovation est au cœur de nos stratégies pour la transformation de notre système de santé. Ce rapport que nous avons co-rédigé avec la SFGG est donc la parfaite expression de nos convictions et des orientations que nous souhaitons impulser pour que les nouvelles technologies se mettent au service de cet enjeu de société qui nous concerne tous sur le ''mieux vieillir'' » déclare Frédéric Valletoux, Président de la FHF

 

 

A PROPOS DE LA SFGG

La Société française de gériatrie et gérontologie (SFGG) a pour but d'étudier les problématiques liées au vieillissement, à l'avancée en âge et à la longévité, de favoriser les recherches et les travaux, de faire régulièrement le point sur les connaissances acquises dans toutes les disciplines concernées et de contribuer à leur diffusion.

 

À PROPOS DE LA FÉDÉRATION HOSPITALIÈRE DE FRANCE (FHF)

La FHF fédère 4 800 établissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux, représentant 15 millions d'hospitalisation par an, la moitié des places d'EHPAD, ainsi que les établissements assurant la prise en charge du handicap.

 

La FHF s'est construite autour de valeurs partagées : égal accès à des soins de qualité pour tous ; innovation et d'excellence dans les soins et l'accompagnement, enseignement et recherche ; continuité de la prise en charge.
La FHF réunit en son sein des hôpitaux de tailles différentes - centres hospitaliers locaux, centres hospitaliers généraux, centres hospitaliers universitaires, établissements spécialisés en santé mentale - ainsi que des Ehpad et des établissements assurant la prise en charge du handicap.
Elle défend l'autonomie des établissements hospitaliers et médico-sociaux, gage d'une adaptation intelligente aux réalités du terrain.
Elle travaille à la création d'un véritable service public de santé réunissant dans chaque territoire les professionnels des secteurs sanitaires et médico-sociaux afin d'améliorer la cohérence des parcours de soins et de vie.

 

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