Expo : MUNCH : VAN GOGH

   

Axel Rüger (directeur du Musée Van Gogh) et Maite van Dijk (conservatrice Munch : Van Gogh)
dévoilent Nuit étoilée sur le Rhône (Vincent van Gogh, 1888) et Nuit étoilée (Edvard Munch, 1922),
deux œuvres maîtresses de l’exposition Munch : Van Gogh.

 

25 septembre 2015 – 17 janvier 2016
Une exposition de grande envergure réunit deux artistes aux âmes sœurs

À l’occasion de l’année de commémoration Van Gogh 2015, le Musée Van Gogh présente Munch : Van Gogh, l’exposition tant attendue qui présente pour la première fois le travail de Vincent van Gogh et Edvard Munch dans un ambitieux dialogue comparatif. L’exposition se concentre sur les interactions entre le travail des deux artistes, qui ont jusqu’à ce jour inspiré des millions de personnes. Munch : Van Gogh est une exposition unique en son genre : plus de 100 œuvres – environ 80 peintures et 30 œuvres sur papier – y sont exposées. Rarement prêtés, des chefs d’œuvres du monde entier tels que Le Cri de Munch ou Nuit étoilée sur le Rhône de Van Gogh sont présentés dans l’aile nouvellement réouverte qui accueille les expositions temporaires du musée. Inspirées par l’exposition Munch : Van Gogh, dix institutions culturelles de premier plan à Amsterdam (parmi lesquelles le musée du film EYE, la compagnie de théâtre Toneelgroep Amsterdam, l’Orchestre royal du Concertgebouw et l’Orchestre philharmonique des Pays-Bas) organisent cet automne un Programme culturel déployé dans toute la ville d’Amsterdam.

«Où se trouve Le Cri? » Telle est la question fréquemment posée par les visiteurs du Musée Van Gogh. Une question qui n’est pas si surprenante, compte tenu du fait que le Norvégien Edvard Munch (1863-1944) et le Néerlandais Vincent van Gogh (1853-1890) sont depuis près d’un siècle souvent associés. Bien qu’ils ne se soient jamais rencontrés, ils ont été préoccupés à la même époque par les mêmes thématiques, et leur vision de la vie et de l’art sont ainsi liées l’une à l’autre. Munch : Van Gogh est la toute première exposition à placer au premier plan les affinités artistiques de ces deux hommes aux émotions si proches. Avec plus d’une centaine d’œuvres importantes, dont des chefs d’œuvres rarement prêtés (Le Cri, L’Enfant malade et La Madone de Munch ; Nuit étoilée sur le Rhône, Portrait de Patience Escalier en Le Pont de Trinquetaille de Van Gogh), l’exposition Munch : Van Gogh offre au visiteur la chance exceptionnelle d’admirer réunis en un seul lieu les chefs d’œuvres de leur production. Munch : Van Gogh est le fruit d’intenses années de recherche et de collaboration entre le Musée Van Gogh et le Musée Munch d’Oslo.

Avant-garde radicale
Bien que de dix ans son cadet, Munch a commencé sa carrière artistique sensiblement à la même époque que Van Gogh, en 1880. Tous deux prirent en modèle la peinture naturaliste de leur temps, et lui empruntèrent ses sujets sentimentaux et sa palette voilée. Très vite, les deux artistes développèrent une approche très personnelle de ces motifs traditionnels. L’exposition Munch : Van Gogh s’ouvre sur les œuvres de jeunesse des deux artistes : Les Mangeurs de pommes de terre (Van Gogh) et Matin (Munch) exposent leur réalisme cru. Ces deux tableaux n’ont rencontré que l’incompréhension de leurs contemporains, et les deux hommes en ont conclu qu’ils ne pourraient trouver la reconnaissance dans leur propre pays. C’est donc à Paris qu’ils se rendent, Munch le premier, Van Gogh peu après. À l’époque, Paris est la ville ou tout se fait. C’est le cœur de tout ce qui est nouveau et moderne, le quartier-général de l’avant-garde, le lieu où fleurissent les nouveaux courants artistiques, tels que l’impressionnisme et le pointillisme. Munch et Van Gogh expérimentent ces nouveaux styles avec ferveur, pour ainsi parvenir à la quintessence de l’art. Leur mission, moderniser l’art de manière radicale, au rebours de toute convention.

Émotions universelles
Tous deux consacrent leur talent artistique aux questions existentielles que chacun se pose sans jamais avoir pu obtenir de réponse. Les grandes émotions de l’existence humaine sont au cœur de leur travail, dans toute leur brutalité, leur beauté et leur caractère insaisissable : le cycle de la vie et de la mort, la peur, la souffrance humaine, la fierté, l’espoir et l’amour. Les tableaux les plus importants de leur production, comme Nuit étoilée, Le Cri, L’Enfant malade et La Madone de Munch, ou La Berceuse (Augustine Roulin), Champ sous un ciel d’orage et Le Jardin de l’asile de Van Gogh explorent ces thématiques dans l’impression d’espoir que l’on retrouve dans une étoile, de souffrance dans une branche cassée. Pour exprimer le plus fortement l’idée derrière la création, Munch et Van Gogh poussent à l’extrême la mise en scène de leur sujet. Leurs couleurs éclaboussent la toile, les formes et les lignes sont accentuées, la réalité s’en trouve simplifiée. À la recherche de nouvelles perspectives et de nouveaux raccourcis, ils mettent l’accent sur l’utilisation de la peinture et d’autres matériaux. En cela, ils vont à l’encontre de toutes les conventions, au paroxysme du moderne. En dépit de leurs techniques complexes, le résultat apparaît souvent comme simple. Leurs œuvres sont accessibles tout en étant complexes et profondément humaines : elles touchent le cœur et l’esprit, et c’est précisément cela qui rend Munch et Van Gogh exceptionnels. Il résulte de l’alliance entre des techniques renouvelées et des thématiques universelles des tableaux incisifs qui nous ravissent encore aujourd’hui. Dans La Maison jaune (« La Rue »), Van Gogh fait usage de couleurs aux contrastes forts pour restituer l’intense chaleur du Sud de la France. Dans Chambre mortuaire, Munch réforme la perspective et l’impression d’espace, de manière à créer une atmosphère lourde. Leur correspondance foisonnante et les extraits de leurs journaux témoignent également des émotions et des épreuves auxquelles Van Gogh et Munch ont dû faire face dans leur vie. On en voit des exemples frappants dans l’exposition, comme le texte illustré de Munch sur Le Cri.

Concordance ultime
Bien que l’on connaisse les peintures comme Tournesols de Van Gogh ou Vampire de Munch comme des tableaux indépendants, elles étaient à l’origine destinées à faire partie d’une série. Les deux artistes espéraient que leurs peintures viendraient s’insérer dans un ensemble cohérent, que tous deux nommaient « Symphonies », pour ainsi le compléter. Les tableaux les plus célèbres de Munch font partie d’un cycle de peintures intitulé Frise de la Vie, à laquelle il a travaillé pendant des années. Dans cette série, il dépeint l’existence humaine, de la naissance à la mort. À Arles, Van Gogh peint son ultime série de tableaux, qualifiée de Décoration pour la Maison jaune. Cette série, composée de représentations urbaines et rurales, de portraits et de natures mortes, était destinée à orner les murs de la maison-atelier qu’il partageait avec son ami intime Paul Gauguin (1848-1903). Dans la dernière salle de l’exposition Munch : Van Gogh sont exposées les œuvres de premier plan, comme la Frise de la Vie de Munch et la Décoration de Van Gogh, que l’on peut ainsi admirer en vis-à-vis. Cette salle constitue ainsi l’apothéose d’un dialogue artistique entre deux âmes sœurs.

Exclusivité
Munch : Van Gogh est une exposition unique en son genre : plus de 100 œuvres – environ 80 peintures et 30 œuvres sur papier – y sont exposées. Elle est constituée de près de 80 prêts, dont Portrait de Patience Escalier, 1888 (collection privée), Sous-bois avec deux personnages, 1890 (Musée d’art de Cincinnati), Nuit étoilée sur le Rhône, 1888 (Musée d’Orsay) de Van Gogh ; et Matin, 1884 (KODE Kunstmusea de Bergen, collection Rasmus Meyer), Fertilité, 1899-1900 (Collection d’art Canica, Oslo), Autoportrait à la palette, 1926 (collection privée), Madone, 1895-97 (collection privée), L’Enfant malade, 1896 (Musée des beaux-arts de Göteborg) et Le Cri, 1893 (Musée Munch), de Munch. C’est la première fois que ces tableaux de Munch sont exposés aux Pays-Bas. Certaines peintures de Van Gogh sont également exposées pour la première fois au Musée Van Gogh : L’Entrée du jardin public à Arles, 1888 (Collection Phillips, Washington DC), Sous-bois avec deux personnages, 1890 (Musée d’art de Cincinnati) en Le Pont de Trinquetaille, 1888 (collection privée).

Émotions existentielles
Munch et Van Gogh étaient tous deux agités par les grandes émotions de l’existence humaine, l’amour, la peur, la spiritualité, la mort. Dans la cage d’escalier de l’aile de l’exposition, le musée invite ses visiteurs à partager leur propre appréhension de ces émotions profondes. Appliquées sur les murs, des citations des deux artistes sont là pour les inspirer. Des panneaux conçus à cette intention leur permettent d’y épingler leurs récits.

Programme culturel dans toute la ville
Inspirées par l’exposition Munch : Van Gogh, dix institutions culturelles de premier plan à Amsterdam (EYE, Toneelgroep Amsterdam, Het Veemtheater, l’Orchestre royal du Concertgebouw, Het Dolhuys, De Balie, De Appel, SLAA, l’Orchestre philharmonique des Pays-Bas et le Musée Van Gogh) proposent cet automne un programme culturel fondé sur l’héritage de Munch et Van Gogh. Des films, performances, débats et concerts permettent de constater combien l’influence des deux artistes est toujours aussi vivante dans l’art et la culture contemporaines. L’Orchestre royal du Concertgebouw programme ainsi une série de concerts sur la thématique de l’angoisse, tandis que le musée du film EYE projettera le travail de jeunes réalisateurs dont les courts-métrages répondent au tableau de Munch Le Cri. Les très appréciés Vendredis soir du Musée Van Gogh constitueront l’épicentre créatif de ce programme culturel.

Catalogue
Le catalogue richement illustré de l’exposition Munch : Van Gogh, publié sous la direction de Maite van Dijk (Musée Van Gogh, Amsterdam), Magne Bruteig (Musée Munch, Oslo) et Leo Jansen (Institut Huygens pour l’histoire néerlandaise, La Haye), explore en profondeur et pour la première fois la relation entre les deux artistes.

Munch : Van Gogh bénéficie du soutien de l’État. L’Agence pour le patrimoine culturel lui a accordé au nom du ministère de l’Education, de la Culture et de la Recherche et du ministère des Finances une subvention couvrant le montant de la franchise d’assurance. L’exposition bénéficie en outre du généreux soutien de la Turing Foundation, de la fondation Blockbusterfonds, de la fondation Prins Bernhard Cultuurfonds et the Mondriaan Fund. Le Musée Van Gogh tient également à remercier la fondation Vincent van Gogh Stichting, son partenaire, ainsi que les participants de la loterie BankGiro Loterij pour leur implication.

Plus d'infos sur www.vangoghmuseum.com