Emotions / deux sonnettes d’alarme : la honte et la culpabilité


Ces états internes ne sont pas à proprement parler des émotions. Ils proviennent de notre conditionnement culturel. En Communication Non Violente, nous les considérons comme une alarme qui nous avertit que nous sommes pris dans des pensées et des jugements négatifs qui nous coupent de nos émotions et de nos besoins. La honte et la culpabilité peuvent nous priver de notre élan vital et risquent de nous conduire à l’épuisement ou à la dépression. De tels ressentiments qui nous figent dans le passé nous empêchent la plupart du temps de mobiliser nos ressources intérieures et d’agir dans le présent.

La honte est un mélange d’émotions simples (peur, tristesse) et de sentiments (impuissance, désespoir...). Elle vise à réguler les relations sociales en signalant les limites à ne pas dépasser. Elle devient destructrice quand elle conduit à s’exclure de son cercle social ou à se confiner dans la paralysie et le désespoir. Accueillir les besoins que nous avons tenté de satisfaire en adoptant un comportement qui nous a finalement rendus honteux, permet de transformer la honte en sensation plus apaisante.

La culpabilité nous signale que nous jugeons sévèrement ce que nous avons fait. Nous sommes alors en conflit avec nous-mêmes. Deux parties s’affrontent : celle qui a agi, et celle qui vérifie si l’acte en question respecte nos valeurs. Exemple : « Je m’en veux d’avoir réagi avec une telle virulence à ses propos. J’aurais pu m’exprimer avec plus de douceur. » La culpabilité est saine lorsqu’elle permet de mieux connaître les valeurs importantes pour soi et quand elle aide à se tourner vers d’autres choix. Elle devient en revanche douloureuse quand les actions accomplies « cabossent » notre vie en nuisant à la qualité de nos relations ou à la poursuite de nos projets, par exemple.

Seul le deuil de nos besoins insatisfaits délivre de la culpabilité. Cela passe par un temps de connexion à soi, à nos émotions douloureuses et aux besoins qui n’ont pu être satisfaits au moment où nous avons fait l’action que nous avons regrettée par la suite. Vous avez peut-être répondu sèchement à un collègue de travail car vous étiez fatigué et stressé? Vous avez ressenti de la culpabilité car vos besoins de bienveillance et de considération n’ont pas été satisfaits à ce moment précis... Ressentir le regret, la tristesse, nous permet de tirer les enseignements de nos actions et d’en sortir grandis. Mais dites-vous bien que nous optons toujours « en âme et conscience » pour le meilleur choix à l’instant T, et que nous faisons toujours de notre mieux !

C’est par un accueil profond de nous-mêmes que nous nous libérons de ces carcans et que nous renouons avec l’acceptation et l’amour de soi.

Diane Baran

 

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