Comment savoir que vous côtoyez une femme au comportement très toxique


Avant même d’être en mesure de reconnaître avec certitude les attitudes les plus toxiques, il est essentiel de vous écouter, d’être réceptif(ve) aux sensations de malaise que vous éprouvez – plus ou moins intensément – en présence de ces femmes. Votre corps, « dictionnaire » de vos émotions, de vos sensations, vos pensées (même inconscientes), et de votre instinct (l’intuition est l’inconscient qui s’exprime) constituent les meilleures alarmes.

Fréquenter une femme aux agissements très toxiques rend souvent triste, de mauvaise humeur et irritable, ôte toute énergie, parfois exaspère ou provoque des tensions, met les nerfs à vif ou terrorise, sans que l’on comprenne pourquoi. Il convient alors d’être attentif(ve) à ces signaux lorsqu’ils apparaissent régulièrement avec les mêmes personnes. Au risque de détruire des illusions, de couper parfois des liens affectifs parce qu’ils sont tout simplement nuisibles : ils peuvent vous détruire. Quand la confiance est mise en doute, quand la communication est impossible ou de trop mauvaise qualité, quoi que vous fassiez, aucune relation n’est épanouissante. Mieux vaut alors s’en détourner. Même si le cœur est plus long à admettre ce que l’esprit a compris depuis déjà longtemps.

Interpréter ses ressentis est indispensable pour construire une vie relationnelle de qualité. Car : « Il y a deux sortes d’individus sur Terre : ceux qui remplissent votre tasse et ceux qui la vident5. » dans une relation de bon aloi, chacun(e) respecte l’autre tout autant qu’il se respecte, chacun(e) est honnête, loyal, spontané, à l’écoute, empathique (comprend les émotions de son interlocuteur[rice] et en tient compte). Ces aspects sont absents des comportements les plus toxiques – sauf peut-être dans les premiers temps de la rencontre. Puis la désillusion peut survenir, dans tous les domaines de la vie : famille, amitié, amour, travail. Entendre et tenir compte de ces messages permet d’éviter de se trouver face à quelqu’un qui provoque en vous des malaises. Il est de votre responsabilité d’accepter la réalité de ce que vous éprouvez, qui ne survient pas par hasard.

les prédatrices existent, elles sont à la recherche d’une proie : comme tous les prédateurs (au masculin et au féminin), « elles n’ont le sentiment d’exister que lorsqu’elles peuvent “jouer” avec leur victime comme le chat avec une souris – pour la faire souffrir –, parfois avec joie6 ».
La présence de ces femmes dans votre vie n’est pas très bénéfique, sur aucun plan. Le plus souvent, elles ont trois points communs :
• Elles ne sont pas satisfaites de leur vie ou d’une partie de leur vie : elles sont très critiques car très frustrées.
• Elles ont une faible estime de soi (inconsciemment) : elles sont susceptibles et intolérantes, exigeantes.
• Elles ignorent (comme leur entourage) qu’elles sont en général très vulnérables, ce qui les rend anxieuses, instables émotionnellement.
Leurs comportements en découlent : humeur changeante, critiques fréquentes, psychorigidité, revendications, pour certaines un humour très douteux qui vous assassine, mais « c’était pour rire ! ».
ANDROPHOBIE, MISANDRIE ET MISOGYNIE
L’androphobie est la peur des hommes, tandis que la misandrie est le mépris hostile de ces derniers. Elle est l’équivalent de la misogynie à l’égard de la gent féminine, ce dont sont capables beaucoup plus de femmes qu’on ne l’imagine. Ce sont souvent leurs pires ennemies. Avec l’androphobie, comme dans toute phobie, elles adoptent le plus souvent possible un comportement d’évitement. Tandis que les misandres et les misogynes rabaissent, humilient, agressent. Leurs dis- cours sur les hommes, sexistes et critiques, ne varient pas. « Ils sont tous lâches, menteurs, infidèles, indignes de confiance, violents, obsédés par le sexe, tyranniques. Ou alors ils sont trop gentils et se conduisent comme des toutous. »

Les femmes misogynes condamnent leurs semblables avec le même mépris, parfois de la violence, souvent de la jalousie et de l’aigreur. « Certaines femmes font la guerre à celles qui sortent des clous plantés par le patriarcat, appelés valeurs féminines, ces niaiseries. Pourquoi sont-elles si gênées par le mot “féminisme” alors qu’elles acceptent l’idée de l’égalité des salaires entre hommes et femmes8 ? » Pourtant, si la misogynie des hommes est à juste titre condamnée, celle des femmes ne l’est pas, par indifférence, tout comme la misandrie est passée sous silence. Le terme lui-même est peu utilisé. Les femmes misandres et misogynes n’ont pas compris les valeurs du féminisme, ni son objectif : le respect des droits des femmes et une lutte commune – aux côtés des hommes – contre les valeurs désuètes, mensongères et injustes du patriarcat, pour l’égalité dans tous les domaines et le respect mutuel.

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C’EST L’HISTOIRE DE LOLA (29 ANS)
Lola se demande si elle n’est pas une femme toxique. satisfaite de son célibat, elle est apparemment épanouie et, comme il se dit, a « tout pour être heureuse ». Après de longues et brillantes études, Lola exerce un métier à hautes responsabilités (et très lucratif), qui l’intéresse et lui laisse beaucoup de temps libre. lorsqu’elle se décrit, Lola ne s’épargne pas : « Je suis mauvaise, méchante, égocentrique, surtout quand je cherche quelqu’un [un homme] qui soit au moins aussi bien que moi. » Elle est très entourée et  elle a un amant – qu’elle trompe sans scrupule. Elle admet qu’elle fait semblant d’être heureuse pour ménager sa mère. une mère tombée dans la dépendance à l’alcool, dépressive. une mère qui lui a dit, lorsqu’elle avait une quinzaine d’années : « Tu n’es pas celle que je croyais que tu étais, tu me déçois beaucoup. » Et Lola poursuit : « Je fais fuir les hommes [elle les appelle souvent : “les gus”] car je suis invivable. Je ne sais pas pourquoi. dans ma famille, on m’a toujours reproché d’être trop indépendante, trop directive aussi, très autoritaire. on m’en voulait de prendre des décisions à la place des autres, de vouloir contrôler tout le monde – et de trop me contrôler moi aussi. » ses parents et ses frères ignorent tout ou presque de sa vie. « Ce qui n’est pas plus mal », dit-elle en riant. « s’ils savaient que je suis presque toujours avec deux hommes en même temps, tout simplement parce que je ne veux pas faire de choix ! » Il n’est pas simple pour un homme d’être aimé par Lola, plutôt misandre : « Je suis attirée par les gentils qui ont de l’humour, et qui sont plus intelligents que moi. C’est plutôt difficile à trouver, je vous assure ! Et quand un homme est amoureux de moi, je ne crains plus rien : le défi que je me donne alors est de le faire tomber. Quand j’ai réussi, il ne m’intéresse plus. »

l’estime de soi de Lola est à la fois très haute (elle connaît sa valeur) et très basse (elle a bien conscience de ses problèmes relationnels). « J’aimerais tellement arrêter de me mettre en avant, d’écraser les autres – les hommes comme les femmes ! » une de ses (rares) amies vient de lui dire qu’elle était vraiment trop égocentrique, froide, désagréable, lui reprochant de « générer du malaise ». Trop souvent, Lola provoque en effet des disputes qui vont jusqu’à la rupture, tant son désir de contrôler est insupportable.

Quoi qu’elle fasse, Lola se sent toujours en compétition. Et, dit-elle, « je gagne toujours ». Il lui arrive aussi de mentir sur elle pour se faciliter la vie et se valoriser. Elle somatise beaucoup : une colopathie réactionnelle chronique qui ne résiste à aucun anxiolytique, des migraines qui la clouent au lit dans le noir et le silence le plus absolu. sans oublier la fatigue, devenue elle aussi chronique, sous une énergie « de surface ».

En l’écoutant décrire ses jeunes années, il est évident que ses parents lui ont volé son enfance. « Je suis devenue une bête à tout réussir, dans tous les domaines : à l’école, en sport, en musique, en danse. J’étais partout la première, dès l’âge de 3 ans. Je crois qu’on ne m’aurait pas aimée si je n’avais pas été la meilleure. Et je voulais être aimée ! Je n’avais pas le choix sur les moyens, il n’y avait que mes réussites qui faisaient plaisir à mes parents. Je n’ai toujours pas le choix de faire autrement. » Vers 11 ou 12 ans, Lola a subi les attouchements d’une femme, et, à 15 ans, a été violée sous drogue au cours d’une soirée. « Ce sont des non-événements, dit-elle, je n’ai pas l’impression qu’ils m’aient marquée... Je n’ai aucun lien fort, avec qui que ce soit, même en amitié. d’ailleurs, mes meilleurs amis sont mes ex. Et je ne suis pas ma meilleure amie non plus ! J’exige trop de moi : finalement, j’ai pris le relais de mes parents, c’est drôle, non ? » Comment pourrait- elle être sa meilleure amie avec la description qu’elle donne d’elle-même ? Lola fait de nombreuses rencontres grâce à Internet. durant quelque temps, E. a occupé sa vie : « J’étais  bien avec lui, mais pas amoureuse ; lui l’était, me semblait- il. Plus tard, il m’a décrite comme une véritable prédatrice, une araignée qui prend sa proie dans sa toile [...] Je sais bien que je donne l’image d’une fille froide, séductrice, un peu hautaine, princesse lointaine et manipulatrice. Mais quand je me rapproche d’un homme, je deviens très souriante, animée, pleine d’énergie. »
Et elle poursuit : « C’est bien dans le jeu de la séduction que je suis vraiment naturelle, joyeuse, très tendre, affectueuse, manipulatrice... J’ai beaucoup de mal à me donner physiquement et psychologiquement, car j’ai peur que l’homme prenne tout : alors je le quitterais et je me sentirais trop démunie... » Lola passe beaucoup de temps sur Internet, à la recherche « d’hommes à former » à elle. Car, même dans le domaine sexuel, c’est elle qui décide quand elle doit commencer à éprouver des sensations. « Finalement, avec le sexe, j’ai peur de perdre ma liberté, ma façon de vivre. de vivre un couple comme mes parents. Impensable. » Lola termine par ces mots : « les hommes, en réalité, je les ligote dès les premiers regards. Pensez-vous que je suis une femme toxique ? »
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Sylvie Tenenbaum

                                                                               

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