FNSEA, JA et FNB, réunis au Sommet de l'élevage à Cournon, tiennent à alerter le Président de la République, le Gouvernement, la représentation nationale sur les conséquences gravissimes que pourraient avoir une offre Mercosur qui implique 70 000 tonnes supplémentaires d'importations de bœuf en provenance du Brésil et d'autres pays sud-américain ! Nous le ferons d'ailleurs, directement vendredi lors de la visite du ministre de l'Agriculture, Stéphane Travert.
En effet, l'offre que la commission met sur la table est une véritable provocation envers la filière bovine européenne. En termes de tonnages, elle causerait un déséquilibre majeur sur les marchés et d'énormes dégâts au secteur, en particulier en Irlande et en France. La réalité économique doit prévaloir et la Commission doit reconnaitre que le marché européen ne peut plus absorber un kilo de bœuf supplémentaire ! Les pays du Mercosur ont déjà trop d'accès au marché européen, et représentent ¾ de toutes les importations de bovins de l'UE avec 246 000 t (équivalent poids-carcasse) chaque année, alors que la production européenne diminue !
Une telle offre est aussi une provocation vis-à-vis des consommateurs et de leurs attentes légitimes en matière de traçabilité, de sécurité alimentaire, de santé animale et de protection de l'environnement. Le dogme du libre-échange ne doit pas remettre en cause la sécurité alimentaire.
Nous ne sommes pas seuls à alerter. FNSEA, JA et FNB soutiennent ainsi pleinement le syndicat agricole irlandais IFA qui manifeste aujourd'hui devant les bureaux de la Commission européenne à Dublin pour dénoncer l'offre que celle-ci envisage au bénéfice du Mercosur.
L'Union européenne aurait-elle décidé de sacrifier le secteur de la viande bovine sur l'autel du libre-échange ? Après le CETA : le MERCOSUR. Demain : la Nouvelle-Zélande et l'Australie… Comme nos amis irlandais, et comme de nombreux autres éleveurs européens, nous disons STOP à cette grande braderie. Nous demandons que les produits sensibles au premier rang desquels la viande bovine soient exclus de la négociation Mercosur. Plus largement, les produits agricoles ne sont pas des marchandises comme les autres et ne peuvent être traités de la même façon dans les négociations internationales.
Nous voulons une Europe qui protège. La Commission européenne ne peut rester sourde à l'appel de 11 Etats membres qui se sont clairement opposés à cette offre.