La France compte 68,6 millions d’habitants, dont 28 %sont âgés de 60 ans et plus selon l’INSEE. Cette proportion ne cesse de croître – elle n’était que de 20 % en 1994 – et devrait atteindre 33 % d’ici 2050. Portés par une espérance de vie élevée (85,6 ans pour les femmes, 80 ans pour les hommes) et un taux d’activité en forte progression chez les 50-64 ans (70,5 %), les seniors occupent une place croissante dans notre société.
Bien vieillir est donc devenu une priorité collective.L’alimentation, levier clé de santé, reste pourtant mal comprise. Alors, comment les Français perçoivent-ils le lien entre alimentation et vieillissement ? Quels changements ont-ils déjà entrepris ? Et que reste-t-il à faire pour mieux les informer et les accompagner ? APLUSA, cabinet d’études spécialisé dans la santé, et Norstat, collecteur de données pour les études de marché en Europe,ont mené une étude* pour répondre à ces interrogations.
Les principaux enseignements de l’étude
- Le plaisirreste la première motivation alimentaire.
- 1 Français sur 2 seulement se sent bien informé sur ses besoins nutritionnels.
- 1 Français sur 2 a changé son alimentation récemment
- Le tournant des 50 ans marque une évolution des comportements alimentaires.
- Le sujet alimentation/vieillissement est encore trop peu abordé.
Une vision positive de l’alimentation : plaisir, équilibre, prévention
Les Français associent avant tout l’alimentation à des notions positives et accessibles :
1 Français sur 2 cite en priorité le plaisir et l’équilibre comme les premières motivations associées à l’alimentationconfirmant une approche culturelle et positive du « bien manger ».Mais 42 % y voient aussi un moyen de prévenir les maladies, confirmant une prise de conscience du lien entre alimentation et santé.
Cette perception est transgénérationnelle, sans écarts significatifs entre les différentes classes d’âge, preuve d’un consensus culturel profond sur la place de l’alimentation dans le quotidien et le bien-être.
« Ce qui ressort très clairement, c’est que les Français ne dissocient pas plaisir et santé dans leur alimentation. Loin de l’idée d’un régime restrictif, ils adoptent une vision plus globale, où se faire du bien et se faire plaisir ne sont pas incompatibles. » précisent Sophie Penvern, directrice d’études et Rose-Marie Carneiro, vice-présidenteclient engagement chez APLUSA.
Un déficit d’information plus marqué chez les plus âgé
Malgré cette conscience du rôle de l’alimentation, l’information sur les besoins nutritionnels reste lacunaire. 1 Français sur 2 seulement se sent (plutôt bien) informé sur ses besoins nutritionnels. Et cette proportion chute chez les 65-80 ans, alors même qu’ils sont les plus exposés aux risques liés à la dénutrition, à la perte de masse musculaire, ou aux carences.Plus surprenant encore, le vieillissement et la ménopause sont perçues comme des périodes peucritiques sur le plan nutritionnel, y compris par les personnes concernées.
Autre signal faible : un Français sur troisa déjà parlé d’alimentation et de vieillissement avec un professionnel de santé, et moins d’1 sur 3 lui a demandé des conseils spécifiques sur son alimentation.
« Il y a encore aujourd’hui un angle mort sur les besoins nutritionnels liés à l’âge. Beaucoup de Français avancent seuls, sans repères fiables, alors quela période post-65 ans devrait être au cœur de la prévention alimentaire. » ajoutent Sophie Penvernet Rose-Marie Carneiro.
Des habitudes alimentaires qui évoluent... à tout âge
L’un des principaux enseignements de l’étude est que 55% des Français ont modifié leur alimentation au cours des deux dernières années. Loin d’être un phénomène réservé aux seniors, cette transition concerne toutes les générations. Les changements portent à la fois sur la réduction de la quantité de certains apports (réduction du sucre, du sel, des graisses, calories) et sur l’augmentation de nouveaux repères nutritionnels (fibres, vitamines C, D et E).
Chez les moins de 50 ans, on observe une augmentation marquée de la consommation de produits enrichis en nutriments (calcium, vit. D, probiotiques, protéines), et davantage de consommateurs de compléments alimentaires portés par des motivations variées : recherche de vitalité, influence des tendances alimentaires (flexitarisme, alimentation plus naturelle), ou encore souci du corps.
Chez les plus de 50 ans, ces ajustements sont souvent motivés par des préoccupations de santé et des messages de prévention médicale, notamment en lien avec les maladies chroniques.
« Ce que montre l’étude, c’est que les Français changent leur alimentation. Ce changement touche toutes les générations, avec des motivations très variées. Ce n’est pas un phénomène marginal ou réservé aux seniors : c’est un vrai mouvement de fond. »décrypte Romain Barbet, Directeur Général France de Norstat.
Le tournant des 50 ans : un moment de bascule
50 ans constitue pour beaucoup un point de bascule dans la manière de se nourrir. L’étude montre que trois seniorssur quatre, après 50 ans, estiment que rester en bonne santé devient une priorité absolue. Cette prise de conscience se traduit par des gestes concrets, comme le fait de réaliser des bilans de santé réguliers.
Les 65 ans et plus, qui s’informent prioritairement auprès de leur médecin généraliste (avant même leurs proches), se montrent particulièrement attentifs à l’impact des micronutriments sur leur santé, notamment la vitamine D, le calcium ou les oméga-3.6.9. Ces nutriments sont perçus comme essentiels pour préserver les os, le cerveau ou le système immunitaire. En revanche, les protéines – pourtant cruciales pour éviter la perte musculaire – restent encore insuffisamment intégrées dans leurs priorités alimentaires, signe d’un besoin persistant d’information ciblée.
« Passé 50 ans, on ne mange plus de la même façon, et ce n’est pas anodin. Les Français prennent conscience qu’il faut adapter son alimentation pour rester en forme : 3 Français sur 4, quel que soit leur âge, se déclarent prêts à modifier leur alimentation pour rester en bonne santé.Mais ils manquent encore d’outils pour faire les bons choix au bon moment.»concluent Sophie Penvernet Rose-Marie Carneiro.
Méthodologie :
*Étude réalisée par APLUSA et Norstat en juillet 2025 auprès de 1 048 Français, échantillon représentatif de la population nationale selon la méthode des quotas (âge, sexe, région).
Norstat est l'un des acteurs majeurs de services de collecte de données pour les études de marché dans le monde. Fondée en 1997 en Norvège, l'entreprise a étendu sa présence à 19 pays européens, avec des bureaux dans 15 d'entre eux. Norstat offre un accès à un réseau de plus de 4 millions de répondants, permettant de recueillir des données précises et fiables sur divers sujets et groupes cibles. L'entreprise propose une gamme complète de méthodes de collecte de données, y compris des enquêtes en ligne, des entretiens téléphoniques, des interviews en face à face et des études qualitatives, garantissant des informations de haute qualité pour une prise de décision éclairée.
APLUSA est une société internationale d’études de marché spécialisée en santé. APLUSA accompagne ses clients pour simplifier la complexité, offrir de la précision et soutenir la prise de décision pour les patients et les professionnels de santé.Grâce à une solide expérience dans des aires thérapeutiques diverses telles que l’hématologie, l’oncologie, l’immunologie ou la dermatologie, APLUSA associe rigueur scientifique et créativité pour anticiper les évolutions du marché, développer des méthodologies pionnières et concevoir des outils qui soutiennent ses clients au quotidien. Ses équipes agiles et collaboratives s’engagent à créer une valeur durable et un impact réel.