Psycho / Conseil d'expert : Mon fils est une véritable tête brûlée, un casse-cou !

 

« Mon fils est une véritable tête brûlée, un casse-cou ! Il m’a tout fait ! Quand je repense au nombre d’appels alarmés que j’ai reçus de l’école, des pompiers... Même les flics, mais c’est une autre histoire... Il fallait toujours que César se lance des défis physiques : nager là où c’était interdit, foncer tête baissée, sauter par-dessus des obstacles quitte à se fracasser la tête contre le mur, etc. Alors que son père avait souffert de harcèlement dans son enfance, qu’il avait été la victime de la cour de récré, mon fils est très “garçon”, il cherche la castagne. »

Conseil : Je lui ai fait faire du sport pour canaliser son énergie. Judo, boxe, etc. Ça lui a fait du bien. Mais, surtout, on a toujours beaucoup, beaucoup parlé. Et moi, j’ai voulu lui inculquer que pour devenir un homme, un vrai, il faut d’abord savoir maîtriser ses pulsions.

Réponse d’expert
Alexandra Renet-Guillaumond, psychologue
Dans la petite enfance, les compétences motrices se développent sans cesse et ne sont, au début, pas toujours contrôlées. À ceci s’ajoutent des jugements en construction. Cette coconstruction développementale, motrice et cognitive met tout enfant face à des prises de risque, voire des dangers.

Et les garçons, qui sont dans l’agir et qui investissent beaucoup leur corps, augmentent encore davantage leurs prises de risque.

Conseil : Faites prendre conscience à votre fils des dangers potentiels qui l‘entourent et apprenez-lui à se protéger. Même si cela semble ne pas être toujours entendu, le fait de le répéter régulière- ment lui permettra de mieux connaître ses limites et de mieux repérer les dangers extérieurs.

Dominique Calmettes, psychologue clinicien
Les garçons ont besoin de sentir leur force, et cela se fait souvent au travers de conduites à risque ou de passages à l‘acte. Il peut y avoir une dimension de « roulette russe », de défi lancé à la vie, comme si le garçon jouait, inconsciemment, à mettre sa vie en jeu. Une manière de vérifier en sorte que la vie veut bien de lui. Un garçon a besoin de sentir sa force, de la surjouer parfois, pour se sentir pleinement légitime, être sûr d’avoir sa place.

C’est aussi, et je le vois souvent avec mes patients, une demande d’attention de la part du fils, qui cherche à montrer à sa mère qu’il est fort, voire imaginer qu’il peut la sauver, la protéger (surtout à l’âge de l’Œdipe), contre des ennemis qu’il s’invente la plupart du temps. Enfin, dans la cour de récré, il s’agit souvent d’une parade pour impressionner les copains ou, bien souvent, plaire à une petite fille (bien qu’il s’en défende).

 

Alix Leduc
 


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